"Espaces-métaphores de l'intériorité dans "Mondes" de Gertrud Kolmar"
Résumé
Le cycle "Mondes" ("Welten") rassemble les dix-sept poèmes rédigés par la poétesse juive allemande Gertrud Kolmar entre août et décembre 1937, Confrontée aux persécutions et à un isolement grandissant, "l'étrangère" emprunte le chemin de l'intériorité et convie le lecteur dans un "ailleurs à la fois spatial et temporel", à travers des espaces multiples (espaces de l'intimité, de la déréliction, utopies d'une nature vierge) qui sont autant de reflets de son intériorité, où elle tente une fois de plus de cerner sa triple identité de femme, de juive et de poète. L'ombre de la mort plane sur ces "mondes" où se mêlent les réminiscences littéraires, le souvenir et l'exaltation d'expériences vécues et sublimées, la nostalgie, les fantasmes et les rêves. Pour "l'étrangère", il n'est d'autre demeure que la poésie et d'autre refuge, peut-être, que l'art.