Cas de conscience et affaires d'État : le ministère du confesseur royal en Espagne sous Philippe III - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine Année : 2006

State Affairs and Moral Dilemma: The Ministry of the Royal Confessor in Spain under Philippe III

Cas de conscience et affaires d'État : le ministère du confesseur royal en Espagne sous Philippe III

Résumé

The confessors of the Spanish kings are reputed to have a strong political influence because of their personal relationship with the monarchs, but the realities of their ministry are still largely ignored.This article studies the case of the dominican Luis Aliaga, confessor of Philip III from 1608 to 1621.Protected by the cardinal Javierre,whom he succeeded to the office of king’s confessor,L.Aliaga offers an interesting example of the diversity of the confessor’s activities. Besides the frequent meetings with the king to hear his confession,he acted as the protector of the king’s conscience, through a routine task of adviser concerning the affairs for which he was consulted by the organs of the government,and the participation to various councils and juntas, of finance among others. The insertion in the organs of the government appears to be a particularity of the confessors of the Spanish kings, whereas it was rather infrequent to hold concurrently the most important charges (member of the State council, General Inquisitor) as did L. Aliaga at he end of his career. The king’s confessor was also a real minister of religious affairs. His activity covers especially three fields: the provision of ecclesiastical benefits depending from the royal patronage, the internal affairs of the Spanish Church, and the relations with Rome. Through this work, the king’s confessor acted as a mediator in the conflicts concerning the clergy of Spain, and gave an important contribution to the diplomatic relations with the papacy. Nevertheless, the confessor of Philip III was frequently part of a collective process of advice, for instance in the administration of benefits or in the resolution of the cases of conscience related to the most important state affairs, and he was not powerful enough to modify the political orientation of the Monarchy, even in religious matters.
Si les confesseurs des rois d’Espagne jouissent d’une réputation de forte influence politique en raison de leurs relations privilégiées avec les monarques, les réalités de leur ministère restent finalement mal connues. Elles sont étudiées ici à partir de la documentation concernant le dominicain Luis Aliaga, confesseur de Philippe III de 1608 à 1621. Protégé du cardinal Javierre, auquel il succéda dans la fonction de confesseur du roi, le P. Aliaga offre, dans la diversité de ses activités, un exemple intéressant des facettes de son travail. Outre les entrevues fréquentes avec le roi pour l’entendre en confession, il accomplissait son ministère de gardien de la conscience royale à travers un travail d’expertise routinier sur les affaires qui lui étaient soumises par les organes du gouvernement, ainsi que par la participation à divers conseils et commissions, notamment de finances. L’insertion dans les rouages du gouvernement est un trait spécifique des confesseurs des rois d’Espagne, tandis que le cumul des charges les plus importantes (membre du Conseil d’État, Inquisiteur général), dont bénéficia le P. Aliaga à la fin de sa carrière, reste inhabituel. Le confesseur royal était aussi un véritable ministre des affaires religieuses, intervenant surtout dans trois domaines: la provision des bénéfices ecclésiastiques dépendant du patronage royal, le règlement des affaires de l’Église d’Espagne et les relations avec Rome. Ce travail faisait de lui un médiateur dans les conflits internes au clergé, et un acteur de premier plan dans les relations diplomatiques avec la papauté. Toutefois, le confesseur de Philippe III s’insérait habituellement dans un processus collégial de conseil, qu’il s’agisse de l’administration des bénéfices ou de la résolution des cas de conscience liées aux affaires d’État les plus importantes, et il n’était pas en son pouvoir de déterminer la ligne politique de la monarchie, même en matière religieuse.
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  • HAL Id : hal-01282528 , version 1

Citer

Isabelle Poutrin. Cas de conscience et affaires d'État : le ministère du confesseur royal en Espagne sous Philippe III. Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine, 2006, 53/3, p. 7-28. ⟨hal-01282528⟩

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