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Communication Dans Un Congrès Année : 2017

exil, errance et "des-errance"

Résumé

Je commence par cet intitulé "habiter un espace" quand nous parlons d'un bout de carton, une cage d'escalier, les abords du périphérique et dont on peut dire que l'aller vers est une intrusion sur un territoire et son intimité. Cette clinique déboussole la question de l'habiter dans un renversement permanent de la polarité intérieur/extérieur par la confusion de l'intime et du public. Vivre au milieu des déchets, des excréments (intérieur/extérieur du corps). Exhiber ce qui relève de l'intimité au milieu de tout le monde, exposer sa nudité aux yeux de tous, c'est ne rien cacher tant l'exhibition est aveuglante, on détourne le regard. Difficile de trouver un sens à ces comportements, si ce n'est qu'ils doivent bien être protection contre quelque chose, le regard peut être. Face à ces modes de fonctionnement paradoxaux, on en vient à penser que ce qui pourrait protéger c'est mettre à l'abri. Bref, on pourrait dire rapidement que l'habiter un espace dépend et rejoue un façon de s'habiter soi et son corps. D'autres part, on peut se poser la question de la signifiance des lieux. Signifiance préalable: peut on dire quelque chose du fait de monter sa cabane adossé à un commissariat, ou sur la bretelle de grandes voies de circulation, de vivre dans une gare, sur une bouche de chaleur, etc. Beaucoup toutefois de lieux, ou plutôt non-lieu (espace non historique et symbolique, permettant l'anonymat), sont ceux d'une gestion des déplacements (gare, autoroute), du mouvement. Alors, dans ces formes extrêmes de l'habiter, déjà des phénomènes impliquant un rapport du sujet à son espace. Les raisons qui poussent à quitter son chez soi pour un ailleurs ou rien sont nombreuses. On parle de migrations économiques et politique. Or, on se voit dire "je n'ai plus rien là bas" "plus personne" comme raison de partir et de ne pas revenir. Mais pas plus ici nous semble t il, c'est l'exil qui est choisit. L'exil peut être un devenir, rupture et refus d'une situation qui amène à des transformations et remaniement. Refus du sujet d'une situation prise dans les grands mouvements, sociaux (mutation des mécanismes de solidarité), historiques, économiques … Voilà, le sujet contraint à de nouvelles mobilisations, contraintes, de transitions difficile et pouvant avoir des conséquences fâcheuses: conflit de loyauté, vacillement autour de la question de l'identité, etc.. Dont la face dépressive des pertes et séparations est contrebalancer par l'exaltation des grandes découvertes et nouvelles conquêtes. Mais cet exil peut aussi devenir un état: dans l'exil être ici ne signifie pas être là, disjonction de l'être et du lieu. C'est un no man's land, d'où la difficulté à apprendre la langue du pays "d'accueil" par exemple. C'est un vécu de perte empêchant ce travail de l'exil psychique. Cet exil peut se muer en errance quand le déplacement ne fait plus inscription, ne peut plus se dire, trouver refuge dans le langage. Quand le régime de significations et de sens fait défaut. Elle devient action. Décharge motrice d'un conflit intolérable, comme le montre ces ruminations incessantes. mais face à ce risque de désamarrage, l'errance constitue une ouverture. Elle est tentative de déterritorialisation

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Dates et versions

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  • HAL Id : hal-02062211 , version 1

Citer

Claude Pawlik. exil, errance et "des-errance". Colloque 10 ans de l'équipe Bociek, 2017, Paris, France. ⟨hal-02062211⟩
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