Déclin et résilience de l'industrie textile rhônalpine, des années 1950 à nos jours - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2021

Decline and resilience of the Rhône-Alpes textile industry, from the 1950s to the present day

Déclin et résilience de l'industrie textile rhônalpine, des années 1950 à nos jours

Résumé

The Rhône-Alpes textile industry is historically characterized by a network of small and medium-sized enterprises in peri-urban and rural areas highly specialized in the various stages of production: throwing, weaving and finishing. This structure is inherited from the former lyonese silk Fabrique and still remains largely in place after World War II. The arrival of artificial textiles in the 1920s and 1930s marks the start of a structural and organizational modernization in these businesses. The regional industry is supported by the powerful regional chemical complex (Comptoir des Textiles Artificiels, Rhodiaceta) which is the main supplier of yarn. The generalization of synthetic textiles in the 1950s leads to an industrial concentration movment. Independent workshops and very small businesses are being forced to close in the face of significant productivity gains and intensified international competition by the opening of the European community's trade borders. Intermediate companies manage to emerge as the main regional players in the sector, without reaching the size observed in the cotton and wool complexes of the North and East. In the middle, medium-sized enterprises manage to maintain their activity by material modernization and the establishment of common structures with other business partners. This productivist movement is however stopped by the structural crisis of 1973. The sector is threatened upstream with the withdrawal of the historic supplier Rhône-Poulenc from the spinning industry and downstream with the boom in of low-cost finished products imports from developing countries. This crisis causes the end of an industrial model by pushing major regional businesses into bankruptcy or into exceptional cutbacks. A new generation of companies however manage to emerge from this model in crisis. Smaller and more flexible, they maintain their activity by distinguishing themselves through their responsiveness, the occupation of niche markets or the implementation of high added-value productions. New small groups thus flourishes during the 1980s and 1990s in just-in-time clothing textiles and technical textiles. The Rhône-Alpes textile industry is thus evolving from a labor-intensive industry to a capital industry, with very high productivity at the cost of a considerable reduction in the number of jobs. This transition accelerates since the 2000s with the emergence of a second wave of international competition, mainly embodied by China.
L’industrie textile rhônalpine est historiquement caractérisée par un réseau de petites et moyennes entreprises en zone périurbaine et rurale hautement spécialisées dans les différentes étapes de la production : moulinage, tissage et ennoblissement. Cette structure est héritée de l’ancienne Fabrique de soieries lyonnaise et demeure encore largement en place après la Seconde Guerre mondiale. Le développement considérable des textiles artificiels dans les années 1920-1930 amorce un début de modernisation structurelle et organisationnelle dans ces affaires. L’industrie locale est appuyée par le puissant complexe chimique régional (Comptoir des textiles artificiels, Rhodiaceta) qui constitue le principal fournisseur de fil. La généralisation des textiles synthétiques dans les années 1950 entraîne un mouvement de concentration. Les ateliers indépendants et très petites affaires sont poussés à la fermeture face à des gains importants de productivité et à une concurrence internationale intensifiée par l’ouverture des frontières commerciales de la communauté européenne. Des entreprises intermédiaires parviennent à émerger comme principaux acteurs régionaux de la filière, sans atteindre la taille observée dans les complexes cotonniers et lainiers du Nord et de l’Est. Au milieu, les entreprises moyennes parviennent à maintenir leur activité par la modernisation matérielle et la mise en place de structures communes avec d’autres partenaires commerciaux. Ce mouvement productiviste est cependant stoppé par la crise structurelle de 1973. La filière est menacée en amont avec le retrait du fournisseur historique Rhône-Poulenc de la filature et en aval avec l’essor des importations de produits finis à bas coût en provenance des pays en voie de développement. Cette crise provoque la fin d’un modèle industriel en poussant les grandes affaires régionales à la faillite ou à des compressions exceptionnelles. Une nouvelle génération d’entreprises parvient cependant à émerger de ce modèle en crise. Plus petites, plus flexibles, elles maintiennent leur activité en se distinguant par leur réactivité, l’occupation de marchés de niches ou la mise en place de productions à forte valeur ajoutée. De nouveaux petits groupes prospèrent ainsi durant les années 1980-1990 dans le textile d’habillement en flux tendu et dans les textiles techniques. Le textile rhônalpin évolue ainsi d’une industrie de main-d’œuvre à une industrie de capitaux, à très forte productivité au prix d’une réduction considérablement du nombre d’emplois. Cette transition s’accélère depuis les années 2000 avec l’émergence d’une seconde vague de concurrence internationale, principalement incarnée par la Chine.
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Citer

Victorien Pliez. Déclin et résilience de l'industrie textile rhônalpine, des années 1950 à nos jours. Histoire. Université Lumière Lyon 2, 2021. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-03261888v1⟩
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