Cibler pour régner: L'apostrophe au spectateur dans L'Art est nié ; file ! de David Noir (2001) et Vive la France de Mohamed Rouabhi (2007)
Résumé
Si l'apostrophe est l'un des recours fréquents de la scène contemporaine, c'est parce qu'elle met en place une véritable stratégie, qui consiste à passer par l'intime pour toucher au politique. Le trouble qu'elle suscite est lié à son oscillation entre une véhémence d'ordre privé (ici, celle de la dispute amoureuse ou familiale) et une véhémence d'ordre public, celle de la harangue politique. A cela, il faut ajouter que la lisière est souvent ténue, dans les spectacles de Noir et de Rouabhi, entre le pathétique et le grotesque, si bien que l'acteur finit par incarner une figure paradoxale, à mi-chemin entre le même, auquel on s'identifie parce qu'il soulève des émotions renvoyant à des situations courantes, voire topiques (dépit amoureux, désaccord familial), et l'autre, en ce qu'il relève de l'exception physique (chez Noir) ou de la marge sociale (chez Rouabhi).
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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