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Article Dans Une Revue Cahiers de recherche sociologique Année : 2015

An Anthropologist in Chernobyl: Between Imaginary Catastrophe and the Real One

Un antropólogo en Chernóbil, entre la catástrofe imaginaria y la catástrofe real

Un anthropologue à Tchernobyl, entre catastrophe imaginaire et catastrophe réelle

Résumé

Chernobyl is a founding event, opening a new and long-lasting world, which has the characteristic of being, according to Günther Anders, both subthreshold, too low signal to be perceived, such as low-dose contamination, and supra-threshold, that is to say, too big to be tackled, such as the lifetime of radioactive elements (for hundreds of thousands years). One of the main lessons of the studying of such “objects” is that disasters, paradoxically, unify the mankind. This, undoubtedly, lead to renewing sociology and questioning the capabilities of the “sociological tradition” to link Chernobyl, Fukushima, GMOs, the bionic body, the “new farmers”, the “decreasing” and displaced populations, which must now be considered together. The reality of the disaster seems to have undermined our ability to represent it. The new object “nuclear disaster” lead the anthropological approach to re-examine the critical foundations of modernity
Chernóbil es un evento fundante, inaugurando sobre un mundo nuevo y sostenible, que tiene por característica ser – según la expresión de Gunter Anders – por un lado subliminal, una señal demasiado débil para ser percibida, como la contaminación en dosis pequeñas durante un largo tiempo, y por otro lado, consciente, es decir, demasiado grande para ser aprehendida, por ejemplo, en el caso de la duración de la vida de los elementos radiactivos, que se cuenta en centenares de miles de años. Una de las principales enseñanzas que extraemos de la confrontación frente a los mencionados «objetos» es que las catástrofes, tienen, aunque parezca paradoxal, como principal consecuencia la de unificar al género humano, de hacer contemporáneos de una misma historicidad, a todos aquellos que son víctimas de un hecho de una manera más o menos directa. Provocando, indiscutiblemente, la renovación de la sociología académica e invitando a aprender lecciones sobre las relaciones que se establecen entre la tradición sociológica con objetos aparentemente extraños los unos de los otros, como ser Chernóbil, Fukushima, las OGM, los cuerpos biónicos, los «nuevos campesinos», el «decrecimiento» y las poblaciones desplazadas, que de ahora en adelante deberán ser pensadas en conjunto. La realización de la catástrofe parece haber vulnerado nuestra capacidad de representarla, el objeto «catástrofe nuclear» propone al enfoque antropológico numerosos interrogantes al mismo tiempo que conduce a replantear los fundamentos críticos de la modernidad.
Tchernobyl est un événement fondateur, ouvrant sur un monde nouveau et durable, qui a pour caractéristique d’être, selon l’expression de Günther Anders, à la fois infraliminaire, un signal trop faible pour être perçu, comme la contamination à faible dose dans le temps long, et supraliminaire, c’est-à-dire trop grands pour être appréhendés, par exemple la durée de vie d’éléments radioactifs se comptant en centaines de milliers d’années. L’un des principaux enseignements que l’on tirer de la confrontation à de tels « objets » est que les catastrophes ont, ceci aussi est paradoxal, pour principale conséquence d’unifier le genre humain, de rendre contemporains d’une même historicité tous ceux qui en sont les victimes plus ou moins directes. Ce qui, indiscutablement, incite à renouveler la sociologie académique et invite à tirer des leçons sur les relations qu’entretient la tradition sociologique avec des objets aussi apparemment étrangers les uns aux autres que Tchernobyl, Fukushima, les OGM, le corps bionique, les « nouveaux paysans », les « décroissants » et les populations déplacées, qui doivent dorénavant être pensés ensemble. La réalisation de la catastrophe semblant avoir porté atteinte à notre possibilité de la figurer, l’objet « catastrophe nucléaire » pose à la démarche anthropologique de nombreuses questions en même temps qu’il conduit à réinterroger les fondements critiques de la modernité.
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hal-01929163 , version 1 (21-11-2018)

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Citer

Frédérick Lemarchand. Un anthropologue à Tchernobyl, entre catastrophe imaginaire et catastrophe réelle. Cahiers de recherche sociologique, 2015, Les nouveaux objets de la sociologie, 59-60, pp.291-302. ⟨10.7202/1036799ar⟩. ⟨hal-01929163⟩
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