Le partage du mouvement. Une philosophie des gestes avec le Contact Improvisation - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2017

Sharing Movement. Towards A Gestural Philosophy With Contact Improvisation

Le partage du mouvement. Une philosophie des gestes avec le Contact Improvisation

Résumé

Contact Improvisation—a form of movement that emerged in the United States in the 1970s—is an ideal frame to ask: how can we move together? To answer this question, contact improvisers have developed sensitivities and movement techniques that are of interest for a philosophy dedicated to the concept of movement. Dancers, in this philosophy, thus become intercessors to understand the phenomenon of sharing movements: they help us broaden our concepts and descriptors for motion. In the first part of the dissertation, I justify this practice of a philosophy immersed in the experience of dancing, which is an opportunity to retrace the archeology of the concepts of movement and gesture in the 20th century, and more specifically in Bergsonism, psycho-phenomenology and in French dance studies. In the second part, I propose a cartography of six gestures of Contact Improvisation: seeing, talking, touching, weighing, falling, and not-doing. These six gestures are, each of them, new points of entry into this dance. They offer opportunities for philosophy to serve, together with other sciences of human relations and biology, a renewed understanding of movement. In the final part, leaving the dance floor, I attempt to widen my findings on Contact Improvisation’s techniques for sharing movements between dancers. In this widening, I encounter the movements of things, of animate beings and of humans in general, which gives me the opportunity to integrate dance’s refined apprehension of mobility into a philosophical anthropology and more generally into a philosophy of life.
Comment les êtres, humains ou plus-qu’humains, en viennent-ils à partager leurs mouvements ? Qu’est-ce qui exauce, soutient ou empêche la confluence de leurs gestes ? Ces questions sont des questions métaphysiques (question de la comobilité des êtres), anthropologiques (question du vivre-ensemble) ou biologiques (question de la symbiose) : pour y répondre, il est de bonne méthode de lire des philosophes, des anthropologues, des biologistes. Nous avons décidé de les adresser à une pratique chorégraphique : le Contact Improvisation, une forme de danse initiée par le chorégraphe américain Steve Paxton en 1972, et où danseurs et danseuses se sautent les un-es sur les autres, entrent en contact les un-es avec les autres, roulent par terre et tombent dans les airs. La méthode que nous avons suivie était simple. Il s’agissait d’abord de reconnaître que danseurs et danseuses non seulement savent bouger ensemble, mais, plus important, savent s’apprendre à bouger ensemble : ils, elles ont des techniques, des savoir-faire, des savoir-sentir, et même des savoir-dire qui soutiennent leur désir de bouger les un-es avec les autres. Faisant honneur à ces techniques, nous nous sommes donc proposés d’apprendre, par elles, à penser le mouvement, reconnaissant ainsi les danseuses, non seulement comme des expertes à bouger, mais comme des expertes du bouger. Construisant une philosophie des gestes avec le Contact Improvisation, nous avons donc mené une double enquête. Monographique, d’abord, l’enquête visait à retracer l’histoire de cette forme de danse née dans les années 1970 sur le terreau de la contre-culture américaine et d’un certain désir de retrouvailles avec des gestes anciens, des gestes fondamentaux comme toucher, voir, peser, jouer, sauter... En renommant ces gestes, nous nous sommes efforcés de penser une autre manière d’être-au-monde que celle qui nous est imposée par la civilisation post-industrielle, où nos mouvements sont souvent limités à la litanie du debout, assis, couché. Métaphysique ensuite, l’enquête a cherché à extraire de cette pratique alternative du mouvement, les outils pour penser une question plus vaste : comment les êtres bougent-ils ensemble ? Qu’est-ce qui les prépare à se rencontrer (plutôt qu’à s’ignorer ou à s’opposer) les un-es les autres ? Qu’est-ce qu’ils gagnent à entremêler ainsi leurs vies et leurs gestes ? Faisant alors entrer en dialogue les philosophies du devenir (celles de Bergson et de Deleuze), les phénoménologies du mouvement (celles de Straus et de Merleau-Ponty), et les pratiques de danse improvisée (celles du Contact Improvisation principalement), notre travail a ainsi cherché à donner les clefs d’une anthropologie philosophique fondée sur le geste dansant.
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Citer

Romain Bigé. Le partage du mouvement. Une philosophie des gestes avec le Contact Improvisation. Philosophie. PSL Research University, 2017. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-02440180⟩
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