Le tourisme coopératif au Québec : un enjeu de développement des territoires
Résumé
The involvement of local communities in economic tourism development is often presented as a condition and a result of sustainable tourism (ST). As a part of the ST, cooperative tourism or community based tourism emerged from the historical cooperative movement in Quebec (Canada) since the 1990s. Cooperative tourism is characterised by small and multi-stakeholder organisations with a democratic and territorially mode of governance. Most of the time, it is localised in resource regions, where the indicators of economic development are weak and environmental capital strong. In relation to the field of research in regional development, the present paper tries to respond to a central issue with regards to ST: cooperative tourism could be a territorial development tool for the remote and resource regions? Is it really an opportunity as such? A case study methodology, grouping together all 17 regions of Quebec, was used. Qualitative and quantitative data were pooled. The cartographic analysis, at regional and local scales, has also produced results. The main objective is to verify if cooperative tourism benefits the resource regions, in terms of demography (growth of population) and economy (jobs). The principal result shows that this form of tourism is more mobilized in these territories. However, the lack of differentiation in the supply of tourism activity and the weakness of the dynamics of territorial development induced reduce the capacity of these small organizations and the tourism sector to modify significantly the trajectories and dynamics of territories in difficulty.
La participation des communautés locales aux processus de mise en tourisme des territoires est souvent présentée comme une condition du tourisme durable. Des formes originales de tourisme géré par les acteurs locaux ont émergé au Québec dans le sillage d'une longue tradition coopérative. Des coopératives touristiques se sont remarquablement développés depuis les années 1990, en particulier dans les territoires dits périphériques. Alors que le tourisme est souvent convoqué pour valoriser des lieux en marge, nous avons questionné leur capacité à représenter une opportunité pour les régions du Québec. Les principaux résultats de cette recherche démontrent que le tourisme coopératif profite plus fortement aux territoires désavantagés démographiquement et économiquement, notamment en matière d'emplois générés. Cette forme de tourisme communautaire rejoint des problématiques de développement territorial. Le tourisme coopératif est mis en œuvre par de petites coopératives, souvent multipartites, ancrées et gérées territorialement via un processus de gouvernance démocratique, ce qui implique la prise en charge par une partie de communauté de la mise en tourisme et de son propre développement. En outre, cette activité à dominante marchande repose sur une forme de propriété commune des moyens de production. Elle semble mobilisée dans les territoires en difficulté, notamment parce qu'elle permet de trouver des formes alternatives de financement des actifs touristiques et de création d'emplois. Cependant l'indifférenciation de l'offre et la faiblesse des dynamiques de développement territorial induites relativisent la capacité de ces petites organisations atomisées et le secteur touristique, laissés à eux même, à modifier profondément les trajectoires et dynamiques des territoires en difficulté.
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