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Communication Dans Un Congrès Année : 2017

« The Most Dangerous Game » Esthétique et politique du jeu chez les situationnistes

« The Most Dangerous Game » Esthétique et politique du jeu chez les situationnistes

Résumé

n February 1957, when the artists who were to give birth to the Situationist International (IS) were finally assembled, the most important of them organized in Brussels, at the Taptoe Gallery, the "First Exhibition of Psychogeography". Asger Jorn, from the Cobra movement, Michèle Bernstein and Mohamed Dahou, members of the Lettrist International (IL, a splitting of Isidore Isou's letterist movement), as well as Ralph Rumney, a member of the "London Psychogeographic Committee" Exhibited paintings, ceramics and photographs. Yves Klein, who was soon to leave the group, exhibited monochromes, and performed a "monosonous conference". But the central piece of the exhibition was undoubtedly the series of five "psychogeographical plans of Paris" led by Guy Debord, founder and main animator of the IL and the future IS. "Psychogeographic": this strange adjective, suggesting an interaction between the mind and the space, meant for Debord and his friends the capacity of certain places to influence our states of mind, our emotions and therefore our behaviors. But it also meant the exploration and the systematic description of these places, by means of drifting, that is to say, of a way of moving without aim, being only guided by the context, the atmosphere neighborhoods crossed and meetings made along the way. During their wanderings, those who took the name of Situationists amused themselves thus to circumscribe "units of atmosphere" inside the cities, zones within which dominates a certain atmosphere, a "psychic climate". "Conducive to the crystallization of feelings and therefore specific attitudes. The "psychogeographical plans" materialized the results obtained by means of this experimental practice. Maps of a new genre representing these areas and the routes that connect them, they were mainly used to suggest new adventurous explorations from them, each drift being the opportunity to create interesting or unpublished situations (hence the name of the movement, which was intended not only to go through the situations of everyday life, but to create and build them).
En février 1957, au moment où finissaient se rassembler les artistes qui allaient donner naissance à l’Internationale situationniste (IS), les plus importants d’entre eux organisaient à Bruxelles, à la galerie Taptoe, la « Première exposition de psychogéographie ». Asger Jorn, venu du mouvement Cobra, Michèle Bernstein et Mohamed Dahou, membres de l’Internationale lettriste (l’IL, une scission du mouvement lettriste d’Isidore Isou), de même que Ralph Rumney, uniquement membre du « Comité psychogéographique de Londres », y exposaient peintures, céramiques et photographies. Yves Klein, qui devait peu après s’éloigner du groupe, y exposait quant à lui des monochromes, et réalisa une « conférence monosonore ». Mais la pièce centrale de l’exposition devait être sans conteste la série de cinq « plans psychogéographiques de Paris » amenés par Guy Debord, fondateur et principal animateur de l’IL et de la future IS. « Psychogéographique » : cet adjectif étrange, suggérant une interaction entre l’esprit et l’espace, désignait pour Debord et ses amis la capacité de certains lieux à influencer nos états d’âme, nos émotions et donc nos comportements. Mais il désignait aussi l’exploration et la description systématique de ces lieux, au moyen de la dérive, c’est-à-dire d’une manière de se déplacer sans but, en se laissant uniquement guider par le contexte, l’ambiance des quartiers traversés et les rencontres faites en chemin . Au cours de leurs errances, ceux qui allaient prendre le nom de situationnistes s’amusaient ainsi à circonscrire des « unités d’ambiance » à l’intérieur des villes, des zones à l’intérieur desquelles domine une certaine atmosphère, un « climat psychique » propice à la cristallisation de sentiments et donc d’attitudes spécifiques. Les « plans psychogéographiques » matérialisaient les résultats obtenus au moyen de cette pratique expérimentale. Cartes d’un nouveau genre représentant ces zones et les parcours qui les relient, ils servaient surtout à suggérer de nouvelles explorations aventureuses à partir d’elles, chaque dérive étant l’occasion de faire naître des situations intéressantes ou inédites (d’où le nom du mouvement, qui prévoyait non plus seulement de traverser les situations de la vie quotidienne, mais d’en susciter et d’en construire).
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Dates et versions

hal-01649347 , version 1 (27-11-2017)

Identifiants

Citer

Patrick Marcolini. « The Most Dangerous Game » Esthétique et politique du jeu chez les situationnistes. ART et JEU / JEU et ART, RIRRA 21 et LARA-SEPPIA, Nov 2016, Montpellier, France. ⟨10.21409/HAL-01636613⟩. ⟨hal-01649347⟩
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