Sémiologie de la bande dessinée numérique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2016

Sémiologie de la bande dessinée numérique

Résumé

La rencontre entre la bande dessinée et le numérique – rencontre formelle, plastique, matérielle mais aussi culturelle – a renouvelé certaines hypothèses fondatrices sur la bande dessinée comme forme médiatique (portées par Pierre Fresnault-Deruelle, Benoît Peeters, Thierry Groensteen, Pascal Robert) ainsi que sur les écritures informatisées (Emmanuël Souchier et Yves Jeanneret (2005)) et la numérisation. Ce chapitre vise à expliciter les processus de signification en jeu dans les expressions numériques de la bande dessinée. Par "signification", nous entendons une démarche d'analyse sémiologique qui rend compte des possibles parcours interprétatifs pris dans le "pouvoir de la contrainte lié à la matérialité" (Escande-Gauquié, Souchier, 2011, p. 21) plutôt qu'elle ne tend à recomposer un sens codifié. Quels principes et quelles contraintes régissent les organisations signifiantes des bandes dessinées numériques, catégorie générique assurément non définie mais à laquelle l'appartenance des textes 1 désignée ou revendiquée, constitue le signe d'un référent formel et narratif commun ? Posons autrement la question : à quoi le lecteur de bande dessinée numérique est-il confronté ? Comment se détermine un texte cohérent, un objet d'interprétation qui, quelles que soient ses singularités plastiques, formelles, diégétiques, peut être, néanmoins, envisagé comme une bande dessinée ? La question de la médiatisation numérique fait l'unité d'un ensemble large et discontinu de publications et de créations 2. Ce trait commun peut sembler bien ténu mais il constitue cependant une médiation esthétique, narrative et sensible centrale dans les propositions des auteurs et des éditeurs. Je m'appuierai sur trois postulats : -comme surface et cadre, l'écran informe la bande dessinée 3 ; -comme relation entre support et mémoire, la numérisation conditionne les stratégies narratives ; -transport médiatique, l'édition numérique redéfinit la bande dessinée comme forme culturelle intermédiatique. L'économie sémiotique de l'écran est bien un opérateur de sens fondamental des altérations et variations numériques de la bande dessinée. La numérisation, qu'elle s'applique à la bande dessinée produite pour l'imprimé (papier) ou à des créations numériques, constitue une (ré)écriture des images et des textes en un codage numérique transparent pour le lecteur. La dimension « aveuglante » de l'écran électronique en fait une véritable « scène » aux pouvoirs d'uniformisation et de masque (Jeanneret, 2004). Les acteurs de la bande dessinée (auteurs, éditeurs, développeurs, etc.) appréhendent l'écran selon des dimensions plurielles et diversement hiérarchisées (technique, économique, formelle, ergonomique, sociale, éditoriale et scripturale) mais qui sont matérialisées par une économie de signes à interpréter..
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Dates et versions

hal-01289000 , version 1 (23-05-2018)

Identifiants

Citer

Julia Bonaccorsi. Sémiologie de la bande dessinée numérique. Pascal Robert. Bande dessinée et numérique, CNRS Editions, pp.109-134, 2016, Les essentiels d'Hermès, 978-2-271-08759-1. ⟨10.4000/books.editionscnrs.20622⟩. ⟨hal-01289000⟩
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