Analyse morphologique des mots construits sur base de noms de personnalités politiques - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2021

Morphological analysis of complex words built on politician proper names

Analyse morphologique des mots construits sur base de noms de personnalités politiques

Résumé

This thesis describes the morphological behavior of anthroponyms—i.e., proper names referring to human beings—as bases of morphological construction. We analyze specific deanthroponyms which are words morphologically based on the proper names of contemporary French political figures (e.g., François Fillon > fillonophobe `fillonophobic'). We rely on a corpus of about 6,500 complex words (50,000 different contexts) from the Web. We perform the morphological analysis of each deanthroponym, which is then recorded in the database MoNoPoli (Mots construits sur noms propres de Personnalité Politique `words based on politician proper names'). Compared to the standard institutionalized lexicon, MoNoPoli's deanthroponyms are original. They usually reflect the opinions of their inventors about political figures. For this purpose, these speakers create forms that can be described as nonce-formations. Examining the morphological constructions listed in MoNoPoLi reflects this originality and reveals a wealth of processes, from the most regular (e.g., Emmanuel Macron > macronisme `macronism') to more atypical (e.g., Marine Le Pen > marinite `marinitis'). Our analysis shows that the anthroponym does not correspond to the definitions of the units manipulated in morphology, morpheme or lexeme. Anthroponyms bring together a set of lexical units called sub-names (at least the first name, the last name and the full name) which share a syntactic category and a bipartite semantic component comprising a denominative instructional meaning and a stereotypic meaning. Since the units manipulated in morphology are insufficient to account for the anthroponym and its dimensions, no model of morphology has the properties required to describe the deanthroponymic lexicon. This entails that the conditions of formation of the units of the general lexicon are not (entirely) applicable to the deanthroponymic lexicon: the form of a derivative of a political figure's proper name is conditioned not only by formal or lexical constraints, but also and above all by discursive, pragmatic and referential factors. Our analysis sheds new light on the mechanisms in derivation, on the linguistic definition of the anthroponym and more broadly questions the units and models used in morphology.
Cette thèse décrit le comportement morphologique de l’anthroponyme, nom propre référant à un être humain, en tant que base de construction morphologique. Pour ce faire, nous analysons des désanthroponymiques spécifiques : les dérivés morphologiquement construits sur des noms propres de personnalités politiques françaises contemporaines (e.g. François Fillon > fillonophobie). Nous nous appuyons sur un corpus d’environ 6 500 formes construites et travaillons dans une démarche extensive, à partir de données contextualisées (50 000 contextes différents) issues de la Toile. Nous réalisons l’analyse morphologique de chaque désanthroponymique, qui est ensuite enregistrée dans la base de données MoNoPoli (Mots construits sur Noms propres de personnalités Politiques). Par rapport au lexique institutionnalisé standard, les désanthroponymiques de MoNoPoli sont originaux. Ils traduisent le plus souvent les avis de leurs inventeurs vis-à-vis des personnalités politiques. Ces locuteurs créent dans ce but des formes que l’on peut qualifier d’occasionnalismes. L’examen de chaque procédé morphologique permettant d’obtenir un désanthroponymique de MoNoPoli reflète cette originalité, révélant des modes de formation très variés, du plus régulier (e.g. Emmanuel Macron > macronisme) au plus atypique (e.g. Marine Le Pen > marinose). Notre analyse montre que l’anthroponyme ne correspond pas aux définitions des unités manipulées en morphologie, qu’il s’agisse du morphème ou du lexème. En effet, l’anthroponyme réunit un ensemble d’unités lexicales dénommées polyonymes (comportant, a minima, le prénom, le nom de famille et le nom complet) qui partagent une catégorie syntaxique et une composante sémantique bipartite constituée d’un sens dénominatif instructionnel et d’un sens stéréotypique. Comme les unités manipulées en morphologie sont insuffisantes pour rendre compte de l’anthroponyme et de ses dimensions, aucun modèle de la morphologie n’a les propriétés requises pour décrire le lexique qui en dérive. Cela a pour conséquence que les conditions de formation des unités du lexique général ne sont pas (entièrement) applicables au lexique désanthroponymique : la forme d’un dérivé de nom propre de personnalité politique est conditionnée non seulement par des contraintes formelles ou lexicales, mais aussi et surtout par des facteurs discursifs, pragmatiques et référentiels. Notre analyse apporte un éclairage nouveau aux mécanismes en dérivation, à la définition linguistique de l’anthroponyme et vient plus largement questionner les unités et modèles manipulés par la morphologie.
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Citer

Mathilde Huguin. Analyse morphologique des mots construits sur base de noms de personnalités politiques. Linguistique. Université de Lorraine, 2021. Français. ⟨NNT : 2021LORR0202⟩. ⟨tel-03481907⟩
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