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Article Dans Une Revue Apidologie Année : 2000

Reproductive isolation among species of the genus Apis

Nikolaus Koeniger
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Gudrun Koeniger
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Résumé

In the 1960s, research on reproductive isolation in honeybees started with the pioneering work on Apis cerana and A. mellifera of F. Ruttner. Since then, the number of recognised Apis species increased from four to nine, and data on reproductive isolation played a key role in this development. In this paper, we discuss the behavioural mating barriers (mating season, mating place, sexual signals, daily mating periods), copulatory barriers (size, genitalia, mating sign) and physiological barriers (sperm transfer, sperm storage) and postzygotic barriers (fertilisation, development, hybrids). Allopatric A. mellifera and allopatric populations of the other species had a uniform mating period during the afternoon hours. Sympatric honeybee species were separated mainly by different daily mating periods. The mating period differed between populations of the same species from different regions. The sequence of the mating periods, however, described from Sri Lanka, Thailand and Sabah (Borneo) followed the same pattern and showed a taxonomic and size correlation: the dwarf bees ( A. andreniformis and/or Apis florea) occupied the first position shortly after noon. The next mating period was occupied by cavity-dwelling bees and at sunset, A. dorsata drones flew out for mating. In addition, in the honeybee species that have been studied, various non behavioural mating barriers have been demonstrated.
L'isolement reproductif parmi les espèces du genre Apis . Les études sur l'isolement reproductif des abeilles du genre Apis ont commencé relativement tard par rapport aux autres animaux ou aux plantes. Cela est dû principalement au fait que les colonies d'abeilles qui étaient importées d'Afrique ou du Bassin méditerranéen vers l'Europe appartenaient à la même espèce (Apis mellifera L.), et se croisaient donc avec les abeilles déjà présentes. Ce n'est qu'en 1965 que F. Ruttner, après avoir importé de Chine des colonies d'A. cerana Fabricius, put ouvrir un nouveau chapitre de la recherche apidologique par des travaux expérimentaux sur les barrières reproductives entre races d'abeilles. Traditionnellement les barrières reproductives ont été classées selon un ordre chronologique par rapport à la fécondation en obstacles prézygotiques et postzygotiques. Afin de mieux prendre en compte les particularités biologiques du processus compliqué de l'accouplement multiple chez le genre Apis, nous avons divisé la phase prézygotique en trois sous-groupes (Tab. I) et utilisé les définitions suivantes : Barrières comportementales. - Les barrières comportementales empêchent le contact physique entre la reine et les mâles. Les barrières à la copulation interviennent pendant la copulation et empêchent le transfert du sperme. Les barrières physiologiques bloquent la voie au sperme entre les oviductes de la reine et la spermathèque, et plus tard la pénétration dans l'œuf. Les barrières postzygotiques perturbent le développement normal et conduisent à la mort ou à l'infertilité des hybrides. Barrières reproductives liées au comportement. - La formation des essaims de multiplication et les accouplements n'ont lieu en règle générale qu'à la belle saison. En conséquence, les espèces sympatriques produisent des mâles et des reines toujours en même temps ; il n'y a donc pas de divergence dans la saison d'accouplement qui puisse agir comme barrière reproductive entre espèce d'Apis. Un schéma général des lieux de rassemblements de mâles (LRM) de trois espèces (Fig. 1) a été déduit des observations faites en trois lieux différents à Bornéo. La question de savoir dans quelle mesure la séparation spatiale trouvée entre les LRM spécifiques à chaque espèce est valable comme barrière reproductive a été étudiée à l'aide de leurres (Fig. 2). On a pu montrer que les mâles pouvaient être attirés sur un LRM d'une espèce étrangère et y copuler avec des leurres spéciaux (Fig. 3). Les différents LRM ne peuvent donc pas jouer pleinement le rôle de barrière reproductive entre espèces du genre Apis. Les mâles réagissent aux extraits de reines d'espèces étrangères, et les mâles de différentes espèces copulent avec un même leurre, imprégné que d'une phéromone (9-ODA) (Fig. 3). On ne peut donc attribuer qu'une importance nulle ou faible au bouquet phéromonal des reines en tant que barrière reproductive. Des périodes d'accouplement différentes au cours de la journée viennent en première position parmi les barrières reproductives liées au comportement. Le tableau II résume les résultats des recherches sur ce point et montre des différences dans les périodes d'accouplement au sein d'une même espèce. Néanmoins, la succession chronologique des périodes d'accouplement spécifiques à chaque espèce est dans l'ensemble semblable au Sri Lanka, en Thaïlande et à Bornéo. Les abeilles naines (A. andreniformis et/ou A. florea) arrivent en première position, au moment où le soleil est au zénith, ou juste après. La période suivante est occupée par les abeilles qui nidifient dans des cavités. Et peu avant le coucher du soleil, les mâles d'A. dorsata sortent pour effectuer leur bref vol nuptial. Il se dégage de l'ensemble