Les puissances de l’imagination dans Un amour de Swann
Résumé
La question de l’imagination offre-t-elle un intérêt à qui veut lire « Un amour de
Swann » ? En quoi ce récit de Proust peut-il éclairer une réflexion générale sur l’imagination,
sa logique et ses puissances ? C’est à cette double question que s’efforce de répondre notre
présentation. La première partie se consacre à l’analyse du mot « imagination » et de son réseau
dans « Un amour de Swann ». Elle met en place l’opposition fondamentale entre l’imaginaire
et le réel. L’amour relève de l’imaginaire parce que Swann n’atteint jamais la « vraie » nature
d’Odette ; mais cette nature existe-t-elle seulement ? Proust croit-il au mythe du mystère
insondable de la femme ? Rapportée à Odette, l’image est-elle toujours source d’erreurs et
d’illusions ? La deuxième partie s’intéresse à l’« imaginaire » propre des personnages. Pour
« jouer un rôle » sur le théâtre du monde, il faut être capable de se représenter la société et la
place qu’on rêve d’y tenir. Proust déploie « ce monde intérieur » d’images que chacun porte en
soi ; il le confronte à ce qu’il estime être la réalité. Quel regard, quelle évaluation Proust porte-t-
il ces différents imaginaires ? La troisième partie analyse ce que l’amour doit à la musique et
à la peinture : ces deux arts, définis comme des « passions sages », sont autant d’épreuves
initiatiques. Capable de s’incorporer la vie profonde des œuvres qu’il aime, Swann est aspiré
par des imaginaires d’artistes (le peintre Botticelli, le musicien Vinteuil). Mais que lui
apprennent-ils sur lui-même qu’aucune autre expérience ne saurait lui enseigner ? La dernière
partie pénètre les replis d’une vision singulière de l’amour : pourquoi la souffrance est-elle à la
fois vécue et pensée comme le corollaire inévitable de l’amour ?
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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