TOLERANZ UND JUDENEMANZIPATION:DER DIALOG ZWISCHEN DOHM, MENDELSSOHN UND MIRABEAU
TOLERATION AND EMANCIPATION OF THE JEWS : THE DIALOGUE BETWEEN DOHM, MENDELSSOHN AND MIRABEAU
Résumé
À la fin du XVIIIe siècle se met en place un dialogue entre la France et l’Allemagne concernant la question du traitement des communautés juives. Si ce dialogue est souvent étudié parmi les chercheurs comme une partie du débat des Lumières sur la notion de tolérance, son origine est avant tout à chercher dans les difficultés concrètes connues par les communautés de l’est de la France qui se sentent bien plus proches des communautés juives allemandes (et notamment la communauté de Prusse) que des communautés sépharades du sud de la France par exemple. En 1781, elles font appel, en la personne de leur syndic général Cerf Berr, au philosophe juif berlinois Moses Mendelssohn qui demande à son tour au fonctionnaire prussien Christian Wilhelm Dohm de faire entendre une voix non juive dans le débat, ce qu’il fera avec la publication de son texte « Sur l’Amélioration civile des Juifs ».
Par la suite, c’est le comte de Mirabeau qui fera connaître l’ensemble des réflexions allemandes en France avec son ouvrage publié à Londres en 1787 et intitulé « Sur Moses Mendelssohn, sur la réforme politique des Juifs ». Le point de vue philosophique universel adopté par les Allemands dans ce débat contribue à en faire également une affaire de Tolérance universelle en France, comme le montre le concours de l’Académie des arts et sciences de Metz en 1787 et comme le montreront également les débats lors des réunions de l’Assemblée nationale constituante.
Cependant, une étude plus approfondie des textes et notamment de la transposition du texte de Dohm effectuée par Mirabeau montre également un conditionnement politique de la réflexion que l’on pourrait considérer comme une conceptualité « nationale » précoce et qui prouve l’existence d’une interaction constante, même à l’époque des Lumières, entre l’universel et le particulier en ce qui concerne l’appréhension philosophique et politique de l’identité, qu’elle soit religieuse ou culturelle.