Du roman au conte. L'exemple de Zola
Résumé
Il peut sembler paradoxal de rapprocher le roman réaliste-naturaliste et le conte merveilleux dans la mesure où le premier s'est construit en partie contre le second. Certes les deux catégories relèvent de cet archi-genre narratif qu'est le récit en prose et à ce titre, elles partagent, sur un plan structurel, un ensemble de traits communs : très schématiquement, quelqu'un narre à quelqu'un d'autre, dans un certain nombre de séquences enchaînées, une « histoire » arrivée à un ou plusieurs personnages, dans une certaine orientation, avec dans presque tous les cas une forme d'évaluation finale, etc. Mais les romanciers dits réalistes sont sensibles plutôt à leurs divergences. Emile Zola est sans doute celui d'entre eux qui a le plus théorisé le roman « moderne », lancé comme il l'était dans la « bataille naturaliste » 1. C'est d'abord sur ce qu'on pourrait appeler leur mode de véridiction qu'il oppose les deux genres : le roman moderne récuse l' « imagination », qui a été le ressort de trop de récits au XIXe siècle (sont visés ici les romans historique, romantique, sentimental, bourgeois, etc.), pour le « sens du réel » (Zola, 1880 : 1285). Ce qui gêne Zola au fond c'est tout ce qui « fictionnalise » le récit (le mot « fiction » est pris ici au sens d'invention) : la fantaisie, le féerique (autre mot au XIXe siècle
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