The origins of the Rhine‐Rhône high‐speed line: Switzerland’s role in the logic of rail strategy in Nord‐Franche‐Comté (19th to 21st Century)

Aux origines de la LGV Rhin‐Rhône : le rôle de la Suisse dans les logiques argumentatives des stratégies ferroviaires dans le Nord‐Franche‐Comté (XIXe-XXIes.)

Robert Belot (1) , Pierre Lamard (1)

1 RECITS - Recherches et Etudes sur le Changement Industriel, Technologique et Sociétal

A historical approach makes it clear that the question of the Rhine‐Rhône high‐speed line is bound up with an age‐old partnership with Switzerland, and particularly its French‐speaking and Jura areas. Since the mid‐nineteenth century, the Swiss paradigm has been at the heart of rail development policy in the eastern marches of northern Franche‐Comté. The shared destinies and interests of the border areas were consolidated through major infrastructure projects. French‐Swiss support has played an important role in the process of political appropriation of the high‐speed line. While reflecting a desire to bring these territories closer together, with their ancient cross‐border culture, it also corresponds to the need for representation in the dynamic of the major trans‐European routes (north‐south and east‐west). This intermingling of regional and trans‐national interests constitutes the guiding thread of the project, even if a siege mentality concerned with countering “isolation” and “encirclement” initially seemed to dominate. Jean‐Pierre Chevènement, the inspiration and multi‐level advocate for the high‐speed line, has successfully taken advantage of this widespread feeling. This is why he involved Switzerland from the beginning and encouraged its desire to connect with the French high‐speed network. For him it is also a way of overcoming the German bias.

Une approche historienne révèle que la question du TGV Rhin-Rhône s’inscrit dans une relation partenariale séculaire avec la Suisse, plus particulièrement avec sa partie jurassienne et francophone. Dès le milieu du XIXe siècle, le paradigme helvétique s’insère au cœur des politiques de développement du ferroviaire dans cette marche de l’Est que constitue le Nord Franche-Comté. Une communauté de destin et d’intérêt entre des espaces de marge se consolide au gré des dossiers d’infrastructures majeures. L’épaulement franco-suisse a joué un rôle majeur dans le processus d’appropriation politique de la LGV. S’il répond à une volonté de mise en résonance de ces territoires à la culture transfrontalière ancienne, il correspond à la nécessité d’une inscription dans la dynamique des grandes transversales européennes (Nord-sud et Est-Ouest). Cet emboîtement des intérêts régionaux et transnationaux constitue la trame de ce projet, même si, initialement, semble dominer une tendance obsidionale autour de la lutte contre « l’enclavement » et « l’encerclement ». Jean-Pierre Chevènement, l’inspirateur et l’acteur multi-scalaire de la LGV, a très bien su jouer sur ce sentiment largement partagé. C’est pourquoi, dès l’origine, il a associé la Suisse et encouragé son désir d’appariement au réseau français de la grande vitesse, une manière aussi pour lui de dépasser le tropisme allemand.

Mots clés: territory; railways; politics; Franco‐Swiss relations; isolation

Mots clés: enclavement; ferroviaire; politique; transfrontiérité franco‐suisse; territoire

Domaines: Architecture, aménagement de l'espace; Géographie

Robert Belot, Pierre Lamard. Aux origines de la LGV Rhin‐Rhône : le rôle de la Suisse dans les logiques argumentatives des stratégies ferroviaires dans le Nord‐Franche‐Comté (XIXe-XXIes.). RTS. Recherche, transports, sécurité, 2014, Grande vitesse ferroviaire et territoires, 2013 (03), pp.211-227. ⟨10.4074/S0761898013003051⟩. ⟨hal-01670631⟩