Approches géographiques des variations spatio-temporelles des cas de lymphomes non-hodgkiniens en basse vallée du Rhône - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

Geographic Analysis of Spatiotemporal non-Hodgkin’s Lymphoma Cases in the Rhône lower valley

Approches géographiques des variations spatio-temporelles des cas de lymphomes non-hodgkiniens en basse vallée du Rhône

Léa Prost

Résumé

In France, cancer is now the primary cause of death for men and the second leading cause of death for women. The current system of epidemiological surveillance for cancers in adults, based on cancer registry set-up at a departmental level, highlights the spatial and temporal variation of the incidence of cancer, at different geographical scales (national, regional and departmental levels). However, this surveillance seems to be incomplete as a result of partial coverage of the cancer registries. Thus, an analysis of incidence at lower level cannot be implemented because of methodological difficulties while there is evidence that suggests the existence of a spatial variation at local level. Departments of Ardèche, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard and Vaucluse (Rhône lower valley) are not covered by any registry of cancers in adults. In this context, a pilot experiment of systematic census of new hematologic malignancy cases, initiated in 2008 by the head of the department of Clinical Hematology and Medical Oncology at the Henri Duffaut Hospital in Avignon (Vaucluse, France) allowed the creation of a database with spatial and temporal indications. Early analysis indicated, among patients treated in seven care centers in the department, an increase in both time and space of these diseases, in particular of Non-Hodgkin Lymphoma (NHL) cases. Starting point of this research, the spatio-temporal heterogeneity of NHL cases suggests the existence of related risk factors which could explain the local health situation. Among those, professional and/or environmental pesticide exposures or ionizing radiation exposures are known or suspected. This research focuses on risk of carcinogen exposures linked with NHL, in the Rhône lower valley and more specifically on circumstances in which theses exposures may have taken or are currently taking place. This research is part of an original public health program, the Groupement d’Interêt Scientifique sur les Cancers d’Origine Professionnelle in the Vaucluse department (GISCOP84) and take place alongside the referential scientific disciplines in order to produce original knowledge on carcinogen risk exposures. This research aims to reassert the necessity to take into account the characteristics of cancers, that are the important latency time and the multi-factorial nature of these diseases, by rebuilding the history of carcinogen exposure circumstances, with a lifetime approach. The main hypothesis is that those circumstances are linked with individual trajectories (professional, residential, other) of patients and territory trajectories (e.g. land occupation changes). Furthermore, because we consider risk as a social construction, this research is also interested in patient practices, risk perceptions and representations, in order to question the existence of risk territories in the Rhône lower valley. The analysis shows the ambivalence which characterize this area: both attractive and involving carcinogen risk exposures. Perceptions and representations of these territories and related risk depends on people; vary with the type of patient’s residential trajectories and the perimeter in which it takes place or else for example, with the type of patient’s career paths.
Le cancer est aujourd’hui, en France, la première cause de mortalité chez les hommes et la seconde chez les femmes. Le dispositif actuel de surveillance épidémiologique des cancers de l’adulte, basé sur des registres départementaux de cancers, permet de mettre en évidence une incidence différenciée dans le temps et dans l’espace, et ce à différentes échelles (nationale, régionale et départementale). Toutefois, cette surveillance reste partielle dans la mesure où certains départements ne sont pas couverts par ces registres. De plus, ils ne permettent pas une analyse à un niveau infra-départemental, alors même que l’hypothèse d’une hétérogénéité spatiale de l’incidence au niveau communal voire infra-communal est plus que vraisemblable. Les départements de la basse vallée du Rhône (Ardèche, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard et Vaucluse) ne sont pas couverts par ces registres. C’est dans ce contexte qu’une expérience pilote de recensement systématique des cas d’hémopathies malignes, initiée en 2008 par le chef du service d’onco-hématologie du Centre Hospitalier Henri Duffaut d’Avignon (Vaucluse, France) a permis la constitution d’une base inédite de données datées et spatialisées. Les premiers dépouillements de cette base semblaient indiquer, parmi les patients pris en charge dans sept centres de soins du département du Vaucluse, une augmentation différenciée dans le temps et dans l’espace de l’incidence de ces pathologies, et notamment des Lymphomes Non-Hodgkiniens (LNH). Point de départ des réflexions menées dans le cadre de cette recherche, cette hétérogénéité spatio-temporelle des cas de LNH nous conduit à envisager l’existence de facteurs de risque localisés en différents lieux qui, combinés entre eux, peuvent expliquer une situation sanitaire originale dans un territoire donné. Parmi eux, certains sont, aujourd’hui, sinon reconnus, du moins fortement suspectés pour leur implication dans la survenue des cancers de type LNH. C’est notamment le cas des expositions professionnelles et/ou environnementales aux pesticides ou encore aux rayonnements ionisants. Cette recherche s’intéresse aux risques d’exposition cancérogène et à leurs liens avec le développement des LNH, en basse vallée du Rhône. Elle s’inscrit dans un dispositif de santé publique original, le Groupement d’Intérêt Scientifique sur les Cancers d’Origine Professionnelle dans le département du Vaucluse (GSICOP84), et se positionne aux côtés des disciplines de référence (au premier rang desquelles l’épidémiologie) pour produire des connaissances inédites sur ces risques. En particulier, elle souhaite réaffirmer la nécessité de tenir compte des caractéristiques de ces pathologies (temps de latence et caractère multifactoriel) et propose de reconstituer cette histoire des circonstances d’exposition, sur le temps long de la vie des patients. L’hypothèse structurante consiste à penser que ces circonstances sont à l’articulation des trajectoires individuelles (professionnelles, résidentielles, autres) des patients et des trajectoires des territoires (évolution spatio-temporelle des activités exposantes en partie reconstituée) dans lesquels ces derniers se sont inscrits. De plus, parce que le risque est ici entendu comme construction sociale, cette recherche s’intéresse aussi aux pratiques, perceptions et représentations en lien avec les risques d’exposition, questionnant ainsi l’existence de territoires à risque cancérogène en basse vallée du Rhône. Les analyses mettent en évidence l’ambivalence qui caractérise ce secteur : tantôt attractif, tantôt porteur de risques. Les perceptions et représentation des territoires et des risques associés sont très variables selon les individus ; et sont entre autres, fonction des types de trajectoires résidentielles et du périmètre dans lequel elles s’inscrivent, ou encore, par exemple, des parcours professionnels des patients.
Fichier principal
Vignette du fichier
91793_PROST_2020_archivage.pdf (613.68 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

tel-03355366 , version 1 (27-09-2021)
tel-03355366 , version 2 (27-09-2021)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03355366 , version 1

Citer

Léa Prost. Approches géographiques des variations spatio-temporelles des cas de lymphomes non-hodgkiniens en basse vallée du Rhône. Géographie. Université Paris-Est, 2020. Français. ⟨NNT : 2020PESC0038⟩. ⟨tel-03355366v1⟩
249 Consultations
42 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More