Dans les interstices urbains, la photographie comme regard impliqué sur nos toiles de vie - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Autre Publication Scientifique Année : 2018

Dans les interstices urbains, la photographie comme regard impliqué sur nos toiles de vie

Résumé

Trouver des prises pour raconter autrement nos rapports au monde, ce/celles et ceux qui sont en jeu et la diversité de nos manières de faire milieu devient alors fondamental. Le groupe « écologie urbaine » de Bruxelles définit d’ailleurs l’« écologie » « comme cette façon d’enquêter qui insiste sur la pluralité des dimensions de ce qui fait nos vies, notre ville, notre milieu, et qui résiste activement à la simplification que produisent les cadrages gouvernementaux et universitaires » (2017). Mais, et les mots de l’écrivain George Perec dans son invitation à « Interroger l’habituel » le mettent en évidence, la difficulté réside dans ce que l’habituel, « justement, nous y sommes habitués. Nous ne l’interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s’il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s’il n’était porteur d’aucune information. Ce n’est même plus du conditionnement, c’est de l’anesthésie. Nous dormons notre vie d’un sommeil sans rêves. Mais où est-elle, notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace ? Comment parler de ces « choses communes », comment les traquer plutôt, comment les débusquer, les arracher à la gangue dans laquelle elles restent engluées, comment leur donner un sens, une langue : qu’elles parlent enfin de ce qui est, de ce que nous sommes. » Les démarches esthétiques des cinq artistes nous embarquent précisément dans un tel cheminement en nous permettant de déposer les bagages trop lourds de notre rapport moderne au monde. Si certains, certaine d’entre elle/eux ne se revendiqueraient pas d’une approche écologique, voire le réfuterait, c’est à travers ce prisme que je reçois leur proposition et que j’aimerais en prolonger le récit. Je pense en effet, comme le formule le philosophe Baptiste Morizot, que « la crise humaine et écologique actuelle, plus qu’une crise des sociétés humaines d’un côté, plus qu’une crise des vivants de l’autre, est une crise de nos relations au vivant. [... Ceci implique] que nos modes de relations sont en crise. Or ces modes de relations ne sont pas circonscrits au vivant [je préciserais non humain] : ils sont ancrés en nous, et ils s’appliquent à d’autres - l’étranger, le dominé, la femme... Notre habitus relationnel envers l’altérité est en crise » (2017, p128). C’est à cet endroit que les oeuvres des photographes me semblent précisément intervenir.
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Dates et versions

hal-01897417 , version 1 (17-10-2018)
hal-01897417 , version 2 (17-10-2018)
hal-01897417 , version 3 (03-05-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01897417 , version 3

Citer

Zoé Hagel. Dans les interstices urbains, la photographie comme regard impliqué sur nos toiles de vie. 2018. ⟨hal-01897417v3⟩
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