Sophie Anquetil, Représentations et traitement des actes de langage indirects - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue (Compte-Rendu De Lecture) Questions de communication Année : 2016

Sophie Anquetil, Représentations et traitement des actes de langage indirects

Résumé

Langue, discours Sophie ANQUETIL, Représentations et traitement des actes de langage indirects Paris, Classiques Garnier, coll. Domaines linguistiques, 2014, 399 pages Issu du travail de thèse de l'auteure, cet ouvrage est divisé en quatre parties et doté à la fois d'un index des notions (pp. 389-392), des auteurs cités (pp. 385-387) ainsi que d'un glossaire (pp. 355-362), ce qui en facilite fait un important travail à la fois de cadrage et de mise en perspective théorique, tout en proposant, à chaque début de partie un résumé-présentation de moins d'une page de ce qui va y être abordé. Au croisement de la philosophie du langage et de la pragmatique, les actes de langage indirects (ALI) ont fait l'objet de très nombreuses tentatives de classement depuis John L. Austin (How to do things with Words, Cambridge, Harvard University Press,1962). Néanmoins, aucune ne permet de rendre compte des « dimensions de variations significatives qui les opposent » (p. 13). Les actes de langage indirects (ALI) sont présents dans toutes les communications humaines « tout en impliquant des représentations culturelles propres à chaque communauté linguistique » (p. 14). Aussi l'ambition de cette recherche, qui s'appuie plus particulièrement sur la « pragmatique intégrée » d'Oswald Ducrot (Le Dire et le dit, Paris, Éd. de Minuit, 1984) avec l'orientation énonciative qu'elle sous-tend, est-elle de « proposer des outils linguistiques capables de saisir la structure intentionnelle au sein Si reconnaître l'importance du cadre global qui donne ou non les conditions de réussite est relativement aisé, saisir l'intention du locuteur dans la matérialité discursive est tout aussi important. Mais c'est là une question complexe qui nécessite la prise en compte des mécanismes cognitifs entrant en jeu lors de la production d'actes illocutoires, et qui sont de fait souvent ignorés par les linguistes, parce qu'ils ne sont pas historiquement perçus comme concernant directement des faits linguistiques. Dans une première partie (pp. 27-118) de type état de l'art, l'auteure propose donc de discuter les différents fondements théoriques historiques des actes de langage indirects. Partant du problème général du classement des actes illocutoires, elle arrive progressivement à celui qui l'occupe dans la suite de l'ouvrage : le classement des ALI ainsi que le traitement de leurs énoncés supports. Après un examen précis, Sophie Anquetil en vient à émettre l'hypothèse selon laquelle le problème posé par les ALI est surtout « un problème de convergence supports » (p. 25). La complexité émerge ici de la différence de plans, qu'il est nécessaire de traiter comme distincts pour qu'émerge la question sous-jacente, posée sans être vraiment exprimée : le plus complexe à traiter dans les ALI réside dans la différence de points de vue sur la langue qu'ils posent, non pas comme une source au contraire, de compréhension et de négociation de la relation du locuteur à son interlocuteur. La deuxième partie (pp. 119-200) du livre met en correspondance certaines marques linguistiques particulières avec des types d'ALI de l'hypothèse principale suivante : les conditions de réussite d'un ALI sont présentes, codépendantes, inscrites dans le sens des énoncés supports de ces mêmes ALI et « des phrases sous-jacentes » (p. 17). Cette partie qui relève plus de l'analyse interactionnelle et s'intéresse à l'énonciation, revisite les concepts et principes fondamentaux du cadre théorique des ALI afin de « repréciser le lien inférentiel qui lie le sens profond et l'énoncé support à son sens en contexte » (p. 18). temps que, quelle que soit la valeur des ALI qu'elles réalisent, les phrases sous-jacentes comportent des marques linguistiques récurrentes d'ordre modal. C'est pourquoi, dans cette deuxième partie, Sophie Anquetil s'attache essentiellement à étudier le fonctionnement et à pister les régularités entre l'entité à laquelle renvoie la marque modale (la capacité, pour pouvoir), et la conséquence (+ Agir), certes convoquée pour interpréter l'acte de langage indirect, mais laissée en suspens (p. 199). Comme l'auteure le remarque, « ce qui fait la ALI, c'est que la d'un décalage entre deux états du monde : l'état du monde existant et celui auquel le locuteur souhaite deux états du monde qui semble ici faire médiation : monde considéré comme possible, voulu, souhaitable, appréciable, pensable, nécessaire, etc. » (p. 206). Cette partie s'intéresse à la génétique du sens : d'où vient le sens des actes de langage indirects ? Comment et par quels éléments linguistiques est-il porté ?
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hal-01723299 , version 1 (11-02-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01723299 , version 1

Citer

Béatrice Fracchiolla. Sophie Anquetil, Représentations et traitement des actes de langage indirects. Questions de communication, 2016, pp.326-328. ⟨hal-01723299⟩
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