Enseigner les sciences sociales pour éduquer le citoyen : une étude de cas sur l’histoire, la géographie et l’EDD
Résumé
A lesson on sustainable development education in a last year primary classroom allows us to characterize the prevailing ideas that link disciplinary knowledge (here: history and geography) and social skills. The way the knowledge is used as an instrument to solve political questions has to do with the common practices in history and geography classrooms, and with traditional appraisal. By distinguishing appraisal and science as a problematised practice we can however highlight alternatives to help develop critical skills based on subject matter instruments. There is a lot at stake: on the one hand, to foster education to otherness that substitute the ability to understand choices people make to judgment, on the other hand, to replace showdown of solutions by the study of the value of statements in a debate.
Une séquence d’éducation au développement durable en dernière année d’enseignement primaire est l’occasion de caractériser les conceptions dominantes des relations entre savoirs disciplinaires (ici histoire et géographie) et compétences « sociales et civiques ». L’instrumentalisation des disciplines par les questions politiques fait écho à l’empirisme ordinaire de l’histoire et de la géographie scolaires, et à l’expertise traditionnelle. En différenciant expertise et pratique scientifique problématisée on peut cependant identifier dans la séquence étudiée des potentialités au développement de la pensée critique des élèves, appuyée sur les outils et démarches disciplinaires. L’enjeu est de taille : d’une part, favoriser une éducation à l’altérité qui remplace le jugement des autres par la capacité à rendre raisons de leurs choix en reconstruisant leur situation problématique, et d’autre part, substituer l’étude des arguments du débat à la confrontation des solutions.