Stratégies de transmission du récit chez des enfants psychotiques en institution
Résumé
Soumis à une tâche de restitution de conte, des enfants en institution ont fait montre d'une efficacité langagière certaine même si elle est relative. Nous n'avons pas trouvé de troubles massifs de la communication habituellement prêtés aux enfants psychotiques ; pas de mutisme absolu, ni de logorrhée, aucun néologisme et très peu de décentration dans une tâche pourtant difficile. Dominent au contraire dans des styles différents l'écoute de l'autre, la coopération et la polyphonie. Il ne faut pas pour autant nier l'embarras souvent très réel de ces jeunes, en partie mis en évidence par une étude parallèle conduite avec des enfants de maternelle. Ils éprouvent des difficultés à monologuer solitairement dans l'expression d'un récit à plusieurs participants, utilisent rarement le discours rapporté même direct, se montrent adhésifs à la formulation d'autrui, ce qui réduit l'activité de paraphrase ; ils manifestent également une capacité à réagir davantage au sens sous-jacent qu'au sens explicite du texte, plus sensibles aux affinités lexico-syntaxiques qu'à l'organisation générale des énoncés. Il reste néanmoins difficile de cerner ce qui a trait à la pédagogie habituellement dispensée à ces enfants et ce qui serait plus particulièrement caractéristique de leur mise en mots.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)