, Carte du Cameroun (avec localisation de la province Bamiléké) ; (2) Carte de la province Bamiléké avec localisation de Bamendjinda (Source : ORSTOM, cartes reproduites dans Perrois, 1993.

L. , ». , ». , and «. Indemnité, ou « redevance » lorsqu'elle se rapporte à un droit d'entrée ou à un droit d'usage. Notons par ailleurs que le terme tcham varie très peu sur l'ensemble des Grassfields, les chefferies anglophones, on dit tsam à Mankon (Warnier 1985 : 230) et tcham chez les Méta

, Un autre régime matrimonial dominait au début de l'ère coloniale : le mariage sous le régime ta nkap. Ta nkap, qui signifie « père de l'argent », désignait une procédure selon laquelle une femme était cédée par son père en échange de « l'usufruit » matrimonial des filles à naître. Le père de la concession contrôlait ainsi l'échange matrimonial sur plusieurs générations, Voir Hurault, pp.39-45, 1962.

, Labouret, 1935.

, est pas marquée par des titres, mais par le privilège de s'asseoir sur des tabourets particuliers. Le nouveau membre prend place par terre, un peu plus tard ; il est autorisé à se servir d'un petit tabouret à trois pieds avec un trou au milieu, puis d'un tabouret de même forme sans trou, puis d'un tabouret plus élevé et enfin d'un quadripode, L'examen des sièges montre l'existence d'une hiérarchie à l'intérieur de la confrérie

, « Il y a [?] une division en zones, les nouveaux venus étant confinés dans un enclos à part et n'ayant accès qu'avec le temps au centre de la salle, 1962.

, Cette configuration reste en vigueur aujourd'hui

. Egerton, 139) précise qu'en raison de la lourdeur des paiements requis dans tous les domaines, il est presque impossible pour le plus grand nombre de constituer durablement un capital, 1939.

, Voir également la chronique publiée dans African Arts : « Royal Art of The Cameroon, vol.7, p.77, 1973.

, Spendor and Secrecy. Art of the Cameroon Grasslands, The Sign of the léopard : beaded art of Cameroon, vol.27, 1975.

P. Voir and . Foss, The Sign of the Leopard : Beaded Art of Cameroon, vol.9, pp.24-27, 1976.

J. M. Comstock and . Kunst, New Permanent Exhibition, Staatliches Museum für Völkerkunde, Munich. Opened Septembre, vol.10, p.70, 1976.

H. Koloss, . Könige, . Masken, and ». Feste, Cameroun : Rois, masques et festivals), vol.11, p.2, 1977.

M. A. Gallis and . Cameroon, Exposition programmée au Mint Museum à Charlotte entre janvier et mars, puis au Hunter Museum of Art à Chattanooga à partir du mois d'octobre. Considérée comme la plus importante exposition après celles de Portland et de Dartmouth. Le fonds Gebauer sera également à l'honneur dans une exposition en 1980, à l'African-American Institute à New York, intitulée Art of the Cameroon. Voir J. Povey, « Art of the Cameroon, African Arts, vol.11, p.80, 1978.

«. Art-of-cameroon, African Arts, vol.4, pp.24-35, 1971.

«. Dances-of-cameroon, African Arts, vol.4, pp.8-15, 1971.

, Architecture in Cameroon, pp.40-49, 1971.

T. «-cameroon and . Pipes, African Arts, vol.5, pp.28-35, 1972.

, Est-ce qu'on est dans les danses de la chefferie ? Non. Donc tu ne peux pas déterminer 8 », affirme-t-on comme une évidence. Reprenons l'incident des photos relaté au début de ce chapitre. Robert, ami intime de Joseph, revient sur cette question en préambule d'un entretien sur le Pénemfon. S'agit-il d'une forme de « complication

. Non, On arrive dans ce monde, on dit que bon, on doit vivre dans le monde-ci comme ça (on édicte des règles). Et on maintient, on maintient peut-être vingt ou cinquante ans. Certains gens vont se dire que c

. Si-on-veut-mettre-une-danse and . Ici, On prend le vin blanc. Tu sais que chez nous, ici, c'est avec le vin blanc qu'on parle, On prend ça, on parle. Et quand on parle sur le vin blanc, quand on verse ça à terre et que l'on boit

, C'est-à-dire que dans nos coutumes

O. Là and . Dit-que-bon, Et si quelqu'un veut nous faire du mal, il ne peut pas (« il donne sa tête »). C'est-à-dire que l'on a l'entente. Et on se serre les mains. On peut même verser encore le vin à ce niveau

Q. Joseph, . Vient-de-se-joindre-À-nous, and . Renchérit, Quand nous sommes en groupe et que l'on parle d'un truc? La boisson que l'on verse, c'est la magie. Puisque quand nous sommes à l'intérieur, on dit que si quelqu'un sort dehors et dit qu'il va nous tuer, il n'arrivera pas à nous tuer. On verse la boisson, on fait tout. C'est qu'il ne peut même pas. Donc il y a la magie. C'est pour ça que quand vous allez quelque part

». La-«-tradition and ». , agissant de toute réunion constituée, s'apparente en partie à de la « magie », nous explique Robert. Le parallèle établi repose sur deux arguments : le cérémonial suivi dans le cadre de l'établissement d'une loi commune, et l'inscription dans une longue durée du collectif ainsi créé. Dans une histoire, dont nous allons envisager les modalités. La première procédure décrite est appelée : « Parler d'une seule bouche » 9 . L'énoncé est entériné par l'ingestion de vin de raphia -voire de l'eau -par les personnes présentes

. Ils, une substance qui porte la parole et son contenu. L'opération répond à trois finalités : nouer un lien particulier entre les membres, nous l'avons dit

. Robert, Entretien réalisé au mois d'août, 2000.

. Cf-supra,

, on conteste à quelqu'un la réalité de son pouvoir

, il y a aussi les gars comme les Mofou Etienne, qui connaît directement et qui fait les propagandes. Parce qu'il y a aussi certaines propagandes qu'ils font comme ça, ils n'ont rien. Ils savent seulement comment monter même sur le feu, sur les bûches. Parce que quand on dispose le bois, on place ça de façon à faire un marchepied pour monter d'un côté et descendre de l'autre côté. C'

. Les-«-propagandes-»-participent-aussi--et-surtout--d'une-volonté-de-frapper-le-public, Il s'agit en effet de captiver l'assistance, de « tirer le coeur des gens » comme le souligne le président : Des fois, quand je descends, quand je descends comme ça, j'avais causé avant avec certains amis, Bon, quand je descends de ce côté, l'autre passe comme ça. Bon, quand je reviens, il vient maintenant, on se trouve directement comme ça, il tombe, je tombe aussi

. C'est-une-propagande, Parce que vous-même, si ce n'était pas bon, est-ce que vous seriez avec nous? Le Kana a beaucoup de mouvements, c'est très bon. C'est pour ça qu, p.61

L. Acteurs-du-kana and C. Ceux-du-pénemfon, Mettre en scène la « magie » ou la « coutume » heurte et fascine à la fois. Pour illustrer ce jugement récurrent, ils s'appuient sur l'appréhension ressentie lors des sorties en public des confréries de notables

, L'inédit, la performance hors du commun, la disposition exceptionnelle, présentent un caractère fascinant. La « complication

, Quand tu fais la pratique, le monde vient. Et quand demain le Kana part encore quelque part, tu verras plus de gens parce qu'on va faire la publicité ; qu'il faut que je mette l'oeil sur ça

