L'Abbé Mical et les Têtes Parlantes : L'Histoire de Sa Vie, l'Histoire de Son Oeuvre
Résumé
En 1783, après dix années de recherche, l'Abbé Mical a présenté au public parisien ses deux <> -- deux statues en bois de chêne capables d'énoncer quelques phrases en éloge du roi Louis XVI, qu'il avait construites selon le principe d'une boîte musicale. C'était à la fois la première démonstration d'un synthétiseur automatique de parole que l'on pouvait programmer d'avance, ainsi que la première démonstration d'une conversation entièrement synthétique entre deux machines. A la même époque, et encore plus tard, on voyait paraître d'autres automates parlantes, mais jusqu'à récemment ces deux contributions importantes de l'Abbé Mical à une <> n'ont jamais été égalées. Cet exposé fournira d'abord les détails mécaniques de ces machines, basés sur le rapport que l'Abbé a rédigé lui-même pour l'Académie des Sciences, et montrera comment les idées principales sur lesquelles était fondé son oeuvre se sont inspirées directement d'avancées contemporaines en anatomie, musique, et sciences mécaniques. À partir d'un fond important de documents originaux récemment découverts en France et aux Etats-Unis, on tracera ensuite l'histoire de sa vie. Né à côté de Lyon en 1727, et ayant abandonné sa carrière à la Cathédrale de St. Maurice à Vienne, il est arrivé à Paris où il suscitait l'intérêt et le soutien de nombreux scientifiques connus, notamment Franklin, Lavoisier, et Laplace, dont la plupart étaient franc-maçons appartenant au même Loge des Neufs Soeurs que Mical lui-même. Présenté au roi le même jour que les montgolfières en 1783, il n'a pas bénéficié du soutien financier qu'il espérait, et était longtemps poursuivi en justice à cause de ses dettes -- notamment par le sculpteur qui avait fabriqué les têtes. Accablé par des problèmes, il est arrivé à l'échec final de son projet vers 1787, mais on verra qu'il survivait encore à Paris après cette date.