un schéma uniforme, et la position de la période d'accouplement propre à une espèce semble n'être corrélée qu'avec la taille de l'insecte, que ce soit entre groupes taxonomiques ou au sein d'un même groupe. Il est encore prématuré de spéculer sur les mécanismes à l'origine de cette succession chronologique, mais une particularité du comportement d'accouplement des mâles pourrait jouer un rôle. La réaction des mâles est dirigée vers les reines qui, chez toutes les espèces du genre Apis, sont plus grosses que les mâles. Aussi les mâles des plus petits espèces pourraient essayer de copuler avec les mâles des plus grosses en les prenant pour des reines et les empêcher ainsi d'avoir accès aux reines. Mais de telles considérations ne reposent pas encore sur des bases expérimentales, et il est tout autant possible que ce ne soit pas la taille corporelle elle-même qui soit décisive, mais des facteurs physiologiques liés à la taille, pour que les espèces les plus petites volent en premier. Notre hypothèse en est arrivée au test à grande échelle, puisque A. florea a été récemment introduite accidentellement en Afrique, où ses populations s'étendent. Elles vont peut-être atteindre l'aire de répartition naturelle d'A. mellifera scutellata et parvenir à une coexistence sympatrique. Dans ce cas, nous prédisons que les mâles d'A. florea accompliront leurs vols de fécondation avant ceux d'A. mellifera. Barrières reproductives liées à la copulation. - Des différences de taille aussi bien que des différences de structure des organes copulateurs peuvent empêcher la copulation. Les deux situations se rencontrent chez les abeilles naines et les abeilles géantes. Les abeilles qui nidifient dans les cavités se distinguent elles aussi nettement des espèces sus-mentionnées. Mais au sein des groupes ce type de barrières n'est pas total. Les organes de copulation des abeilles géantes A. laboriosa et A. dorsata ont la même structure et les rapports de taille sont semblables. Chez les deux espèces d'abeilles naines (A. florea, A. andreniformis) les organes de copulation, bien qu'ayant des différences nettes dans la pilosité et la forme, sont bâtis sur le même principe, si bien qu'une copulation semblerait possible. Mais puisque les sexués volent à des heures différentes, il n'y a aucune possibilité de le tester. Cela vaut également pour toutes les espèces sympatriques. L'importation d'A. cerana en Europe a permis d'étudier les interactions interspécifiques lors de l'accouplement. Au début de nombreuses reines d'A. cerana ont été perdues. Une reine d'A. cerana, qui était rentrée du vol de fécondation mais n'avait pas pondu d'œufs, a été mutilée par le signe de fécondation d'un mâle d' A. mellifera qui était resté enfoncé dans l'oviducte. Visiblement le signe de fécondation de l'espèce étrangère n'avait pu être ôté. Cela pourrait être valable pour des accouplements entre autres espèces car les signes de fécondation sont construits différemment (Fig. 5). Barrières reproductives liées à la physiologie. - La variation selon l'espèce du nombre de spermatozoïdes des mâles semble empêcher une insémination suffisante. Ainsi une reine d'A. mellifera devrait s'accoupler avec 120 mâles d'A. cerana pour avoir une quantité de sperme équivalent à celui transféré par 12 mâles d'A. mellifera. Le tableau IV donne le nombre de spermatozoïdes transféré par un mâle de chaque espèce. Le pourcentage de spermatozoïdes qui atteint la spermathèque varie également d'une espèce à l'autre (Tab. IV). La physiologie du tractus génital et de la spermathèque semble par contre semblable. Après insémination artificielle, les spermatozoïdes sont parvenus jusqu'à présent dans la spermathèque dans tous les cas et sont restés viables durant la période testée (de trois jours à cinq semaines) (Tabs. VI et VII). Barrières postzygotiques. - Des essais de croisement entre espèces n'ont été menés à ce jour que sur une échelle réduite. Lors de croisements dans les deux sens entre A. cerana et A. mellifera, des œufs ont bien été fécondés, mais l'embryon est mort 48 h plus tard pendant la formation de la blastula. Lors de croisements entre deux reines d'A. cerana avec des mâles d'A. koschevnikovi, quelques hybrides se sont développés et ont donné des ouvrières. Une reine a donné naissance à des gynandromophes ayant un aspect de mâles, que l'on pouvait reconnaître principalement au grand écartement de leurs yeux (Tab. VIII). Les autres hybrides possédaient de nombreuses caractéristiques des ouvrières. En conclusion, nous discutons le rôle qu'a joué la recherche sur les barrières reproductives dans la reconnaissance de nouvelles espèces d'abeilles et dans la détermination des distances taxonomiques. La démonstration des différentes périodes de vol des mâles a été d'une importance décisive dans la reconnaissance d'A. koschevnikovi, d'A. nuluensis et d'A. nigrocincta. Par contre, les "barrières post-accouplement ", tels que la forme de l'endophallus, le transfert de sperme et la viabilité des hybrides, conviennent mieux pour estimer la distance taxonomique.
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hal-00891715 , version 1 (11-05-2020)

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Nikolaus Koeniger, Gudrun Koeniger. Reproductive isolation among species of the genus Apis. Apidologie, 2000, 31 (2), pp.313-339. ⟨10.1051/apido:2000125⟩. ⟨hal-00891715⟩
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