, Les commentaires? c'est dire que le Kana est très puissant. Vraiment c'est la magie. Toi-même, si tu regardes, tu vas faire quel commentaire ? Mais que les gens là sont puissants

. Président,

. Ibid,

. Jean-marie,

. De-nuit, Il incarne l'une des trois grandes formes de sorcellerie en pays bamiléké 101 . Le hibou est le double de personnes particulièrement nuisibles. La dichotomie établie par Théodore situe Boum entre deux formes d'alliance irréductibles : l'une

. Ainsi, Si la nature « compliquée » de Boum ne fait aucun doute, comment qualifier celle-ci ? On est convaincu qu'il a fait alliance avec une espèce particulière, lui permettant de développer son imagination et de décupler ses forces. Mais laquelle peut-elle être ? De quelle catégorie relève-t-elle ? Personne ne le sait. On peut faire la liste des espèces privilégiées par les notables, reconnaissables au travers des représentations figurant sur leurs emblèmes

, Quel animal, et à quelles fins ? Bonnes ou mauvaises ? Aussi, et c'est l'hypothèse que nous voudrions formuler, l'artiste évolue entre deux extrêmes, entre deux formes d'alliance : la première avec un double respecté et bienfaisant, illustré par le succès de Boum, l'accueil de son spectacle

, Comme le dit Jean-Marie : « Si le ventre de Boum était comment, c'est que Mananga So 102 connaît. » Le siège de la sorcellerie, ou les signes tangibles d'une attaque de ce type, se situent au niveau de l'abdomen. Lorsque l'on soupçonne quelque chose d'anormal lors d'un décès, l'autopsie consiste à ouvrir l'abdomen pour vérifier s'il n'y a pas d'éléments suspects. L'artiste

, Nous reviendrons sur cette forme de sorcellerie dans le chapitre 9

. Cf and . Supra, Mananga So est connu pour être co-fondateur de Mini Nzang et ami intime de Boum. surmontée de plusieurs échantillons de peaux d'animaux. Appelée « bâton de la poule », elle est censée, au même titre que les autres

. C'est, ainsi que les membres justifient sa présence et sa finalité. Le groupe ne peut se produire sans qu'elle soit là. Sur le ton de la demi-plaisanterie

. Tchapa, Une réponse qui laisse entendre que ces morceaux choisis, trônant au sommet de la canne, proviennent d'animaux qui ont été également ingérés rituellement, dans le secret des procédures qui entoure leur réunion. Cette compétence sacrificielle, nous le mentionnions dans le point précédent, est rappelée à tous dès la longue séquence introductive, sous la forme d'une mise en garde à tout animal -ou double animal -qui pénétrerait sur l'espace rituel. Cet animal serait immédiatement sacrifié 11 . Une procédure explicitement mise en oeuvre durant la seconde phase de leur prestation, laquelle est appliquée au volatile, et déclinée en quatre temps : le plumage à la flamme, la découpe, la cuisson, et la consommation qui met un point final à la séquence. « On mange tout, Ce sont les proies que nous mangeons

. L'un-des-Échantillons-figurant-sur-le-bâton-provient-d'un-oiseau-de, Une expression relevée par Hurault en 1955 (1962 : 120), et qui est toujours en usage aujourd'hui. A cet oiseau, sont associées deux aptitudes spécifiques : la première conjugue consommation et acquisition : « On admet que celui qui a le hibou peut nuire en absorbant la force vitale de ses ennemis, en les "mangeant" 14 ». La seconde fait état d'un mode opératoire basé sur l'absorption, sur le modèle du vampire. Cette figure se complète d'une dimension fantomatique puisque l'animal a le don de traverser les murs. Selon Pradelles de Latour 15 , le hibou vampire, appelé ndip à Bangoua, agit la nuit sur les personnes en s'introduisant chez eux « comme un passe muraille, Le hibou vampire se partage le monopole de la vie nocturne avec les doubles des notables, vol.13, pp.136-137, 1943.

, Si l'animal monte sur la natte

. Cf, , vol.8

, On dit, au sujet des personnes alliées à des animaux aux fins de protection, « avoir une panthère dans le ventre

. Ibid,

, fait une distinction à ce sujet à partir de ses enquêtes à Bamendjou. « [?] Le tok, organe subtil logé dans le foie de certaines personnes, [?] est le signe de la puissance et se transmet de génération en génération par la mère. » De Rosny ajoute que cet 18 1939 : 186-187. L'orchestre est caché. Il donne cependant une description du hochet (rattle) : boîte de métal munie d'une hanse, et remplie de billes à l'intérieur. 19 1971 : 77. Ils citent une seconde société, Nous l'avons également relevé, sans toutefois être en mesure de l'associer au genre féminin. 16 1986 : 172. L'auteur attribue cette forme de sorcellerie aux femmes exclusivement. Éric de Rosny, vol.87, pp.261-262, 1981.

, Nous avons pu en observer une lors d'une sortie du Kana du quartier Lafi de Bamendjinda

J. Binet, « L'habitation dans la subdivision de Foumbot, Études Camerouaises, pp.195-196, 1950.

L. De-matam,

, ancienneté des sociétés de la chefferie -mesurée à partir du nombre plus ou moins important de doubles cloches que possédait chacune d'entre elles. 23 1986 : 93. L'auteur propose de traduire kwifo par « choses du pays ». L'ethnographie menée tendrait à montrer que, contrairement à la majorité des emblèmes, les doubles cloches ne relevaient pas à cette époque du « domaine public

«. Couper-»-signifie-sacrifier, Cf. chapitres, vol.7, issue.8

, Idée autre » se réfère ici au souhait éventuel d'un membre de nuire ou d'enfreindre les règles de fondation établies par la réunion, désignées sous les termes de « secret

, en stipulant que les Camerounais sont citoyens de l'Union française, « leur confère automatiquement "la jouissance des droits et des libertés garantis" par le préambule de la Constitution française. » « L'article 10 vise la liberté de pensée, la liberté des cultes, d'électeurs autorisés à se prononcer, la Constitution de 1946 s'accompagne d'une reconnaissance décisive, celle des libertés publiques. L'article, vol.81

, L'engagement militant des associations est concomitant de la reconnaissance de ces droits, et se caractérise au Cameroun par son immédiateté. Formations syndicales, coopératives, partis politiques, associations de défense voient le jour et pénètrent l'ensemble de la société camerounaise

, Une section de la CGT est créée, et, progressivement, les corps de métiers, les catégories professionnelles -travailleurs journaliers, fonctionnaires, etc. -, et les bassins d'emploi -travaux publics, industrie -se constituent en syndicats 36 . La première conférence syndicale panafricaine se tient dès 1947. Elle réunit 55 délégués issus des 18 organisations couvrant le continent. A l'ordre du jour sont posées les questions relatives à la liberté effective du droit syndical, du droit associatif, et de la presse

, Sept partis politiques voient le jour en 1946, associant dans la plupart des cas Européens et

, Camerounais intégrés dans la société coloniale 37 . Deux partis entendent oeuvrer au développement des populations camerounaises : le Mouvement Démocratique Camerounais

, est significative et s'accompagne très tôt d'un front déclaré contre les chefs et l'administration 38 . Ses leaders et ses cadres sont commerçants, planteurs, employés, instituteurs, clercs, greffiers, cadres et auxiliaires de l'administration, ou étudiants formés en métropole. Des évolués. Le sens de leur action s'inspire des formations syndicales et politiques de la métropole, lesquelles se distinguent par le poids qu'elles exercent dans les décisions prises et par l'exercice alterné du pouvoir. Un noyau d'opposition se forme, reléguant sous la bannière « adversaires de l'évolution du Cameroun » chefs traditionnels

