Un jumeau régaliste de la loi de 1905 : la loi portugaise de séparation des Eglises et de l’État de 1911 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Droit et religions. Annuaire Année : 2014

A regalist twin of the Law of 1905 : the Portuguese law of separation of Church and State of 1911

Un jumeau régaliste de la loi de 1905 : la loi portugaise de séparation des Eglises et de l’État de 1911

Um gêmeo regalista da lei francesa de 1905 : a lei de separação do Estado e da Igreja de 1911 em Portugal

Oscar Ferreira

Résumé

On 20 April 1911, the young Portuguese Republic adopted its law on the separation of Church and State. According to the analysis peddled by high Church dignitaries and taken up by the French press, this law copies both the letter and the spirit of the French law of 1905 ; its only particularity would lie in the addition of "bravado measures", a manifestation of the government's anticlericalism. This feeling hardly resists analysis: despite its name, and because of the crushing weight of Catholicism in Portugal, this so-called twin of the French law does not organise a system of separation and instead maintains an ambiguous supervision on all aspects of religion and religious life (exequatur, placet, control over seminaries and worship associations, control of priests...). Expressly rejecting "the free Church in the free State", the government deliberately decided in favour of "the suspicious Church in a vigilant State", accepting without hesitation the legacy of Portuguese regalism. It remains to be seen whether this programme was not aimed at establishing a Lusitanian Church separate from the universal Church, following the forgotten analysis of Moura Pinto, author of the 1918 decree ending the most dubious measures of this "separation law".
Le 20 avril 1911, la jeune république portugaise adopte sa loi de séparation des Eglises et de l’État. Suivant l’analyse colportée par de hauts dignitaires de l’Eglise et reprise par la presse française, cette loi de 1911 copie autant la lettre que l’esprit de la loi de 1905 ; son unique particularité résiderait dans l’ajout de « mesures de bravade », manifestation de l’anticléricalisme du gouvernement. Ce sentiment ne résiste guère à l’analyse : en dépit de son nom, et en raison du poids écrasant du catholicisme au Portugal, ce prétendu jumeau de la loi de 1905 n’organise pas un système de séparation et entretient au contraire une mise sous tutelle équivoque sur tous les aspects de la vie religieuse et cultuelle (exequatur, placet, mainmise sur les séminaires et les « cultuelles », contrôle des ministres du culte…). Refusant expressément « l’Eglise libre dans l’État libre », le gouvernement se prononça à dessein en faveur de « l’Eglise suspecte dans un Etat vigilant », acceptant sans état d’âme le legs du régalisme monarchique. Reste à savoir si ce programme ne visait pas à établir une Eglise lusitane séparée de l’Eglise universelle, suivant l’analyse oubliée de Moura Pinto, auteur du décret de 1918 mettant un terme aux mesures les plus douteuses de la « loi de séparation ».
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  • HAL Id : hal-01552807 , version 1

Citer

Oscar Ferreira. Un jumeau régaliste de la loi de 1905 : la loi portugaise de séparation des Eglises et de l’État de 1911. Droit et religions. Annuaire, 2014, 7, p. 211-248. ⟨hal-01552807⟩
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