L'immobilité quotidienne, marqueur d'inégalités socio-spatiales ? Eléments de réflexions empiriques et théoriques
Résumé
Définie par une absence de déplacement un jour donné, l'immobilité quotidienne est considérée comme une contrepartie logique de la mobilité quotidienne. Le mobility turn (ou tournant mobilitaire) tend même à en faire une forme de mobilité comme une autre, comme en témoignerait la mise en parenthèse du préfixe im- dans plusieurs travaux. Au-delà de ces considérations, l'immobilité quotidienne est vue comme témoin ou marqueur d'inégalités sociales, une pratique de "dominés", ceux qui ne se déplacent pas étant considérés comme plus isolés, voire exclus, que ceux qui se déplacent. Pourtant, l'immobilité reste une inconnue car peu d'études s'y intéressent de façon spécifique au-delà d'une analyse en creux (un non déplacement) et de la mise en évidence de déterminants attendus (dépendance et handicap, inactivité, etc.). Ainsi, les liens entretenus avec les pratiques de déplacement des autres jours, celles d'autres personnes (visites, livraison, aides à domicile, etc.), voire des interactions plus virtuelles, et les pratiques d'immobilités au quotidien ne sont pas investigués. Basée sur des réflexions issues de la bibliographie et de travaux empiriques, la communication a pour objectif de mieux cerner l'immobilité en tant que pratique à part entière et de voir en quoi elle constituerait, ou non, un marqueur d'inégalités socio-spatiales.