, ou le syndicat des enseignants autochtones. Selon un rapport de l'Inspection du travail daté de 1957 (cité par Binet 1961 : 27), 424 syndicats ont été recensés, regroupant 36000 adhérents. La défense -et la revendication -des droits ne se joue cependant pas, seulement, dans le cadre de ces structures puisque le rapport indique que la majorité des délégués du personnel ne, Citons à titre d'exemple le syndicat des travailleurs journaliers des chemins de fer, l'intersyndicale des auxiliaires de l'administration

, Rapport du haut commissaire de la république française au ministre de la France d'Outre-Mer sur la formation des partis politiques au Cameroun, 10/12/1947, CAOM, Fonds ministériels, pp.1-3306

M. D. La-note-de-synthèse-sur-le, jointe au rapport indique que, au cours des réunions hebdomadaires qui se tiennent dans le quartier grasfield de Douala, « fut prêché la désobéissance aux lois et aux chefs, p.2

, Bulletin de renseignements, 15 juin 1947, CAOM, Fonds ministériels

R. P. , Bafoussam, son président fait circuler une pétition en ce sens, intitulée « pétition des populations bamiléké », en prévision de la visite d'une délégation de l'O.N.U. prévue début novembre. Cette pétition vise à « lutter contre certains chefs traditionnels ». Un front s'organise contre les chefs pro-français

, se prononce favorable à une restriction de leurs prérogatives foncières 50 . Les associations peuvent également se constituer en groupes de soutien. Lors de la destitution du chef de Baham et la nomination par les autorités françaises d'un remplaçant début 1956, la contestation

, Cf. chapitre, vol.3, p.97, 1950.

, Il faut noter l'excellente connaissance juridique des leaders syndicaux et des responsables associatifs. Ils vont bénéficier un temps du transfert des pouvoirs judiciaires des administrateurs vers des magistrats professionnels

, Association des Notables Bamiléké

L. Bamiléké, Le même collectif dénonce aussi l'action des notables adhérents à une autre association aux statuts non encore déposés : l'Association des notables camerounais A.N.C. (Le Bamiléké, n°17, septembre 1956, p. 2.). Face à l'opposition que constitue l'ASNOBAKE, l'A.N.C fut sans doute créée sous l'impulsion des chefs pour faire contrepoids

, 22-29/10/1955. Réunion politique au quartier Famla III de Bafoussam. 150 personnes environ y assistent

, En prévision de la visite de l'O.N.U., préparation d'une motion présentant les revendications suivantes : « Un délai pour l'Indépendance du Cameroun ; L'unification du Cameroun ; Le collège unique, 1955.

, Candidat dans la 2 ème circonscription : ouest-littoral

, Ibid : 5. Un autre meeting organisé à Dschang réunira 200 personnes, et quatre chefs seront présents

, janvier 1956), il est indiqué que les affaires politiques n'étaient pas ouvertement évoquées lors des discours, mais que dans les discussions, vol.21

P. Gebauer, Dances of Cameroon, vol.4, p.15, 1971.

, Le terme se référait à l'une des grandes formes de sorcellerie connues en pays bamiléké, le famlà, qui désigne la vente des siens aux février 1956 appelant « tous les chefs démocratiques de la subdivision » de Bafoussam à favoriser la réimplantation de comités de base. La propagande s'intensifie. Fin mars, des tracts circulent -certains placardés sur les édifices et lieux publics -dans les chefferies en faveur de l'arrêt du paiement de l'impôt 65 . Des « pétitions populaires » sont envoyées aux conseillers municipaux, aux comités de village et aux notables » de la région 66 . On y dénonce l'action des chefs, « les manoeuvres perfides des valets du colonialisme, désignera systématiquement les personnes à mettre hors d'état de nuire, p.93, 2005.

, Début juin, on observe la réactivation de comités de base dans les chefferies de Fotomena

F. Fontsa, . Bansoa, . Balessing, . Bamendou, . Bafou et al., Au mois d'août, 9 comités de base fonctionnent à Bafoussam, totalisant 248 adhérents 71 . En octobre, on signale la tenue d'une réunion à Santa -chefferie frontalière entre les deux Cameroun -en présence de représentants des chefferies de la subdivision de Mbouda : Babadjou, Bamessingue, Babété 72 . Des émissaires sont chargés d'une tournée de propagande dans la région bamiléké et dans le Mungo. Fin 1956, les notes de renseignements font état de comités de base de l'U.P.C. dans la majorité des chefferies, lesquels sont organisés par subdivisions, et dont le Comité Régional du parti est à Baham 73 . Les acteurs de ce renouveau sont les chefs de Bandenkop et

, Des comités de base s'implantent aussi sur les lieux d'immigration, dans les quartiers de

, Loum et Nkongsamba 76 . Dans la mouvance de l'U.P.C., se crée La Jeunesse Blancs (aux « étrangers ») en vue d'acquérir de la richesse. Pendant le Maquis, le concept est étendu aux chefs et aux dignitaires qui se sont enrichis sous la période coloniale

, En juin 1956, deux quartiers de la chefferie de Bamoungoum n'ont pas non plus honoré leurs obligations fiscales. Deux comités de base y sont actifs. Notons que le chef de Baham se prononce favorable à cette initiative. L'appel lancé sera suivi dans d'autres chefferies

, Les mêmes circuleront également dans la région du Mungo (note de renseignement du 9 juin). Cette pétition sera affichée sur le marché de Dschang, pp.3-4

, Note de renseignements, 10-18/10/1956. La rencontre se tient le 16 octobre

, Le chef Niniym préside une réunion de coordination du mouvement à Baham le 13 juillet en présence de 75 délégués, pp.9-16

, Note de renseignements, 22-28 août 1956. La note indique 164 membres pour la J.D.C

L. Sah, ;. Paris, and L. 'harmattan, Créé en 1952, ce collectif -à l'instar de la J.D.C. -s'avère très actif : envoi de pétitions à l'ONU, Femmes bamiléké au maquis, Cameroun, 1955.

L. F. , cosigne avec l'UPC, la JDC et la CGT une pétition commune publiée le 22 avril 1955 demandant « la fin du statut de territoire sous mandat et l'établissement d'un Etat indépendant, p.28

, Appel au boycottage des fêtes du 11 novembre à Douala. Selon Erik Essousse, L'étoile, Lumière, Vérité -organe pour la jeunesse -et Le Crabe Noir relevaient également de la mouvance UPC. Précisons qu'une quinzaine de titres relayaient l'idéologie des mouvements d'émancipation. La liberté de la presse écrite au Cameroun, La voix du Kamerun devient un quotidien le 7 novembre 1956, pp.83-84, 2008.

