Cognition et croyances dans les marchés financiers
Résumé
Notre projet s'intéresse aux apports de la psychologie sociale et cognitive à l'étude de la formation des croyances dans les marchés financiers. Notre action a réuni des économistes du Groupe de Recherche en Économie Mathématique et Quantitative (GREMAQ) de l'université de Toulouse-I et des psychologues des équipes de l'université de Toulouse-II issus des équipes Dynamiques Sociocognitives et Vie Politique (DSVP) et Centre de Recherche en Psychopathologie (CERPP). Nos objectifs de départ étaient les suivants : d'élaborer i) une étude expérimentale de l'opération des biais cognitifs et sociaux dans un jeu de marché financier ; et ii) une étude psychométrique des dimensions de surconfiance. Depuis nous avons élaboré deux nouveaux objectifs suite à nos expériences initiales : iii) l'étude de la relation des biais cognitifs et performance chez des courtiers professionnels ; et iv) l'étude des styles cognitifs des entrepreneurs. L'originalité de nos recherches est d'élaborer des mesures psychométriques susceptibles d'identifier quels sont les individus susceptibles de réussir dans un type de marché précis, et donc indirectement de démontrer l'opération de certains biais psychologiques et sociaux dans la prise de décisions des acteurs économiques. Notre démarche est interactionniste, dans la mesure que nous entendons définir quel biais cognitif est susceptible d'interférer dans quel marché, et de théoriser cette interaction. Par exemple, nous avons montré que la miscalibration amène les acteurs à des stratégies d'échange agressives dans un marché avec informations asymétriques où il y a le risque de la winner's curse (toute offre d'achat ou de vente acceptée par le marché doit normalement être perdante).