Droit des cultes et de la laïcité
Résumé
L’État est indépendant des religions et les religions sont indépendantes
de l’État. Cela ne signifie pas que depuis la loi de séparation de 1905,
la religion est une affaire purement privée. Certes, l’espace public doit
rester neutre. La laïcité est l’outil qui permet cette neutralité. Mais l’État
est garant de la liberté de religion, qui est étroitement liée aux libertés
de conscience et d’opinion. Cela explique notamment le financement par
l’État de certaines aumôneries ou les voeux du chef de l’État aux autorités
religieuses.Une liberté religieuse totale n’est pas pour autant possible. Comment
assurer le fonctionnement satisfaisant des services publics – par exemple,
celui de l’Éducation nationale – si, pour des raisons religieuses, une
partie des élèves ne travaillent pas le
vendredi, une autre le samedi et une
troisième le dimanche ? Quel que soit
son degré de libéralisme, un État ne
peut garantir une liberté de religion
totale.
Juridiquement, il y a donc bien
séparation. Mais pratiquement, il y a
plutôt coexistence, parfois défiance
ou même confrontation, mais plus
rarement séparation absolue.