Un organisme de recherche s'approprie la veille stratégique
Résumé
L'agriculture est au cœur d'enjeux majeurs (sécurité sanitaire et alimentaire, préservation des ressources naturelles, changement climatique, agro-écologie…). L'INRA, premier organisme européen de recherche agronomique, a défini de nouvelles orientations pour la période 2010-2020 autour de quatre chantiers prioritairesi : l'amélioration de toutes les composantes de l'agriculture, des systèmes alimentaires sains et durables, la valorisation de la biomasse et l'atténuation et l'adaptation au réchauffement climatique.
Cette approche, au-delà des missions traditionnelles de production et diffusion des connaissances, impose de repenser le pilotage de la recherche (par exemple la création de métaprogrammes), de mobiliser des approches transdisciplinaires, d'initier des partenariats et des collaborations nationales et internationales pour contribuer à l'expertise et à l'innovation.
Dans ce paysage changeant et fortement évolutif, le besoin d'informations très actualisées et la nécessité d'anticiper s'imposent aux différents acteurs : la veille stratégique y trouve assez naturellement sa place. C’est dans les domaines les plus associés à l’innovation qu’émergent des dispositifs de veille organisés et collaboratifs : biotechnologies vertes, biotechnologies blanches, … Le besoin de veille stratégique s’exprime également sur des thématiques transversales, au cœur du dialogue avec les partenaires professionnels ou la société : bien-être animal, sécurité alimentaire, impact des pesticides et des intrants…
Au-delà de l’acquisition de connaissances dans les nouveaux champs investis, la veille est utilisée principalement pour identifier les acteurs d’une thématique, se positionner, suivre l’évolution des politiques publiques et de la réglementation. Elle se révèle également comme un mode d’organisation structurant pour des collectifs hétérogènes, et, pour certains projets, comme un outil de communication entre l’Inra et ses partenaires ou le grand public.
Cette arrivée de la veille stratégique dans le paysage de l'institut est favorisée par une restructuration interne de l'Information Scientifique et Technique (IST) en 2010 avec la création d'un Pôle Veille. Ce pôle adapte l'organisation de la veille à l'organisation matricielle de l'Inra avec une structure flexible, adaptable au plus près des porteurs de projets. La parution en 2012 du "Guide de l'Intelligence Economique en rechercheii" est un élément sur lequel le pôle peut s'appuyer pour une sensibilisation accrue à l'intelligence économique. Alors que la veille scientifique est bien implantée à l’échelle du laboratoire, au sein de l'institut, la culture industrielle sur les questions de concurrence, sur le potentiel économique des recherches est faible.
Au travers de nouveaux services, le pôle Veille permet le développement de l'intelligence économique grâce à des professionnels formés à la veille, le développement d'outils méthodologiques, un appui aux projets, une plateforme de veille professionnelle. Beaucoup de projets, programmes ou directions ont clairement identifié la veille stratégique comme un élément favorisant la réflexion et l'innovation mais, la prise en compte de l'IE reste encore insuffisante. Il subsiste des freins d’ordre culturel (notion de service public, open science...)
Partant de ce constat, le pôle veille a identifié plusieurs leviers : sensibilisation très ciblée des responsables lors de séminaire d'introduction à la veille stratégique, formation et pédagogie, exemples de déploiement réussi de dispositifs de veille, renforcement des collaborations internes (ex avec les services de partenariat et de valorisation…).
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2014_IES_article_Cathala-Falize-Faure_Inra_{43260AFE-435D-4B1F-8A0C-17C969A4E1D3}.pdf (250.97 Ko)
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