De la sémantique formelle de l'espace à une esthétique des éléments d'architecture Recherches sur une mise à l'épreuve de l'esthétique cognitive de Nelson Goodman
Résumé
Pour des raisons qui sont exposées dans le Chap. I et les annexes I, II et III du Rapport scientifique, notre objectif dans ce projet s'est porté, comme étape préliminaire à une recherche sur l'esthétique goodmanienne, vers l'élucidation du rôle que le langage pouvait jouer en tant que fil conducteur du processus de conception, le domaine choisi étant l'architecture. Cette modification a eu pour premier effet - souhaité - de nous conduire à examiner la manière dont notre hypothèse sur les apports cognitifs du langage spécialisé pouvait être mise en oeuvre pour la description des démarches créatives. Ce qui permettait dans le même mouvement de juger de son bien-fondé. Les résultats de nos travaux établissent clairement, pensons-nous, la validité et la fécondité de l'analyse des mécanismes complexes d'interprétation du vocabulaire spécialisé. L'exemple de la composition de la baie serlienne est très clair à cet égard. Mais nos résultats ont aussi une dimension formelle un peu exceptionnelle puisqu'ils aboutissent à donner des différents phénomènes considérés une représentation logico-mathématique qui permet d'envisager la simulation du processus créatif par un automate. Par son originalité - le rapprochement entre art et cognition est ici à son extrême -, par la fécondité potentielle de nos hypothèses théoriques sur la création, et par les perspectives diverses (théoriques et technologiques) qu'ouvre cette convergence, il serait souhaitable qu'une telle recherche soit poursuivie.