, Plusieurs mutineries ont lieu dans les prisons de Dschang et de Bafang à la même période, pp.9-16

, CAOM, Fonds ministériels, 1AFFPOL/3320. Les premières actions violentes sont rapportées dans une note couvrant la deuxième quinzaine de décembre 1956, en pleine campagne électorale, Les incidents ont lieu dans les villes du centreYaoundé

. Bafoussam, On signale des atteintes aux personnes et aux biens publics et privés : des candidats à l'A.T.C.A.M. sont assassinés, des habitations et des véhicules incendiés, des réseaux de communication -voies ferrées, ponts, lignes téléphoniques -sabotés 88 . Cette première série d'actions sur l'ensemble du territoire surprend les autorités par son ampleur, provoque un vent de panique et la fuite des habitants sur les lieux touchés

C. N. Le, Comité National d'Organisation), la structure paramilitaire de l'U.P.C. 90 fondée par les Bassa, laquelle est rebaptisée, début 1958, sous le nom de G.I.M. : « Groupes d'intensification du mouvement ». Ces unités sont « constitués avec des militants du lieu, se connaissant bien, La même note décrit les premières caractéristiques de ces groupes d'action, relevant d'une organisation qui aurait été créée les 2 et 3 décembre 1956 à Eséka

, Note de renseignements, 2-10/11/1956. Des drapeaux flotteront sur le château d'eau d'Akwa, le clocher de la mission

, Le pendant bamiléké du

. Fourmille-de-monde, Des lettrés essentiellement, engagés dans les métiers de l'administration et de l'économie coloniales. Les présidents des comités de base du parti sont planteurs, transporteurs, négociants, entrepreneurs, enseignants et personnels de l'éducation 101 , greffiers, cadres locaux de l'administration ou employés. On y recense également des personnels de santé et des moniteurs protestants. Les cadres de l'U.P.C. sont des « évolués » dans toute leur diversité. Quand on y regarde de près, ces deux catégories se juxtaposent partiellement. Les « évolués » dont il est question sont, dans leur majorité, des éléments jeunes. A cet ensemble, il convient d'ajouter la présence d'élites coutumières en nombre, chefs 102 , sous-chefs et notables locaux, La vie s'arrête très exactement au kilomètre 12, passées les portes de Dschang, et ne reprend que franchies les premières maisons de Bafoussam 99

. Arrêtons-nous-sur-le-cas-de-la-jeunesse,

P. Noury, ». La-rébellion-dans-l'ouest-cameroun, and L. Figaro, AFP spécial Outre-Mer, issue.2-2-2

, Nous optons pour l'usage du terme conflit -plutôt que « guérilla » -, lequel qualifie plus justement à la fois la nature et le contexte des événements qui se déroulent

, Note de synthèse sur les activités politiques et sociales de janvier 1955

. Baham, . Bandenkop, . Fokoué, . Bamendjou, and . Badoun, La plupart de ces souverains, à l'image des chefs de Foréké-Dschang, de Bazou ou de Baham, appartiennent à une nouvelle génération, lettrée et généralement formée en métropole

, Impossible de dire, par exemple, dans quelle proportion la génération des notables à cette époque est lettrée, ni de préciser quelque élément sur leur âge. Nous ne savons pas non plus de quelles catégories de notables il s, Le cas des notables des groupements est complexe

&. U. L'ouvrage and . Particulier, A partir de témoignages, il s'attache surtout à dresser un inventaire des mobiles et à décrire les rôles dévolus aux femmes

D. Deltombe and . Tatsitsa, 89) font état du rôle déterminant joué par les femmes dans l'implantation de l'U.P.C., sans, là encore, y consacrer des développements importants, vol.105, pp.88-89, 2008.

, Tardits (1960 : 53) considère que l'institution foncièrement inégalitaire de la chefferie porte en germe l'opposition des cadets sociaux émigrés. Van Slageren (1972 : 278) voit dans le Maquis une révolte des « classes opprimées » inscrite dans la longue durée, une manifestation contemporaine du « tapentatisme ». L'hypothèse dite du « tapentatisme » est reprise et développée par Warnier (1993 et 1996), N. Argenti en fera la clé de compréhension des formes de spectacles proposées par les mascarades d'Oku (1999 et 2007). Il faudra la thèse de D. Malaquais pour relativiser ce point de vue, et l'ouvrage de Warnier (2009 : 250) pour mettre un terme à l'hypothèse « tapenta, Hurault 1962 : 128. La surpopulation contraint la masse des non-héritiers à se réfugier en milieu urbain. Ils constitueront la masse du mouvement dissident

, AFP, p.3407, 1957.

M. Clos, ». Flambée-terroriste-au-cameroun, and L. Figaro, AFP spécial Outre-Mer

». «-terrorisme-au-cameroun and L. Figaro, 24 mars 1960. Un article de Marchés Tropicaux daté du 30 mars 1957, consacré à l'analyse de la condition de cadet bamiléké, impute à la jeunesse les événements de mai, Dans un autre article, un jeune blessé appartenant à la garde civique pointera également ses jeunes congénères. Max OlivierLacamp, 1955.

, Sans que nous puissions établir un lien quelconque, précisons que les statistiques de la déliquance du ministère de la Justice, couvrant la période 1949-1953, révèlent une proportion relativement importante de « chauffeurs et de motor boys » mis en cause pour des délits divers. Statistiques publiées par J. Binet, « La délinquance au Cameroun, Les jeunes exerçant dans cette branche d'activité seront régulièrement cités dans les rapports, en raison de leur implication dans les opérations, p.528, 1958.

, Ce constat s'impose notamment à l'appui des archives de l'armée de terre couvrant l'année 1959. SHAT GR 6H 253. Bulletins de renseignement hebdomadaire

. Cameroun-Était-sur-toutes-les-lèvres.-l'effervescence-Était-telle-qu'on-ne and J. D. La, Le meeting qu'elle organise début 1955 au Palais des sports de Douala réunit 600 personnes. La J.D.C. contribue à populariser la doctrine politique de l'U.P.C. qui pose en point d'orgue la réunification des deux Cameroun, la proclamation de l'Indépendance, la lutte contre les colons et les « valets du colonialisme », c'est-à-dire l'ensemble des acteurs camerounais qui soutiennent l'État colonial et contribuent à son économie. Du reste, le clivage se fait là, et les Camerounais sont amenés à faire un choix décisif : soit être « patriote

D. Deltombe, L. J. Tatsitsa, and S. D. , Une situation qui amène à considérer qu'elle fut, probablement, davantage portée à la dissidence et aux faits de rébellion envers l'État colonial et ses représentants. Les statistiques établies pour les années 1949-1953, révèlent que 34,5% des prisonniers ont moins de 25 ans en pays bamiléké, et 39% ont entre 25 et 35 ans 117 . Des taux sensiblement équivalents dans les villes de Douala -où la population bamiléké est très importante -et de Yaoundé. En 1953, 1708 jeunes de 18 à 35 ans sont incarcérés dans les prisons de l'ouest, du sud-ouest, du centre et du sud du pays, un chiffre qui atteint 7618 sur l'ensemble de la période, 223) 115 . Les notes portant sur l'année 1958 permettent d'attester l'activité des comités de base jidécistes dans le repérage et le ravitaillement des refuges et des maquis 116, vol.118, 1949.

, Note de renseignements, synthèse couvrant le mois de janvier 1955, p.90, 2011.

, En état, nous ne pouvons établir un lien possible entre les comités de base de la J.D.C. et les associations de jeunesse qui étaient implantées dans chaque quartier des chefferies, Cf. chapitre, vol.4

M. Singap and J. D. , , p.227, 2011.

, Notes contenues dans les archives de l'armée de terre (SHAT)

, Les moyennes indiquées sont calculées à partir des chiffres reportés pour les années, pp.523-530, 1949.

