Logique épistémique et philosophie des mathématiques
Résumé
La logique du savoir-faire se réduit-elle à la logique du savoir ? Paul Gochet entend montrer qu'il faut répondre négativement à cette question. Pour cela, il compare les mérites respectifs des différentes logiques développées récemment pour analyser les rapports entre la connaissance et l'action (logique multimodale, calcul des situations, logique hybride) en s'appuyant sur une étude de cas qui fait office de banc d'essai. L'analyse de Philippe de Rouilhan cherche, quant à elle, à déterminer la place qui revient, de droit sinon de fait, dans l'architecture des mathématiques, à ce que les logiciens appellent, depuis un demi-siècle, la théorie des modèles. Il entreprend par là de compléter l'édifice des mathématiques qu'avait construit N. Bourbaki et, distinguant deux variantes différentes de cette théorie, revient sur les interprétations qu'en proposèrent généralement mathématiciens, logiciens ou philosophes pour les réfuter. Les questions que suscitent ces analyses donnent lieu, dans les deux cas, à une brève discussion permettant d'en éclairer les enjeux. Ces deux études explorent donc d'un côté l'architecture des sciences formelles, de l'autre la relation pensée formellement entre la connaissance et l'action. Elles constituent ainsi des contributions décisives dans le champ de la philosophie de la logique contemporaine.