Madagascar, 29 mars 1947 : Tabataba ou parole des temps troubles - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue E-rea - Revue électronique d’études sur le monde anglophone Année : 2011

Madagascar, 29 mars 1947 : Tabataba ou parole des temps troubles

Résumé

The rising of 1947, when Malagasy rebels stood against French settlers, and the brutal repression which followed, have been neglected and denied in both colonial memory and Malagasy discourse. Historians still offer conflicting analyses of the insurrection. These fluctuating memories reveal to what extent the postcolonial present is still haunted by the colonial past. Significantly, the events of 1947 are rarely represented in Malagasy literature. Writer Jean-Luc Raharimanana is a rare exception. Indeed he has devoted quite a few of his works—a short story, a novel, an essay, and a play—to the topic, which he has used to reflect on the concept of the notion of “mutidirectional memory”, first elaborated by Michael Rothberg. And in fact, history seems to have caught up with Raharimanana’s work. His play was to have been performed in the Indian Ocean in 2008, but the tour was suspended, raising suspicions of censorship by the French government. The various interpretations which have been provided for this supension may well be the best answer to the rumor or, « tabataba ». This is the name which was given to the 1947 events and it is regarded as a form of discursive resistance on the part of the Malagasies.
L’insurrection de 1947, qui a dressé les rebelles malgaches contre les colonisateurs français et a donné lieu à une violente répression, a été tenue dans l’oubli et le déni aussi bien par la mémoire coloniale que par le discours malgache. L’historiographie continue d’en donner des interprétations divergentes. Ces fluctuations des mémoires révèlent que le passé colonial hante le présent postcolonial. La littérature malgache, d’ailleurs, ne fait que peu de place à la représentation de ces événements, ce qui, là encore, traduit la gêne qui les entoure. Pourtant, un écrivain, Jean-Luc Raharimanana, leur consacre plusieurs de ses œuvres, nouvelle, roman, essai, pièce de théâtre. Il est hanté par cette date à partir de laquelle il élabore une réflexion générale sur les « mémoires multidirectionnelles » de l’histoire postcoloniale. Or précisément, l’histoire a rattrapé son œuvre : la tournée de sa pièce a été suspendue dans l’Océan Indien en 2008, ce qui a éveillé le spectre d’une censure par l’état français. Les interprétations divergentes de cette affaire sont peut-être paradoxalement la meilleure justice qui puisse être rendue à la rumeur, « tabataba », nom que l’on donna aux événements de 47 et que l’on considère comme une modalité de résistance discursive malgache.

Dates et versions

hal-00907989 , version 1 (22-11-2013)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

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Citer

Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo. Madagascar, 29 mars 1947 : Tabataba ou parole des temps troubles. E-rea - Revue électronique d’études sur le monde anglophone, 2011, pp.en ligne. ⟨10.4000/erea.1741⟩. ⟨hal-00907989⟩
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