, Ce dernier chiffre est à retenir, considérant que les peines infligées étaient généralement de courte durée

, Les données analysées par l'administrateur Jacques Binet, qui s'appuient sur les indicateurs Ages / Catégories socioprofessionnelles / Nature des délits, ne sont malheureusement pas superposables. Deux traits peuvent néanmoins être relevés : 1/ peu de prisonniers sont sans profession. La majorité sont chauffeurs (13,5%), manoeuvres (13%), employés de commerce (12%) et cultivateurs (21%). Les chômeurs ne représentent que 8, Statistiques établies pour l'année 1953, chiffre qui varie assez peu sur l'ensemble de la période couverte

. Colonel-bérard and . Shat, La nature de ces « ultras » pose question. Le bulletin daté du 25 au 30/04/1959 établit un lien entre ces groupes et plusieurs chefs

, Service Historique de l'Armée de Terre (SHAT) est essentielle pour analyser les événements du Maquis, les mobiles et les formes prises par la contestation et le conflit. Ce fonds, révélé par Deltombe, Domergue et Tatsitsa, compose l'une des sources majeures de leur ouvrage. C'est, du reste, le premier livre à en faire état. Précisons que les bulletins et notes de renseignements précédemment cités

. Chefferie-de-bandeng and . Bakanjou, Note de renseignements, 11-20 février 1957. Rixe violent entre Bamendjou et Baloum au sujet d'un différent foncier ancien : 25 habitations incendiées, 22 blessés et 1 mort, vol.22, p.89, 1958.

, Dénonciation de cinq personnes par le chef de Foumbot, suspectées de fomenter un complot contre le sultan des Bamoun et lui. Désistement des témoins

M. Terreta and «. Of-independance, God of Peace' : Village Politics and Nationalism in the Maquis of Cameroun, 1957-71* », Journal of African History, vol.46, pp.75-101, 2005.

. Cf and . Supra, , p.15

G. I. Les, ». -«-groupes-d'intensification-du-mouvement, and U. P. , organise en pays bamiléké fin 1957, se composent d'« équipes » d'une « vingtaine de militants ». Ces cellules d'action s'appuient sur les comités de base existant dans les chefferies des subdivisions de Bafoussam, Mbouda et Dschang 143 . Des contingents plus nombreux seront signalés lorsqu'il s'agit de cibles importantes : une centaine de personnes évaluées dans l'incendie des chefferie de Bahouang (18 octobre 1957) 144 , de Bayangam (10 décembre 1957) et de Batoufam (13 décembre 1957) 145 , ou encore, « plusieurs dizaines de personnes » impliqués dans celui de la chefferie de Bandjoun (24 février 1959) 146 . Dans ces derniers cas, plusieurs groupes se coordonnent pour mener l'opération. « A la stricte hiérarchie du CNO chez les Bassa, analysent Deltombe, Domergue et Tatsitsa, répond une organisation plus fluide

». Mungo, Ils citent ce constat que le Haut Commissaire Pierre Messmer formule à l'automne 1957

, Une fois l'attentat accompli, les équipes se séparent et, sans que leur faible importance puisse attirer l'attention, elles rentrent à la base où chaque volontaire reprend ses activités habituelles 147 . » Le nombre de personnes engagées, justifiant le recours aux termes de « bande », d'« équipe » ou de « groupe », correspond à l'effectif habituel des associations. L'unité d'action se superpose, en partie, au comité de base, lui-même constitué sur la base des réunions existantes. L'idée selon laquelle les groupes d'action et leurs protagonistes se fondent dans leur environnement, dans un rapport mensuel : « Ces groupes ne se connaissent pas entre eux

. Une-«-bande, On suspecte alors le chef de Baham, Pierre Kendem Ninyim, d'être à l'initiative de ce groupe réunissant des jeunes gens. Le 19 septembre 1957, deux anciens chefs de famille proches du chef Téguia -nommé chef de Baham par l'administration après la destitution de Ninyim -et son frère, sont assassinés au cours de deux opérations à Nantem -subdivision de Nkongsamba. « Dans les deux cas, précise l'informateur, [on rapporte la présence] d'une quinzaine d'individus masqués, en short et chemisette rouge, manoeuvrant sur des coups de sifflet [?] 150 . » Les auteurs sont habillés en tenue sportive, 1956.

, Afin de reprendre la main sur le mouvement, l'U.P.C. souhaite instaurer des groupes paramilitaires sur le modèle des G.I.M. bassa. Précisons que le S.D.N.K, structure paramilitaire bamiléké, est instauré le 10 octobre 1957 dans le nka de Baham lors d'une assemblée regroupant 2000 personnes, pp.61-62, 2008.

D. Deltombe, , 2011.

P. Messmer, « Note du bureau de documentation sur la situation politique au Cameroun, 15 octobre-15 novembre 1957, SHAT, 10T178, cité par Deltombe, Domergue et Tatsitsa, p.228, 2011.

, Compte rendu trimestriel de renseignements, p.342, 2011.

, nka de Baham -dit maquis de Baham 151 -était un site d'entraînement baptisé O, p.4

. Sanaga, les unités de la guérilla sont camouflées en équipes de football et de volley-ball. Durant les entraînements et les matchs, se déroule l'éducation politique des militants 152 . » C'est dans ce quartier de Baham que naît le 10 octobre 1957

, Quatre faits nous autorisent à formuler cette hypothèse : 1/ Les chefs favorisent, au début de la seconde guerre mondiale, la création de mandjon sur les lieux d'immigration -dans le Mungo en particulier -afin d'organiser la défense de leur population si l'État colonial s'avérait défaillant 155 . Le mandjon du chef avait, dès l'origine, une vocation militaire, qui ne cessera jamais complètement. En cette période troublée, que connaît la région à partir de 1957, il est fort probable que certains chefs se soient appuyés sur leur mandjon pour conduire des actions ciblées 156 . 2/ On relève la stricte discipline observée par les auteurs dans le déroulement des attentats de Nantem, discipline qui, en pays bamiléké 153

P. Coutumier and . En, Considérant les données disponibles, nous pouvons raisonnablement établir que l'activité militaire du mandjon fut masquée pendant un temps sous les traits d'une association sportive, 1958.

, deux autres formes d'action armée furent mises en oeuvre avec l'appui des mandjon. La première réside dans les mesures violentes prises par les chefs pour régler des différends. Dans la nuit du 15 au 16 février 1957, « un commando d'une trentaine d'individus » 151 Nka est le nom d'un quartier de Baham, vol.152, p.227, 2011.

. Ibid, . Les, J. Le-témoignage-de, and . Noumbi, O » et « Front Kamerunais ». C'est en mars 1959 que les autorités militaires apprennent l'existence de l'organisation paramilitaire à la suite d'une arrestation

, « situation politique dans la région Bamiléké de mai 1955 à avril 1959 », SHAT, 6H264, cité par Deltombe, Domergue et Tatsitsa, p.227

. Cf, qui décrira, juste avant la seconde guerre mondiale, le mandjon comme une confrérie à vocation exclusivement militaire, pp.96-97, 1943.

, Nous pensons aux chefs Bandenkop, Bafoussam, Fokoué et Bamendjou, sympathisants ou membres actifs de l

, Note sur la situation politique au Cameroun, 1 er -28/02/1959, p.27

, Publication dans Le Bamiléké, p.33, 1958.

