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Thèse Année : 2008

Impact of recent climate variability on niayes ecosystems in Senegal between 1950 and 2004

Impact de la variabilité climatique récente sur les écosystèmes des niayes du Sénégal entre 1950 et 2004

Résumé

During 50 last years, West Africa has been undergoing one of the most significant variations in rainfall observed around the globe. These climatic fluctuations have not only affected the characteristics of precipitations but also the hydrogeologic and forest resources considering their major effects on the agricultural ones of the area. This thesis examines climate variability and its consequences on water resources and the dynamic of wetlands, particularly Niayes 3 in Senegal during the period between 1950 and 2004. The thesis is based on three components. The first is an inter-annual and daily characterization of climate variability through a trend analysis of several variability indices and precipitation extremes. The second deals with the response of Niayes’ hydrogeological systems’ to rainfall variations through an inter-annual analysis (1958-2002) and an intra-annual analysis of the water table level. Two extreme examples are analyzed in order to illustrate the phenomenon: The excessive rainfall year of 1958 and the deficient rainfall year of 1974. Finally, the impact of hydro- climatological variability on wet zones is estimated based on monitoring of changes to soil use via an analysis of aerial photographs from 1954, 1974 and 2000. The results show that the rainfall deficit recorded in the Niayes’ since the end of the year 1960 is related to a reduction of the number of rainy days (2j/10 years on average) and a rise of the maximum number of consecutive dry days (4j/10 years on average) during the monsoon season between April and October. The number of days exceeding high precipitation values (compared to the 90th percentile) also decreased. However, cumulative three-day precipitation totals frequently reached 1⁄4 of the annual total, which confirms the role played by extreme events on the average intensity and monthly or seasonal totals of precipitation. In addition to a reduction in the length of the rainy season from more than five months to close to three months between 1950 and 2004, precipitation decreased more substantially in the South than the North, resulting in a reduction of the South-North gradient. The Quaternary water table is currently at an extremely low level, due to a long period of insufficient rainfall. The piezometric maximum for the region as a whole went from an average of +55 m in 1958 to +22 m in 1994 (above the sea level 0 value). The greatest variations were recorded in the 1970s and 1980s - particularly in the south of the Niayes region - with -0.60 m every 10 years. The hydrological total for 1974 suggests that natural factors are the main causes of depletion of the water table with 96% of outflows, including 89% by evapotranspiration. On a seasonal scale, the water table recharge depends on the frequency, intensity and the length of precipitation and dry sequences within the rainy season more than the annual total. In a «rainy year» (1958), the recharge time was between 5 and 7 months compared to a «dry year» (1974) when piezometric fluctuations were nil. The current degradation of hydro-climactic conditions is demonstrated by a progressive drying out of wetlands. For the entire Niayes region, the area of permanently flooded areas went from more than 1.000 ha in 1954 to less than 170 ha in 1974 to reach approximately 50 ha in 1982. In 2000, no ponds were noticeable in the region. In the Mboro area (15°9 N - 16°54 W) permanently flooded zones have gradually transformed into partial hydromorph soils. The «rain recovery» observed in the late 1990s did not lead to a surface reappearance of the water table which is undergoing a «memory effect» due to repeated rain deficits.
Au cours des 50 dernières années, l’Afrique de l’Ouest a subi une des plus fortes variations de la pluviométrie observées à l’échelle du Globe. Ces fluctuations climatiques ont non seulement affecté le régime des précipitations mais elles ont également engendré des conséquences sur les ressources hydrologiques et végétales. Cette thèse traite de la variabilité climatique et de ses conséquences sur les ressources en eau et la dynamique des zones humides notamment des Niayes 2 du Sénégal au cours de la période comprise entre 1950 et 2004. La thèse s’articule autour de trois volets. Le premier est une caractérisation inter- annuelle et quotidienne de la variabilité climatique par l’analyse de tendance de quelques indices de variabilité et d’extrêmes de précipitations. Le second volet porte sur la réponse des systèmes hydrogéologiques des Niayes à la variabilité pluviométrique par une analyse inter-annuelle (1958-2002) et intra-annuelle du niveau de la nappe. Deux exemples extrêmes sont analysés pour illustrer le phénomène: l’année excédentaire de 1958 et l’année déficitaire de 1974. Enfin, l’impact de la variabilité hydro-climatologique sur les zones humides a été estimé à partir d’un suivi de l’évolution des zones humides via l’analyse diachronique de photographies aériennes des années 1954, 1974 et 2000. Les résultats de l’étude montrent que le déficit pluviométrique enregistré dans la région des Niayes depuis la fin des années 1960 est lié à une réduction du nombre de jours pluvieux (2j/10 ans en moyenne) et une hausse du nombre maximum de jours secs consécutifs (4j/10 ans en moyenne) au cours de la saison de mousson entre avril et octobre. Le nombre de jours dépassant les fortes valeurs de précipitations (par rapport au 90 e centile) a également subi une baisse. Par contre, les précipitations cumulées sur trois jours atteignent souvent le 1⁄4 du cumul annuel ce qui confirme le rôle joué par les événements extrêmes sur l’intensité moyenne et les cumuls mensuels ou saisonniers des précipitations. En plus d’une réduction de la durée de la saison pluvieuse qui est passée de plus de cinq mois à près de trois mois entre 1950 et 2004, les précipitations ont davantage baissé au Sud qu’au Nord, induisant une réduction du gradient Sud-Nord. La Nappe des Sables Quaternaires est actuellement à un niveau extrêmement bas résultant d’une longue période pluviométrique déficitaire. Le maximum piézométrique est passé, sur l’ensemble de la région, de +55 m en moyenne en 1958 à +22 m en 1994 (au dessus du niveau 0 de la mer). Les plus fortes variations sont enregistrées au cours des années 1970 et 1980 - notamment au sud de la région des Niayes - avec -0.60 m tous les dix ans. Le bilan hydrologique de l’année 1974 suggère que les facteurs naturels sont les principales causes de déstockage de la nappe avec 96% des sorties dont 89% par évapotranspiration. À l’échelle saisonnière, la recharge de la nappe dépend de la fréquence, de l’intensité et de la durée des précipitations et des séquences sèches à l’intérieur de la saison pluvieuse plus que du cumul annuel. En année de précipitations excédentaires (1958), le temps de recharge est de 5 à 7 mois contrairement en année «sèche» (1974) où les fluctuations piézométriques sont quasi nulles. La dégradation actuelle des conditions hydro-climatiques se manifeste par un asséchement progressif de zones humides. Sur l’ensemble de la région des Niayes, la superficie des zones inondées en permanence est passée de plus de 1000 ha en 1954 à moins de 170 ha en 1974 pour atteindre environ 50 ha en 1982. En 2000, aucune zone inondée en permanence n’est perceptible. Dans le secteur de Mboro (15°9 N - 16°54 W) les zones inondées en permanence se sont transformées progressivement en sols à hydromorphie partielle. La «reprise pluviométrique» observée à la fin des années 1990 n’a pas initié une réapparition en surface de la nappe qui subit un «effet mémoire» dû aux déficits pluviométriques répétés.
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Citer

Lazar Aguiar. Impact de la variabilité climatique récente sur les écosystèmes des niayes du Sénégal entre 1950 et 2004. Milieux et Changements globaux. Université du Québec à Montréal, 2008. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-02939366⟩
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