"De l’intermédialité à l’allégorie benjaminienne : des propositions théoriques pour analyser les pratiques expérimentales"
Résumé
L’objet de cette recherche est l’élaboration d’une archéologie du terme « intermédialité » à la suite des recherches de Jürgen Müller. L’intérêt de cette réflexion repose sur les nombreux échanges et transferts qui constituent ce terme, sous une perspective historicisante puis comparative. En effet, s’il est actuellement utilisé dans des recherches relevant des domaines des sciences et technologies de l'information et de la communication, de la médiation mais aussi de la science des arts ou de la littérature comparée, le mot est issu de la combinaison de différents termes utilisés pour désigner des œuvres intersémiotiques. D’un mot relevant du vocabulaire esthétique s’opère alors un transfert vers le domaine non plus artistique des études médiatiques. Cette translation est l’objet d’un commentaire de la formation du concept d’intermédialité du début de la Renaissance aux années 1960 avec l’intermedia de Dick Higgins, c’est-à-dire le « mélange inédit des média entre eux », en passant par l’intermedium de Coleridge. En regard de cette archéologie critique, nous commenterons la traduction problématique du latin medium signifiant « intermédiaire » qui distingue aujourd’hui les termes « médium » et « média », respectivement « support » ou « moyen de transmission » et « abréviation usuelle de mass-media » (TLFi). Sera alors proposée et discutée l'affirmation suivante : l'hétérogénéité des discours caractéristiques de la modernité voit donc son cadre théorique élaboré par l’intermédialité.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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