, L'idée était de signifier aux membres de son unité « que nous étions d'un seul et même village. C'était juste un code qui faisait partie de nos coutumes. » Le référent que mobilise ici le combattant est celui du pacte fondateur : « Dire que nous étions d'un seul et même village » est une autre façon d'exprimer le fait qu'ils formaient « une seule bouche

L. Baham, . Le-nom-de-groupe, and . Terreta, suggère qu'ils ont agi comme un kamveu ad hoc du chef, protecteurs de la culture politique du village, garants de l'alliance spirituelle 171 et, quand nécessaire, critiques des orientations et des décisions du chef. 172 » Des cellules militantes s'implantent en pays bamiléké sous un nom qu'elles empruntent à des confréries existantes dans les chefferies du Nord-Ouest

L. Parti, créé en juin 1957, compose la branche de l'U.P.C. à Bamenda 174 . Considérons ce « faux nom » que les informateurs de l'administration relèvent. Dans les chefferies du Nord-Ouest, le samba fait partie du large éventail de confréries à caractère guerrier. Pour Fanso & Chem-Langhêê, le samba était une société spécialisée dans les parades militaires à Nso 175 . A Oku, H-J. Koloss note également la vocation militaire ancienne du samba 176 -sans toutefois le limiter à un rôle purement protocolaire

, L'histoire du samba devient tout autre lorsque l'on considère sa présence en pays bamiléké

J. Bamendjinda and . Judio, Aucune source historique -militaire, administrative ou missionnaire -ne fait état du samba en pays bamiléké, sous quelque forme que ce soit -contrairement au kwifo, qui s'est répandu sur l'ensemble des chefferies Grassfields. Le samba n'est connu que comme label de spectacle, comme genre artistique, autrement dit comme groupe de danse. Historiquement, le samba est donc associé, cite le samba comme l'un des rares groupes de danse existant avant les « troubles, vol.178

, Terreta fait référence ici au lien qui unit la chefferie et ses fondateurs, vol.172, p.96, 2005.

D. Deltombe and . Tatsitsa, Ce parti est très actif. Il réunit, entre novembre et décembre 1957, plus de 5000 personnes au cours de trois meetings. 175 1996 : 104. Selon les auteurs, elle fut acquise, au début du XXème siècle, auprès d'un groupement de la plaine de Ndop, le kibai ke samba distinguait de grands dignitaires descendants de la lignée royale à Nso, p.239, 1968.

H. Koloss, Propriété d'un lignage. A Bafut, le samba est une danse pseudo-militaire. Voir Ronald. K. Engard, « Dance and Power in Bafut (Cameroon), Creativity of Power : Cosmology and Action in African Societies, pp.129-162, 1989.

N. Argenti, J. Bayart, and J. Warnier, Le pouvoir, les corps et les choses, Matière à politique, pp.151-180, 2004.

F. Entretien, Ndé Ma (littéralement « mère notable »), la mère de l'actuel chef de Bamendjinda, cite également le samba parmi les quelques groupes de danse existant avant l'Indépendance. Entretien mars 2002. personnes arrêtées s'y réfèrent pour qualifier les unités de soutien mobilisées lors de la planification d, 2002.

, Deux raisons sont invoquées : d'une part, la possible dispersion des auteurs une fois les raids terminés, et, d'autre part, le fait qu'ils trouvent refuge dans des lieux hors d'atteinte, au Cameroun britannique ou dans des zones calmes. Plusieurs analyses concluront que les personnes engagées, en parallèle des opérations auxquelles ils participent, mènent le reste du temps une existence ordinaire dans leur chefferie et quartier respectifs 184 . L'hypothèse de combattants professionnels ne sera jamais formulée 185 . Seize mois plus tard, en février 1959, le même constat d'impuissance est formulé : « Fort peu de renseignements ayant été recueillis sur les refuges, les déplacements et les intentions des bandes et de leurs chefs, Abordons maintenant la question du secret qui entoure les groupes d'action, dont l'organisation restera globalement méconnue des autorités. Une première note, datée d'octobre 1958, fait état du peu d'éléments tangibles recueillis, et ce, malgré plus de 300 arrestations effectuées en quelques mois : « [?] Le bilan des résultats obtenus [?] n'est pas à la mesure des activités déployées et les bandes terroristes sont restées hors d'atteinte 183, 1960.

. «-en, mettre en lumière l'organisation subversive de ces sociétés 188 . » En cause dans cet échec, le serment d'adhésion -ou le pacte de fondation -qui liait les individus appartenant à un maquis ou à une réunion engagée dans des actions violentes. Ce serment, ces [groupes militaires] issus de sociétés traditionnelles bamilékés de quartier, n'ayant aucune dénomination politique ou subversive, étaient difficilement décelables

P. Rapports-de and . Mesmer, , pp.228-342, 1957.

, C'est là un point très important : le Maquis bamiléké ne sera jamais le fait d

, fait état de la même impuissance. Précisons que, pendant ces quatre années, plusieurs milliers de personnes auront été arrêtées et emprisonnées, 1959.

, Étienne Tchinda, secrétaire d'Etat civil et enrôlé de force dans le maquis en 1957, fait également état d'une prestation de serment 192 . La procédure de serment décrite par Tatsitsa prend la forme d'une épreuve judiciaire très courante à la chefferie -appelée cadi -, plaçant la recrue en position d'accusé ou, plus exactement, de délateur potentiel. La présence d'un couteau en cuivre suggère que les maquisards recouraient à la procédure habituellement suivie pendant cette période, et que plusieurs observateurs ont décrit 193 : le sacrifice de la tortue et l'ingestion de son coeur par l'accusé. Ce dernier devenait, de la sorte, porteur d'une malédiction conférée par le reptile. Tout comme l'accusé était assuré d'une mort certaine s'il avait menti, la jeune recrue s'exposait au même sort si elle trahissait. La forme ritualisée qui entérinait l, La jeune recrue s'engageait à observer toutes les règles et lois de la révolution armée en proclamant son obéissance et sa soumission aux cadres nationalistes

. Ibid-;-le-kamerun, Comme on va le voir, les caractéristiques et les implications de la procédure de serment ici sont similaires à celles analysées à la même époque par Jean Jamin dans le mouvement Mau Mau au Kenya : « Le serment définissait les « amis » et les « ennemis », traçait les frontières du mouvement et contribuait dans une certaine mesure à intensifier les conflits entre les Kikuyu et les Européens, entre les membres de la Kikuyu Central Association et les loyalistes » (1977 : 117). Ce serment, qui puisait son efficacité dans les conceptions religieuses et les pratiques rituelles kikuyu, « transformait les combattants en desperados. » De même que les autorités, aidées des dignitaires, élaboreront des contre-serments (ibid. : 118), les autorités instaureront en pays bamiléké des contre-cadi, afin de détourner définitivement la population des maquisards (cf. chapitre 5). Des dispositifs rituels seront, composées de treize articles qui stipulent les normes de comportement de chacun et les mesures disciplinaires en cas de manquement ou de trahison, et qui fixent les règles de son organisation, p.90, 2008.

J. Tatsitsa, Tensions sociales et guerres révolutionnaires dans la subdivision de Mbouda de 1950-1965, mémoire de maîtrise d'histoire, 1996.

. Cf and . Supra, Témoignage cité par Deltombe, Domergue et Tatsitsa 2011 : 228. É. Tchinda est l'une des sources anciennes de Jacob Tatsitsa. Il le rencontre probablement lors de la préparation de son mémoire de maîtrise

A. ;. Le-père and H. Le-géographe, Le premier tire ses observations de ses dix ans de magistère à Bandjoun -couvrant les années 1930 -; le second de son ethnographie réalisée à Bandjoun et à Batié en, pp.75-77, 1943.

