Effects of a cognitive educability’s praxis by clinical orthopedagogist in France with Pupils with Special Educational Needs : longitudinal case studies on the dyssynchronous High Intellectual Potential
Effets d'une praxie de l'éducabilité cognitive par l'orthopédagogue clinicien en France auprès des Elèves à Besoins Educatifs Particuliers : études de cas longitudinales sur le Haut Potentiel Intellectuel dyssynchrone
Résumé
There was a missed opportunity for the field of orthopedagogy in France. Similarly, there is in the emergence of the profession of “orthopedagogist” in this country as a pitfall in history. This research is therefore part of an original professional framework around a practice of orthopedagogy that is still uncertain. And yet Alfred Binet, at the beginning of the twentieth century, raised the question of a mental orthopaedics; defending a functional theory of thought, a qualitative approach to intelligence and to difference in a remedial perspective. From the German Heilpädagogik, Special or Curative Education is now known as orthopedagogy in the Anglo-Saxon and French-speaking worlds. This research studies the practice of orthopedagogy, and in this perspective a particular posture of one practitioner who would exploit the “Mental Management” pedagogy of A. de La Garanderie in France. Because this professional practice remains atypical on French soil, a detour to orthopedagogy in Canada, and more specifically in Quebec, is necessary. Since 1960, the orthopedagogist’s “profession” has evolved in a more or less chaotic way despite an institutional will to make it exist. This professionalization, which has not yet been completed, induces notions of pedagogical expertise and pedagogical diagnosis among pupils with academic difficulties. It also builds on neuroscientific discoveries to identify educational action from the cerebral point of view. This frame has generated a reflection on a certain practice of clinical orthopedagogist in France that would explore the cognitive educability of the Pupil with Special Educational Needs (PSEN) in an inclusive perspective. We considered that an introspective work on self-knowledge, and «cognitive gestures» in particular, carried out with a specialized pedagogue, could restore a dynamic in his learning experience when facing difficulties in the traditional education system? It follows from this central hypothesis an action-research that we constructed from longitudinal case studies with young people with dyssynchronous High Intellectual Potential (HIP) (Terrassier, 2006). Our proposal therefore anticipated a relationship between the clinical orthopedagogist, a tekhnè aiming at introspective practice on the basis of the proposals of the Mental Management pedagogy, and the dyssynchronous HIP as PSEN. The actantial model of A. -J. Greimas served as a theoretical basis for exploiting our cases. Resulting from our analyses, in pattern matching then in process tracing, are a set of effects that would qualify 1) the orthopedagogical mediation from the point of view of educability within the framework of a care for the self, taken from the elders, 2) an explanation of an accompanying situation that targets an individuation of the student in this context; hermeneutics of the subject revisited in the end (Foucault, 2001). The work of M. Sorel, and more particularly her systemic model of the interactions between the different variables of the pedagogical situation (1994), have been of invaluable help in positioning the educational action of the clinical orthopedagogist in this particular field of educability, and in defining it more precisely. Cognitive educability is still a paradigm for this author. Mediation, including self-training, define this pedagogical domain in the making, and refer to the process of Forming in the pedagogical triangle; a process often hidden by the most traditional educational approaches relating to the transmission of knowledge or the didactics of learning, and which we have investigated in a subjectivation concern in this research.
Il y a eu comme un raté de l’orthopédagogie en France. De même, il y a dans l’apparition du métier d’orthopédagogue dans ce pays comme un écueil de l’histoire. Cette recherche s’inscrit donc dans un cadre professionnel original autour d’une pratique de l’orthopédagogie qui y est encore incertaine. Et pourtant, Alfred Binet déjà, en ce début du XXème, siècle souleva la question d’une orthopédie mentale ; défendant une théorie fonctionnelle de la pensée, approche qualitative de l’intelligence, de la différence aussi, dans une perspective curative. Issue de la Heilpädagogik allemande, la pédagogie spéciale ou encore curative est désormais connue en tant qu’orthopédagogie dans les mondes anglo-saxons et francophones. Cette recherche étudie la pratique de l’orthopédagogie, et dans cette perspective une posture particulière du praticien qui exploiterait la pédagogie de la Gestion Mentale d’A. de La Garanderie dans le contexte français. Parce que cette pratique professionnelle reste atypique sur le sol français, un détour par l’orthopédagogie au Canada, et plus spécifiquement au Québec, s’avère nécessaire. Depuis 1960, la « profession » d’orthopédagogue y a évolué de façon plus ou moins chaotique malgré une volonté institutionnelle de la faire exister. Cette professionnalisation, non aboutie encore aujourd’hui, induit des notions d’expertise pédagogique et de diagnostic pédagogique auprès des élèves en difficultés scolaires. Elle investit par ailleurs les découvertes neuroscientifiques pour cerner l’action pédagogique du point de vue cérébral. Cette trame a généré une réflexion sur une certaine pratique de l’orthopédagogue clinicien en France qui viserait l’éducabilité cognitive de l’Elève à Besoins Educatifs Particuliers (EBEP) dans une perspective inclusive. Nous avons considéré qu’un travail introspectif sur le souci d’une connaissance de soi, et des « gestes cognitifs » plus précisément, effectué avec un pédagogue spécialisé, auprès d’un jeune en difficulté scolaire pouvait redonner à ce jeune une dynamique dans ses apprentissages. Il découle de cette hypothèse centrale une recherche-action que nous avons construite à partir d’études de cas longitudinales auprès de jeunes à Haut Potentiel Intellectuel (HPI) dyssynchrones (Terrassier, 2006). Notre proposition a par conséquent anticipé une relation entre l’orthopédagogue clinicien, une tekhnè visant la pratique introspective sur les bases des propositions de la pédagogie de la Gestion Mentale, et le HPI dyssynchrone en tant qu’EBEP. Le modèle actantiel d’A. -J. Greimas a servi de base théorique pour exploiter nos cas. Ils résultent de nos analyses en pattern matching puis en process tracing un ensemble d’effets qui qualifieraient 1) la médiation orthopédagogique du point de vue de l’éducabilité dans le cadre d’un souci de soi pris aux anciens, 2) une explicitation d’une situation d’accompagnement qui cible une individuation de l’élève dans ce contexte ; une herméneutique du sujet revisitée en définitive (Foucault, 2001). Les travaux de M. Sorel, et plus particulièrement son modèle systémique des interactions entre les différentes variables de la situation pédagogique (1994), nous ont été d’une aide précieuse pour positionner l’action pédagogique de l’orthopédagogue clinicien dans ce champ bien particulier de l’éducabilité, et pour la définir plus précisément. L’éducabilité cognitive est encore de l’ordre du paradigme pour cette auteure. Médiation, formation à soi aussi, définissent ce domaine pédagogique en devenir, et renvoient au processus Former du triangle pédagogique ; un processus souvent occulté par les plus classiques approches éducatives ayant trait à la transmission des savoirs ou à la didactique des apprentissages, et que nous avons investi sous l’angle de la subjectivation dans cette recherche.
Origine : Version validée par le jury (STAR)