Between essence and historicity of classical dance : the "neoclassical" from the 20th century to the present day
Entre essence et historicité de la danse classique : le "néo-classique" du XXe siècle à nos jours
Résumé
Often viewed in contrast with modern dance or contemporary dance, classical ballet raises specific philosophical questions. The object of my research is to analyse these questions, by exploring a period from the beginning of the 20th century to the contemporary era, and considering two notions commonly attached to classical ballet: the category of neo-classicism and the notion of grace.Indeed, when refering to choreographical productions of the 20th century and onwards, the category of neo-classical dance is often used rather than that of classical ballet. However, if the analysis of the common uses of the word "neo-classical" helps to discern different conceptions of classical ballet, its full meaning only appears through a firmer historical and philosophical determination of the notion, by making explicit the conception of classicism that is inherent to a truly neo-classical theory of ballet.Yet, such a theory is based on an essentialist conception of classical ballet, which is connected to the common identification of grace as the essence of this art. It is therefore necessary to define the notion of grace, so that it does not constitute an epistemological obstacle, but rather a heuristic tool to consider classical ballet philosophically – not reducing it to an anachronistic form of art, yet not conforming to the neo-classical view on ballet either. Here, the reflection on grace is inextricably linked with the reflection on neo-classicism, for both these perspectives on classical ballet bring to light a tension, inherent to this art, between essence and historicity, and make it possible to adopt a relational approach instead of an essentialist conception of classical ballet.
Souvent pensée en creux de la danse moderne ou de la danse contemporaine, la danse classique comporte ses enjeux philosophiques propres, que notre travail a pour objet d’examiner, en se concentrant sur une période allant du début du XXe siècle à nos jours, et sur deux notions qui sont couramment attachées à la danse classique : la catégorie de néo-classique et la notion de grâce.La catégorie de danse néo-classique tend en effet à se substituer dans les discours à celle de danse classique pour désigner la création chorégraphique du XXe siècle à nos jours. Cependant, si une analyse des usages communs de ce terme permet de dessiner des lignes de partage entre différentes conceptions de la danse classique, seule une précision historique et philosophique plus ferme de la notion lui redonne sens, en explicitant la pensée du classique qui sous-tend une théorie proprement néo-classique du ballet. Or, cette théorie repose sur une conception essentialiste de la danse classique, qui rejoint l’identification commune de la grâce comme constituant l’essence de cet art. Il s’agit dès lors de déterminer la notion de grâce, afin qu’elle ne constitue pas un obstacle épistémologique mais plutôt un outil heuristique pour appréhender philosophiquement la danse classique, sans la renvoyer à une forme d’art anachronique, ni adhérer pour autant à une pensée néo-classique du ballet. La réflexion sur la grâce rejoint ici celle sur le néo-classique, ces deux perspectives sur la danse classique permettant d’identifier une tension entre essence et historicité constitutive de cet art, et de substituer une approche relationnelle à une conception essentialiste de la danse classique.
Origine : Version validée par le jury (STAR)