Introduction
Résumé
Le concept de « contrainte linguistique » n'est pas neuf : il est déjà attesté par exemple dans les Exercices en langue sakalava et betsimisaraka de Dalmond (1841) à travers cette question : « L'antéposition du sujet au prédicat traduit-elle un choix délibéré de mise en relief dans le style de l'auteur, ou s'agit-il d'une contrainte linguistique imposée par les habitudes de parole propres aux Malgaches sakalava ? ». Retrouvés plus tard sous la plume de Charles Bally (1952 : 117) notamment en référence à des aspects sociologiques du langage, les termes « contrainte linguistique » se rencontrent aujourd'hui dans de nombreux domaines de la linguistique : en pragmatique, en sémantique, en phonologie, en syntaxe, en morphologie, en didactique du français (en relation, souvent, avec les questions de productions écrites), etc., avec, selon les approches, une connotation soit neutre soit négative. En outre, la notion de « contrainte » ne saurait être appréhendée sans tenir compte des notions de « combinatoire libre » et de « combinatoire figée » (Anscombre & Mejri 2011). En effet, l'étude du fonctionnement de différentes langues nous montre que très souvent l'assemblage d'unités linguistiques repose sur des contraintes syntaxiques et sémantiques (Mejri 2011, Meneses-Lerín 2014). Elle révèle également le figement de certains assemblages, la formation de blocs linguistiques insécables qui entraine généralement avec elle la perte des propriétés syntaxiques et sémantiques originelles des éléments composites. Partant, il suffit de s'interroger sur le sujet pour constater que des contraintes linguistiques sont identifiées à tous les niveaux du langage (lexical, syntaxique, sémantique ou pragmatique, notamment) et que celles-ci touchent toutes les parties du discours, quelle que soit leur taille (syntagme, proposition).
Domaines
Linguistique
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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