La commission des réformes de 1944 et l'élaboration d'une nouvelle politique algérienne de la France
Résumé
Il est rare qu'un gouvernement confronté à un grave problème décide de le résoudre en définissant une politique nouvelle (ou semblant telle), c'est-à-dire un ensemble cohérent de mesures adaptées au but poursuivi et assorties des moyens nécessaires pour l'atteindre dans des délais fixés. Tel fut pourtant le cas du CFLN, formé à Alger en juin 1943. Confronté à l'essor du nationalisme algérien révélé par le Manifeste, il prit acte de l'échec de la vieille politique d'assimilation de la Troisième République, et chargea une commission spéciale d'en élaborer une autre, différente par les moyens et les délais, sinon par le but. On sait que ses travaux furent à l'origine de l'ordonnance du 7 mars 1944, qui réalisa en l'élargissant le projet Blum-Viollette de 1936, et qui reconnut le principe de la « citoyenneté (française) dans le statut (musulman) ». Mais on sait moins qu'elle prépara également tout un programme de réformes économiques et sociales, destinées à traduire dans les faits l'égalité promise des droits, afin d'assimiler l'Algérie à la France au terme d'un plan de vingt ans. Cet épisode, peu remarqué à l'époque, fut presque totalement oublié par la suite, parce qu'il n'a pas tenu ses promesses.
Domaines
Histoire
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