Représentations politiques et juridiques des femmes au sein de l’appareil d’État - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Miroirs : Revue des civilisations anglophone, ibérique et ibéro-américaine Année : 2016

Représentations politiques et juridiques des femmes au sein de l’appareil d’État

Résumé

La question de l’égalité entre hommes et femmes au sein des différents groupes sociaux est un enjeu politique et juridique de premier plan. Elle a réuni une grande part des théoriciennes du féminisme de manière transversale dans le champ de recherche universitaire, quelle que soit la discipline concernée, ainsi que dans les milieux militants. Bien que la pensée féministe soit traversée de courants divergents, elle se fonde avant tout sur la théorie du genre. Celle-ci vise à remettre en cause les affirmations et présupposés selon lesquels le savoir académique ainsi que les structures sociales seraient neutres du point de vue du genre (Albertson Fineman, 2005). D’un point de vue pratique, le féminisme interroge les institutions et les normes sociales en posant inlassablement la « question de la femme » (the woman question) afin de montrer comment des préjugés genrés maintiennent, de manière consciente ou non, les femmes dans un été de subordination vis-à-vis des hommes. Et puisqu’en théorie, du moins, le genre est une grille de lecture appropriée à l’analyse de toute activité humaine, on le retrouve ainsi dans toutes les disciplines du savoir ainsi que dans toutes les sociétés humaines. Le féminisme, qu’il soit porté par des femmes ou par des hommes, est hétérogène et pertinent quelle que soit l’époque ou la société considérée ; il est à la fois a-temporel et pluridisciplinaire. Mais il n’est pas seulement théorique parce qu’il intègre réflexion intellectuelle et action pratique. Selon l’historienne Linda Gordon, le féminisme analyse la subordination des femmes dans le but de penser comment y remédier (Gordon, 1979). Cette structure immanente, polymorphe, partout présente dans le champ de la pensée, est un exemple éclatant de ce que Gille Deleuze et Félix Guattari nomment le « rhizome » (Deleuze et Guattari, 1980). À la fixité de l’appareil d’État, qui quadrille et contrôle un territoire strictement délimité géographiquement et institutionnellement, le rhizome est ce qui change d’aspect, de forme, s’adapte et s’oppose à tout dogme, par définition figé et définitif. Aux structures molaires (ou de groupe), binaires (on est homme ou femme, jeune ou vieux, travailleur ou inactif, etc.) le rhizome trace une ligne de fuite qui remet en cause les idées reçues, les normes immuables. Il est acteur de changement, toujours en mouvement, sans commencement ni fin, toujours « en devenir ».
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Dates et versions

hal-01325710 , version 1 (02-06-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01325710 , version 1

Citer

Anne-Marie O'Connell. Représentations politiques et juridiques des femmes au sein de l’appareil d’État. Miroirs : Revue des civilisations anglophone, ibérique et ibéro-américaine, 2016, REPRESENTATIONS POLITIQUES ET JURIDIQUES DES FEMMES AU SEIN DE L’APPAREIL D’ETAT, 2 (4/2016), pp.03-15. ⟨hal-01325710⟩
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