«. Guanu, Après cette cérémonie, NGANGUE Jérôme affecte le nouveau membre à l'un des Comités. » Bulletin de renseignement, du 6 au 12/04/1959 : « Au maquis, j'avais bu un breuvage pour ne jamais révéler le nom des soldats et la composition des équipes. » NDETCHAP Emile, 16 ans, membre de la section « BANYO 3 ». Bulletin de renseignement, du 20 au 27/10/1959 (découverte d'un maquis dans le quartier Balessing) : « les membres de l'organisation terroriste auraient juré traditionnellement devant le "CADI" de ne jamais dévoiler leurs secrets une fois arrêtés, NKAM se ferait dans les conditions suivantes : Le postulant est présenté à NGANGUE Jérôme entouré des principaux membres et prend un « cadi

, Tatsitsa, pp.19-21, 1996.

D. Deltombe and T. , , p.228, 2008.

A. De-kamgan-jean, ;. Sofa, ». Wanda-;-«-lumière, ». , and «. Chapeau, dit Ciseau, 25 ans, demeurant à Douala, PV n°1164, gendarmerie nationale, poste de Mbanga. 6H251. Les noms des autres combattants du groupe étaient : « Puissant

, « Les membres du groupe ne sont pas encore « blindés » ce qui expliquerait que leur activité soit limitée selon les déclarations des prisonniers à la destruction de régimes de bananes

, effectif des groupes d'action, noms d'emprunt des unités constituées, préparation et signature des opérations menées, serment d'adhésion ritualisé aux maquis, secret gardé sur la structuration et les activités des unités combattantes -nous permettent d'attester que les maquis étaient pensés et organisés, L'ensemble de ces caractéristiques -dénomination des groupes

L. and &. A. Et-le-kana-rapprochons-nous-du-kana, Elles sont relâchés, et, le lendemain, le chauffeur du taxi dépose au commissariat une valise oubliée par les passagers. A l'intérieur, les agents découvrent un certain nombre de documents leur révélant l'existence d'une nouvelle organisation paramilitaire : l'Armée de Libération Nationale du Kamerun (A.L.N.K.) 200 . Parmi les effets recensés, figurent trois objets : une corne de buffle, un bâton orné d'éléments incertains (dit « fétiches ») et « un chassemouche » 201 , c'est-à-dire une queue de cheval, à l'image de celles utilisées lors des funérailles. Les deux derniers artéfacts sont bien connus, ils composent l'éventail des accessoires mis en scène par les confréries et les labels de danse. La corne de buffle jouit d'un statut différent : elle est, à l'époque, et tentons d'établir quelques parallèles entre les pratiques, les comportements, et les équipements observés au sujet des maquis et ceux qui distinguent ce label de spectacle. Le 10 juin 1959, trois personnes installées à bord d'un taxi sont arrêtées à Nkongsamba lors d'un contrôle routier, faute de papiers d'identité

, Kana est alors une forme de « blindage », permettant d'acquérir les qualités d'un animal connu pour sa

, « Ces séances ont fortement impressionné les terroristes. C'est ainsi que lors des interrogatoires de prisonniers, ces derniers n'ont voulu parler qu'une fois avoir été déliés du serment ». Lieutenant Escoffet, Situation politique de la région bamiléké, du mois de mai 1955 au mois d'avril 1959, p.14, 1959.

D. Deltombe, , p.337, 2011.

L. Pradelles-de, 324) précise que les masques de danse des confréries kungan de l'ouest du plateau bamiléké sont surmontés de cornes de buffle. Nous reviendrons longuement sur cette question dans le chapitre 10, 1986.

. Cf, , vol.7

. Théodore, Le président actuel du Kana de Tchapa, qui a 65 ans, fixe l'apparition de la forme Kana dans les années, pp.1962-1963

, K. renvoie à une pratique de « blindage » des combattants. Cette valise, en effet, comportait un ensemble de pièces relevant de trois ordres : des accessoires utilisés pour les opérations nocturnes (« cartouches, des feux de Bengale, une lampe frontale »), des documents relatifs à la structuration et au financement de l'organisation

, Tous les combattants ont été préalablement soumis à la prestation de serment, tous ont été astreints à des rituels d'immunisation, et beaucoup ont été scarifiés dans le cadre de ce cérémonial 205 . Les facultés ainsi obtenues étaient variées : insensibilité aux balles, invisibilité, don de voyance, pouvoir de transformation en toute chose, qu'elle relève de l'atmosphère -comme le vent -, du monde végétal ou animal. Seuls des spécialistes pouvaient transmettre de telles compétences, qui, toutes, étaient du ressort de la coutume -c'est-à-dire de l'institution de la chefferie -ou de la magie. C'est, sans doute, la première fois dans l'histoire de la province, que tant de personnes -de jeunes en particulier -vont être dotés, rituellement, de pouvoirs spéciaux. De pouvoirs -disons-le -coutumiers. C'est également -et le fait est plus surprenant encore -la première fois que beaucoup de jeunes, devenus chefs de maquis, Nous venons de l'évoquer, l'une des caractéristiques relevées au sujet des unités du Maquis réside dans le recours systématique au « blindage

«. La and . Dans-le-kana, présente deux modalités : la première, à usage défensif, relève de la réunion -de ses fondements, secrets, formes de protection, procédures rituelles et sacrificielles que le président appelle « coutume » -; la seconde -à la fois défensive et démonstrative -est d'ordre individuel. Elle concerne -ou regarde -chacun des membres, lesquels suggèrent, par leur jeu de scène, la détention de savoirs particuliers, Ces « qualités », ou facultés

S. D. Le, le chef de région Delaunay signale, en 1958, que « lors de l'arrestation d'un terroriste, il est fréquent de le trouver porteur d'un sac de plage ou d'une sacoche contenant une corne hermétiquement fermée à son extrémité par un bout de peau 207 . » Cette corne, appelée tsagan, était utilisée pour la divination, Les maquisards étaient généralement munis d'un sac. Constatant « [les] pratiques de sorcellerie ou de magie » auxquelles avait recours, pp.96-98, 1996.

D. Deltombe, Tatsitsa 2011 : 228. La plupart des articles de journaux, des notes et des bulletins de renseignement en font état

, au travers notamment d'une analyse de la catégorie constituée par les chefs « sorciers » du Maquis -au sujet desquels les notes de renseignement apportent de nombreux détails, Nous illustrerons ce point dans le chapitre 10

M. Asd, L. Delaunay-;-cité-par, and . Sah, de se repérer, et, surtout, d'éviter les rencontres avec les forces de l'ordre, les pelotons de la Garde civique ou les groupes d'auto-défense 208 . Les contenants de cette nature, découverts ou constatés, relèveront généralement de la catégorie dite des « gris-gris » 209 . Chaque maquis développait son propre dispositif en la matière. Tous les combattants, par ailleurs, étaient porteurs de très nombreux objets protecteurs. Sur l'une des photographies de maquisards publiée par Deltombe, Domergue et Tatsitsa, on distingue des bourses de taille variée suspendues à la ceinture des combattants 210 . Ce « sac de maquis, p.97, 1958.

