La résistance du défi
Résumé
L'histoire du Hip Hop Français, illustre parfaitement la dynamique des sous-cultures telle qu'Ulf Hannerz (1992) la définit. Si l'on dépasse son acceptation commune -en tant que sous-produit culturel- pour l'appréhender dans son sens académique –en tant que segment d'une culture plus large- le terme de sous-culture devient en effet un outil théorique particulièrement pertinent pour penser les logiques d'émergence et de diffusion culturelle. Ce concept nous invite à appréhender ces mouvements de jeunesse dans ce qu'ils ont de plus spécifiques, à les concevoir non pas comme des isolats culturels, dans leur cohérence interne, mais dans la dynamique des rapports qu'ils entretiennent avec différents mondes et réseaux. Il nous incite à porter notre attention sur les interstices d'une culture plus large, à problématiser la question de l'enchevêtrement culturel. Dans cette optique, les sous-cultures sont donc à saisir dans la dynamique des liens qu'elles entretiennent avec les milieux sociaux dont leurs membres sont originaires et avec les cultures dominantes contre lesquelles elles se construisent, et avec lesquelles elles sont amenées à négocier (Middleton : 1990), elles sont à analyser dans les articulations qu'elles réalisent entre les contextes sociaux où elles émergent en tant qu'activités situées et les différents milieux auxquels elles se confrontent dans leur diffusion. À partir de ce cadre d'analyse nous proposons dans cet article de montrer que le défi, en tant que structure relationnelle spécifique, a été un des points d'ancrage essentiel de ce mouvement dans les banlieues populaires françaises et est aujourd'hui un point d'articulation et de friction majeur entre différents segments de cette sous-culture.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
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