Quand le cheval participe au dynamisme des territoires : analyse de projets locaux innovants entrepris par des collectivités
Résumé
Public opinion is moving towards sustainable development which in turn is leading to the emergence of local initiatives that create territorial dynamism. Some of these actions involve the use of horses. These actions are still unknown, even by horse industry stakeholders. The Institut Français du Cheval et de l’Equitation, in partnership with the Institut National de la Recherche Agronomique wanted to identify their potential issues. In this talk, we will present the results of a first study about these approaches that mobilize Equine in missions of sustainable development across the territories. A first overview of local innovative projects undertaken allowed us to understand their diversity, both in terms of organizations and objectives (waste collection, human transportation, mounted policemen, maintenance of protected natural areas, monitoring of herds, local development of equestrian tourism…). We then selected eight study cases, reflecting the diversity observed, on which we conducted field surveys coupling direct observations and semi-structured interviews. The content of the 30 interviews was analyzed qualitatively in order to underline general conclusions about the creation of these projects, their developments and their effects. The use of the horse appears in the observed projects as being motivated by its ability to respond to specific needs, but it is also motivated by the sensitivities and personal knowledge of key players. Then, our field investigations highlighted the frequency of experiments and of trials and errors, both organizational and technical. They aim at determining the right association between the characteristics of the mission to achieve, the horse, the employees and the equipment. These trials and errors are particularly visible in the uses of horses for public service missions. They show that these initiatives are innovative but not yet stabilized. For tourism development projects, these experiments are mainly devoted to the mobilization of local actors and existing facilities so as to propose and make visible "ready to use" and diversified products. To conclude, these actions are not yet stabilized and their evaluation is problematic, but we propose some conclusions about their economic, ecological and social effects. They are spreading as a result of new national organizations and they are generating real benefits for the horse industry, particularly in terms of image, recruitment of new practitioners and new opportunities for draught horses. We also make recommendations for the stakeholders of the horse industry, particularly taking into consideration the benefits and risks associated with institutionalization policies of these actions (creation of a reference system, rider training, horse certification…).
La volonté publique d’avancer vers un développement plus durable est favorable à l’émergence d’initiatives locales porteuses de dynamisme sur le territoire. Certaines de ces actions s’articulent autour de l’utilisation du cheval, mais elles sont encore mal connues, y compris par les acteurs de la filière équine. L’Institut Français du Cheval et de l’Equitation, en partenariat avec l’Institut National de Recherche Agronomique ont souhaité en identifier les enjeux potentiels. Dans cette communication, nous restituons les résultats d’une première étude portant sur ces démarches qui mobilisent les équidés dans des missions de développement durable à l’échelle des territoires. Un balayage préalable des projets innovants entrepris localement nous a permis d’appréhender leur diversité, autant en termes d’organisations que d’objectifs (collecte de déchets, transport de personnes, police montée, entretien de sites naturels protégés, surveillance de troupeaux, développement local du tourisme équestre…). Nous avons ensuite sélectionné huit cas d’étude, reflétant la diversité observée, sur lesquels nous avons mené des enquêtes de terrain couplant observations directes et entretiens semi-directifs. Le contenu de la trentaine d’entretiens réalisés a fait l’objet d’une analyse qualitative visant à faire émerger des enseignements transversaux sur les modalités de mise en place des projets, leurs évolutions et leurs effets. L’utilisation du cheval apparaît dans les projets observés comme étant motivée par sa capacité à répondre à des besoins spécifiques, mais aussi par les sensibilités et connaissances personnelles d’acteurs clés dans les initiatives concernées. Ensuite, nos enquêtes de terrain soulignent la récurrence des expérimentations et tâtonnements, tant organisationnels que techniques, pour déterminer une bonne association entre les caractéristiques de la mission à réaliser, celles du cheval, celles des employés et celles du matériel. Ces tâtonnements, tout particulièrement visibles dans les utilisations du cheval pour des missions de service public, témoignent selon nous du caractère innovant, encore non stabilisé, de ces initiatives. Pour les projets de développement touristique, ces expérimentations sont principalement dédiées à la mobilisation d’acteurs locaux et d’aménagements existants afin de proposer et rendre visibles des produits diversifiés et « clés en main ». En conclusion, bien que le caractère encore non-stabilisé de ces démarches rende leur évaluation problématique, nous suggérons quelques pistes de résultats quant à leurs effets économiques, écologiques et sociaux. Elles se diffusent grâce à une structuration nationale naissante et engendrent de vraies retombées pour la filière équine, notamment en termes d’image, de recrutement de nouveaux pratiquants d’équitation et de débouchés pour les chevaux de trait. Nous proposons également des recommandations pour les acteurs de la filière, en envisageant tout particulièrement les bénéfices et les risques associés à des politiques visant une institutionnalisation de ces démarches (construction de référentiels, formation des cavaliers, labellisation des chevaux…).