Détacher l’œil fasciné : Staël poète de la Terreur dans l’Épître au malheur - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue La Révolution française - Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française Année : 2014

Détacher l’œil fasciné : Staël poète de la Terreur dans l’Épître au malheur

Résumé

Traditionally considered as the poor or inefficient part of G. de Staël’s work, poetry though represents, once unarmed biased interpretations responsible for its minoration, a writing specifically connected with emotion: its infraverbal language, independant from syntactic rules, does influence straightly soul and pain. Such a faculty of moderation makes poetry, during French Revolution, a speech whose qualities can substitute to the impossible thought of fanatism, sublimation of its passions. Staël’s Épître au malheur seems a suggestive example of these faculties: composed in the reign of Robespierre, this text links poetical mediation – the narrative episode transforms lyrism into an impersonal voice – with liberal ideal of negociation. Staël’s poetry, suggesting the progressive extenuation of pain thanks to the universalisazion of the self and the mediation of a foreign space (Switzerland), invents a detached picture of Terror.
Traditionnellement considérée comme le volet absent ou stérile de l’œuvre staëlienne, la poésie représente sous sa plume, une fois désamorcés les préjugés critiques qui ont forgé sa minoration, une écriture dotée d’une relation singulière à l’émotion : sa langue musicale, affranchie des contraintes de la syntaxe, n’agit-elle pas directement sur l’âme et la douleur ? Cette vertu modératrice ne la désigne-t-elle pas, au cœur de la Révolution, comme un discours capable de substituer, à l’impossible raisonnement du fanatisme, la sublimation des passions qui le nourrissent ? En témoigne l’Épître au malheur, composée par Staël sous le règne de Robespierre et qui associe la médiation poétique – le récit impersonnalise le lyrisme – au programme libéral de la négociation. Lancé comme un cri progressivement assourdi par le rêve d’un ailleurs et l’hypothèse d’un possible bénéfice de la Révolution, le poème staëlien invente une écriture détachée de la Terreur.

Dates et versions

hal-01622730 , version 1 (24-10-2017)

Identifiants

Citer

Stéphanie Genand. Détacher l’œil fasciné : Staël poète de la Terreur dans l’Épître au malheur. La Révolution française - Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française, 2014, Poètes et poésie en révolution, 7, ⟨10.4000/lrf.1209⟩. ⟨hal-01622730⟩
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