Le déploiement des itinérances douces dans la mise en œuvre du tourisme durable. L’expérience porteuse de l’ouest de la Touraine
Résumé
Au même titre que l’écotourisme ou le tourisme équitable, le tourisme durable traduit une forme de tourisme alternative au tourisme de masse qui est notamment décrié pour les dégradations environnementales qu’il engendre. La notion de tourisme durable, popularisée par la Conférence mondiale éponyme, tenue en 1995 sur l’île de Lanzarote (îles Canaries, Espagne), caractérise un tourisme qui répond aux attentes économiques et aux exigences de la protection de l’environnement, qui respecte la structure sociale et les caractères physiques de la destination ainsi que la population locale. Ce mode de tourisme doit être compris comme un processus d’amélioration permanent qui, par son approche globale et transversale, aspire à recouper et à équilibrer les dimensions environnementales, économiques et socio-culturelles du développement touristique. À cet égard, le déploiement des itinérances douces apparaît comme un trait essentiel de ce changement de paradigme.
Le projet de communication se concentre sur le rôle central qu’exercent les itinérances douces dans la conception et la mise en œuvre du tourisme durable. L’ouest de la Touraine, bénéficiant de multiples actions déployées en ce sens, constitue un cas d’étude porteur. Non seulement, ce territoire est richement pourvu en éléments patrimoniaux, naturels (corridors fluviaux, massifs forestiers, milieux humides, etc.) et culturels (abbayes, châteaux, centres urbains, etc.), mais il est aussi un des secteurs clés d’application de la politique régionale dans l’élaboration de la Loire à vélo ainsi que dans la promotion du tourisme de nature et du tourisme durable.
Partant de ces éléments, il s’agit de faire état des différentes formes d’itinérances douces qui y sont déployées (cyclable, équestre, fluviale, pédestre), des aménagements et des équipements associés ainsi que des ressources territoriales valorisées. Conjointement, une attention particulière est accordée aux multiples acteurs engagés dans ces modes de découverte du territoire ; leur diversité est exprimée suivant leur statut, leurs domaines d’intervention, leurs attentes et leurs stratégies touristiques. En prolongement, les retours sur les politiques déployées en faveur des itinérances douces mettent en exergue des rapports contrastés entre acteurs, traduits localement par des initiatives coordonnées ou juxtaposées, complémentaires ou concurrentielles. Ces retours sont enfin l’occasion de mesurer la popularité des différentes formes d’itinérances douces et de déceler les processus de développement territorial associés à ces modes de découverte axés sur des rythmes lents.
Pour répondre à ces objectifs, le projet de communication se base sur quatre éléments :
- la consultation de sites internet, d’études techniques, de presse institutionnelle et de plaquettes touristiques ;
- l’élaboration de diagnostics territoriaux ;
- l’entreprise de relevés de terrains ;
- la conduite de 48 entretiens semi-directifs effectués au sein d’institutions, de sociétés privées, de syndicats mixtes et de milieux associatifs.
Ce travail présente les principaux résultats d’un postdoctorat de 9 mois effectué en 2015 à l’UMR 7324 CITERES (université François-Rabelais de Tours) dans le cadre du programme de recherche « Valorisation touristique du patrimoine naturel de la région Centre », coordonné par Jean-Louis Yengué (professeur à l’université de Poitiers), soutenu et financé par la région Centre – Val de Loire.