Identification and migrant body: how to leave traces of physical presence in a digital world
L'identification et le corps du migrant : comment laisser des traces de présence physique dans un monde numérique
Résumé
Bodies of individuals are starting to be separated from their official identity by E-administration.It is a break with the traditional processes of personal identification that have always involved the body, its shape and its traces. The evolution of identification protocols often occurs at times of imbalances, when many people are thrown on the roads by events (wars, crises, demobilizations, epidemics). It is then necessary to substitute processes of documentation of the body for physical recognition by relatives (the face to face). These are multiple: the body of the traveler or of the migrant, is marked, described, measured and photographed. Its components, its fluids, are analyzed and compared to reference frames. But the body, which is variable, misleading and manipulated is less and less adapted to modern law, based on written evidence. It is replaced by administrative evidence, which is more and more often digital, and traces, not physical persons, but the digital devices that belong to them, and represent them. The body / identity relationship is completely broken.
L’e-administration amorce actuellement une séparation entre le corps des individus et leur identité officielle. Il s’agit d’une rupture avec les processus traditionnels d’identification personnelle qui ont toujours fait intervenir le corps, sa forme, ses traces. L’évolution des protocoles d’identification se produit souvent à des moments de déséquilibres, lorsque des événements (guerres, crises, démobilisations, épidémies) jettent de nombreuses personnes sur les routes, il faut alors substituer à la reconnaissance physique par les proches, le face à face, des procédés de documentation du corps. Ceux-ci-sont multiples : Le corps du voyageur, du migrant, est marqué, décrit, mesuré, photographié, ses composantes, ses fluides, sont analysés et comparé à des référentiels. Mais le droit moderne, fondé sur la preuve écrite, s’accommode de moins en moins bien du corps, variable, trompeur, manipulé. Il se réfugie dans la preuve administrative, de plus en plus souvent numérique, qui trace non plus les personnes physiques mais les dispositifs numériques qui leurs appartiennent, et les représentent par délégation. La relation corps/identité est complètement rompue.
Domaines
Anthropologie sociale et ethnologie
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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