Parentés et spécificités culturelles en Sicile grecque à travers les tablettes de malédiction
Résumé
Sicily has revealed one of the oldest and most numerous tablets curse of the Greek world, about sixty, including Selinunte and Camarina ( 6th-4th century. B.C.). They show the existence of lineages more or less explicitly. Applying patterns of anthropological reading, the paper proposes to highlight the possible social and cultural specificities of the colonial communities and enlightens what family ties, what social fabric could be documented within individuals rather than official authorities. The identity of the person appears through his / her names that reveal his parentage, his residence, bilaterality, and more broadly its place in society. We can thus identify some interference between Greek and non-Greek cultures in the field of kinship and marriage practices. But the examples of tablets tell us the existence of globally endogamous behavior in the Greek classes of the population, even if the union between Greeks and foreigners is not excluded. Anthroponyms confirm the selected attachment to the dominant Greek culture. Finally curse tablets can be political but also social, in particular internal tensions in the city.
La Sicile a livré parmi les plus anciennes et les plus nombreuses tablettes de malédiction du monde grec, environ une soixantaine, notamment à Sélinonte et Camarina (6e- 4e s. av. J.-C.). Celles-ci révèlent des lignages plus ou moins explicites qui informent sur les parentés telles qu'elles s'organisent dans l'île. En appliquant des schémas de lecture anthropologiques, l'article propose de mettre en lumière les éventuelles spécificités sociales et culturelles propres aux communautés coloniales et de comprendre quels liens familiaux, quel tissu social pouvait révéler une documentation relevant de personnes privées et non d'autorités officielles. L'identité de la personne apparaît à travers son/ses noms qui révèlent sa filiation, sa résidence, sa bilatéralité, et plus largement sa place dans la société. On peut ainsi relever quelques interférences entre les cultures grecques et non grecques, dans le domaine de la parenté et des pratiques matrimoniales. Mais les exemples des tablettes nous apprennent l'existence de comportements globalement endogamiques dans les classes grecques de la population, même si l'union entre Grecs et étrangers n'est pas à exclure. Les anthroponymes choisis confirment l'attachement à la culture grecque dominante. Enfin les tablettes de malédiction peuvent révéler des réalités politiques mais aussi sociales, en particulier des tensions internes à la cité.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
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