Duras / Boileau : aux limites du langage
Résumé
L'écrivain est la figure sociale chargée par la société de penser, faute de le résoudre, un problème précis et insoluble : envisager les rapports entre le langage et ce qui le déborde. Faire l'épreuve de leur articulation ; se situer à la frontière, à la limite du langage et de son dehors. L'homme et son langage ne se recouvrent pas exactement. Et pourtant, il n'est pas d'expérience sans un langage qui la communique. Nouvelle difficulté. C'est sur ce terrain que que sera située la confrontation improbable entre Duras, écrivaine volontiers considérée comme transgressive, et Boileau, le poéticien du classicisme. Boileau peut aider à relire Duras. Il éclaire deux textes limites, La Douleur et Écrire. Duras et Boileau partagent en effet une même fascination : ils aiment dans le style tout ce qui transporte les mots au-delà d'eux-mêmes. Boileau théoricien lègue à la postérité l'idée que dans la littérature plus qu'ailleurs, la langue éprouve et réfléchit ses limites, c'est-à-dire ses pouvoirs. N'est-ce pas aussi l'enjeu de la poétique durassienne ?
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)