Correspondances archives de la création [dossier]
Résumé
Les correspondances, et tout particulièrement les correspondances d'écrivains, peuvent être considérées comme des archives qui ouvriraient un accès privilégié à l'histoire d'une œuvre et d'une vie de création. Tel est le postulat étudié par ce dossier de la revue Épistolaire (n°38), qui revisite des correspondances d'écrivains s'échelonnant sur un temps long allant du XVIIIe au XXe siècle, et un peu au-delà. L'idée même d'archives est à nuancer par rapport au sens que lui donnent communément les historiens, car l'archive dont il est question ici -- les correspondances d'écrivains -- est un texte, au départ non imprimé mais toujours susceptible de l'être, opérant un certain nombre de relations, de tractations, et riche, parfois, de confessions et autres récits autobiographiques. Ces caractéristiques font de la lettre pour le chercheur en littérature ce qu'on pourrait appeler une hyper-archive. Parce qu'elle est un outil d'échange pour l'écrivain, notamment avec ces partenaires privilégiés que sont l'éditeur, le lecteur, le conseiller littéraire, au service de la double création de l'œuvre mais aussi de soi-même comme écrivain, la lettre est tout à la fois minutes, greffes, procès verbal de la production littéraire, et, en ce sens, elle est bien une " archive de la création ".