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Rapport (Rapport D’expertise Collective) Année : 2013

Évaluation des impacts sanitaires extra-auditifs du bruit environnemental

Anthony Cadene
  • Fonction : Auteur
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  • IdRef : 095010815
Johanna Fite
Régine Boutrais
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Olivier Merckel
  • Fonction : Auteur
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Résumé

Le bruit constitue un phénomène omniprésent dans la vie quotidienne, aux sources innombrables et d’une infinie diversité. Il n’y a aucune distinction physique entre un son et un bruit. Néanmoins, la neuvième édition du dictionnaire de l’Académie française définit le bruit comme un « son ou ensemble de sons qui se produisent en dehors de toute harmonie régulière ». Selon la norme Afnor NF 530-105 le bruit est défini comme « toute sensation auditive désagréable ou gênante, tout phénomène acoustique produisant cette sensation, tout son ayant un caractère aléatoire qui n’a pas de composantes définies ». Si la surdité est l’effet auditif le plus souvent associé aux expositions professionnelles ou aux comportements à risque (écoute de musique amplifiée sans protection, par exemple), les autres effets sanitaires du bruit (dits « extra-auditifs »), associés aux expositions environnementales, sont encore assez peu pris en compte dans les études et dans les projets d’infrastructures bruyantes. Ces effets « extra-auditifs » du bruit peuvent être observés à court-terme (gêne ou perturbations du sommeil, notamment) ou à plus long terme (hypertension artérielle ou risques accrus d’infarctus du myocarde, notamment). Le bruit comporte également une dimension psychosociologique et territoriale. La façon dont le bruit est perçu dépend de composantes multiples, à la fois personnelles, contextuelles et culturelles. C’est pourquoi, pour un même niveau d’exposition au bruit, les effets varient fortement d’un individu à l’autre. La Directive européenne 2002/49/CE prévoit pour les agglomérations la réalisation de cartes stratégiques du bruit et la production de plans d’actions suivant des échéances fixées en fonction de la taille des infrastructures et des agglomérations concernées. Le champ d’application de cette directive concerne le bruit dans l’environnement et cible en priorité les grandes sources de bruit que sont les infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires ainsi que les industries. En revanche, les bruits des activités domestiques (bruits de voisinage), le bruit perçu sur les lieux de travail ou à l’intérieur des transports et le bruit résultant d’activités militaires sont exclus du champ d’application de la directive. La réglementation française intègre cette réglementation européenne et la complète par un ensemble de dispositions définies spécifiquement pour chacune de ces catégories. Dans le cas par exemple de nouvelles nfrastructures routières ou ferroviaires, ces textes reposent essentiellement sur le respect de valeurs limites d’exposition au bruit. Dans le cas de la construction de logements neufs situés dans des zones exposées, des mesures d’isolation sont prévues. Pour les structures aéroportuaires, des zonages fixent les conditions d’utilisation des sols exposés aux nuisances dues au bruit des aéronefs. Au-delà de la prise en compte de valeurs moyennes limites d’exposition en bordure de propriété, la réglementation s’appliquant aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) considère également d’autres caractéristiques du bruit : émergence du bruit pour les zones à émergence réglementée, tonalité et bruits intermittents à forte énergie mais de faible durée d’apparition. Afin d’évaluer quantitativement l’ensemble des phénomènes physiques liés à l’émission du bruit, divers indices peuvent être mesurés ou calculés. Les indices les plus fréquemment rencontrés dans la littérature sont des indices énergétiques moyens intégrant le bruit sur des périodes de longue durée. Même s’ils présentent de nombreux avantages, ils ne permettent pas de rendre compte de certaines caractéristiques de l’exposition, comme les évènements sonores ponctuels ou la composition spectrale d’un bruit. Ainsi la réglementation actuelle, notamment celle qui s’applique aux bruits des infrastructures routières et ferroviaires et aux ICPE, se réfère principalement à ces indices. Or, dans un rapport précédent publié en 2004, l’Agence signalait déjà que les descripteurs acoustiques énergétiques moyens sont insuffisants notamment pour rendre compte des perturbations biologiques induites par les évènements bruyants ponctuels au cours de la nuit. Ce rapport indiquait, dans une approche également évoquée dans les travaux de l'OMS, qu’un indicateur évènementiel semblerait mieux adapté pour évaluer les risques de perturbation du sommeil.
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hal-00845574 , version 1 (17-07-2013)
hal-00845574 , version 2 (21-11-2018)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : hal-00845574 , version 2

Citer

Alain Muzet, Gilberte Tinguely, Michel Berengier, Florence Coignard, Anne Sophie Evrard, et al.. Évaluation des impacts sanitaires extra-auditifs du bruit environnemental : avis de l'Anses Rapport d'expertise collective. Saisine n° 2009-SA-0333, Anses. 2013, 313 p. ⟨hal-00845574v2⟩
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