Béatrix : conversion et réaction
Résumé
Royaliste, fille et soeur de martyrs royalistes, Félicité des Touches, alias Camille Maupin, renonçant à la vie parisienne pour retourner en Bretagne sur sa terre natale de Guérande, se retrouve " face à face [... ] avec la mère féconde [. .. ] l'Église romaine " (p. 271). Cette femme hautement individualisée se retire alors à la Visitation, ordre choisi à cause de " sa règle austère pour l'intelligence et terrible pour la volonté " (p. 335). Ce faisant, elle lègue sa fortune au Breton Calyste du Guénic, à charge de relever " la bannière abattue des vieux du Guénic ", de montrer " dans ce siècle sans religion ni principe le gentilhomme dans toute sa gloire et dans toute sa splendeur" (p. 320). " L'illustre conversion " (p. 334) de Camille Maupin l'athée, femme émancipée, artiste d'avant-garde, est présentée par le narrateur balzacien comme une résipiscence, un retour à la ferveur catholique des aïeux bretons, jadis chevaliers, naguère chouans. Dans la version remaniée de 1845, cette conversion clôt la seconde partie du roman, suivie désormais d'une troisième, consacrée, quant à elle, à la médiocre destinée de l'héritier breton. Calyste n' y retrouve une respectabilité sociale assurée qu'à l'issue des sordides manœuvres (dont la transmission stratégique d'une blennorragie) commanditées à la pègre parisienne par sa belle-famille du Faubourg Saint-Germain. Réalisant in extremis sur le plan matériel, les vœux de Camille, il leur offrira, sur le plan moral, le plus navrant des épilogues. Cette conclusion dérisoire, rédigée par Balzac sous la Monarchie de Juillet, invite à réévaluer le sens obvie de cette " illustre conversion ", et du même coup, la portée politique de Béatrix.
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Origine : Accord explicite pour ce dépôt