. Le-sac-constitue-un-accessoire-incontournable-de-chaque-membre-du-kana and . Jean-marie, Un pouvoir hérité de ses ascendants s'il s'agit d'un successeur, notable ou chef de famille. L'aura ou le halo du sac, si l'on nous autorise cette métaphore, se mesure également à l'aune de la concession de naissance de son propriétaire -du fondateur du lieu et de ses résidants successifs -, et des confréries dont il fait éventuellement partie. Dans le cadre du Kana, on insiste sur la propriété dissuasive de l'accessoire, lequel protège son détenteur contre toute forme d'atteinte. « Toi seul sait ce qu'il y a dans ton sac » résume-t-il. Personne ne s'aviserait à faire preuve de curiosité en la matière, en raison du tabou qui entoure cet objet. Le Kana, en tant que collectivité, dispose également d'un sac, dit « sac de magie », « sac puissant » ou encore « sac coutumier », lequel contient l'ensemble des matières et des substances qui protègent les activités du Kana. Le sac renferme, par nature, des choses « compliquées ». Étienne, autre membre fondateur de l'association, insiste sur la dimension « coutumière » de l'artéfact. Ce sac porte l'origine et l'histoire du Kana, « sac de la concession » ou « sac du village » 211 . « Le sac que tu portes pour garder ton village » : précise-t-il encore

, Il se rend seul maître du lieu où il se produit. Le recours à l'intimidation constitue l'un des principaux ressorts de la mise en scène. On interpelle, on impressionne, on menace. Le Kana, nous l'avons dit, ne craint rien ni 208 Tatsitsa, 1920.

, fait état « d'uniformes et de sacs à dos ». 210 2011 : cahier central. Photographie intitulée : « Maquisards avec armes et fétiches, sans date », source : archives personnelles de Grégoire Momo

. Jean-marie, membre fondateur du kana de Tchapa, 2002.

, Warnier souligne que l'usage des sacs est ancien. Toutes les catégories d'hommes et de femmes en portaient. Les notables pour les échanges nobles, ainsi que les chefs au travers du « sac du palais, Les médecines et paraphernalia des herbalistes, devins et sociétés d'hommes et de femmes étaient conservées dans des sacs de modèles identiques, mais plus petits

, Paroles énoncées et pratiques sacrificielles permettent de tenir notables et sorciers à distance, de dissuader toute intention ou de neutraliser toute manifestation hostiles. Le dispositif rituel du Kana est en grande partie mis au service de ce leadership affiché

, En 1960, les attaques menées dans la journée en milieu urbain, et les combats qui ont lieu entre maquisards et militaires, déstabilisent les autorités, considérant en cela le faible équipement des « rebelles » 213 . Tatsitsa cite sur le même sujet un rapport du colonel Lamberton, chef des opérations en pays bamiléké. Malgré les actes contre nature commis, le « blindage » appliqué sur les combattants semble les préserver du champ de la sorcellerie : « s'attaquer à l'autorité, tuer sans motif personnel, constituent des attentats maléfiques ; il est nécessaire qu'un sorcier de réputation confère une immunité magique, un blindage aux volontaires 214 . » L'auteur rapporte également les formes prises par la campagne de sensibilisation menée par l'U.P.C. auprès des habitants de la subdivision de Mbouda, destinée à les convaincre que les combattants sont « invulnérables, qu'ils peuvent se métamorphoser en vent. » (ibid.) Celle-ci intervint avant le début des opérations dans ce secteur, puis fut suivie par une série de coups d'éclat afin de rallier des indécis, L'invulnérabilité revendiquée par les combattants des maquis fait incontestablement écho à cette posture du Kana. Régulièrement, l'administration et les forces de maintien de l'ordre sont déconcertées devant l'extrême témérité dont font preuve les maquisards, hardiesse mise sur le compte des procédures de « blindage » effectuées

, Certains groupes optent pour un genre d'uniforme, composé généralement d'une chemise ou d'un blouson, d'un short et de pataugas, le tout de couleur sombre, bleu foncé ou noir. L'ensemble se complète d'un foulard noué autour du cou, d'un béret -quelque fois d'un calot -, d'une casquette ou d'un chapeau de brousse dans le même ton 215 . L'unité de Paul Momo se distingue par son uniforme kaki, de style colonial, avec des chaussettes hautes et blanches. D'autres descriptions font état de tenues d'apparat, caractéristiques des associations, voire de costumes de danse, de groupes convertis dans l'action armée. Fin 1958, un renseignement indique la réactivation d'une section de la J.D.C 216 à Bamougoum, et que ses membres, à l'occasion d'une assemblée hebdomadaire, « portaient l'uniforme proposé pour la réception de la mission de visite de l'ONU le 29/11/1958 à Bafoussam, Abordons ici la question des tenues, lesquelles participent de la figure du maquisard

. Mungo, est identifiée à la suite de l'arrestation de l'un de ses membres

, Rapport adressé aux préfets, sous-préfets et chefs de districts a/s de la lutte contre l'activité subversive des sorciers et des forgerons », par Kwayep Enoch, inspecteur fédéral d'administration de l'Ouest, vol.214, p.20, 1961.

, Bulletins de renseignement, du 25 au 31/12/1958 ; bulletins de renseignement, de février à mai 1959 (cartons 6H253 et 254)

, Les membres des sections de la J.D.C engagés au maquis seront appelés « douaniers » ou « guetteurs ». Ils auront en charge la surveillance des postes et des implantations maquisards

, Qu'il s'agit d'une tenue para-militaire » ; ajoutant que « la couleur du pantalon importe peu, mais que les bandes sur les coutures sont toujours jaunes 217 . » Nous pensons qu'il s'agît d'une tenue de danse

, Sur les photographies de maquisards 218 , on relève un large éventail de couvres-chefs, cagoules en laine, chapeaux -chapeaux de brousse, chapeaux à larges bords, chapeaux de « cow-boy » -, képi, casque d'infanterie et casque colonial. Certains sont agrémentés d'objets divers, difficilement identifiables. « Casquette à jugulaire » et « coiffures » ornées de plumes sont également signalés dans les notes de renseignement, ainsi que des masques 219 . Le style et la nature du couvre-chef faisaient l'objet d'une attention particulière. C'est en ce sens, à notre avis, qu'il faut entendre la remarque faite par cet ancien maquisard, Étienne Tchinda, le jour où il rejoignit le Maquis : « Je vois, relate-t-il au sujet des combattants réunis, des gens dans la forêt avec des chapeaux formidables 220 ». L'adjectif renvoie ici à quelque chose hors du commun, hors des conventions habituellement admises. On observe également de nombreux accessoires : bagues, bracelets, porteclés, sifflets, amulettes 221 , bourses ou portes-monnaie fixés à la ceinture. Ces attributs, propres à chacun, participaient de la figure du combattant. Max Olivier Lacamp, s'appuyant sur des témoignages obtenus auprès des forces de l'ordre, rapporte « la découverte fréquente, Beaucoup de maquis n'ont cependant pas d'« uniforme » ou de tenues distinctives. On rapporte nombre de vêtements et d'accessoires hétéroclites, originaux, lesquels autorisent un parallèle avec les tenues affichées par les membres du Kana, à la fois décalées et excentriques. Les effets du combattant devaient agir sur la crainte qu'il inspirait

, Une soixantaine figurent dans un dossier à part, carton 6H263

, Plusieurs notes font d'état de cette caractéristique, sans qu'aucun détail ne soit mentionné. Le mot « coiffure » cependant revient régulièrement, et il possible que, sous ce terme, soit désigné diverses « élaborations » qui fassent office de masque pour ceux qui les portent, Ce témoin figure également dans le mémoire de Tatsitsa et dans l'ouvrage de Sah sur les femmes bamiléké engagées dans le maquis, vol.220, p.228, 2011.

, Dans un PV d'audition n°506, daté du 17 juillet 1959, (gendarmerie de Mbouda), il est précisé à ce sujet que « Chaque

, -sauvage) et une épingle de sûreté enrobée d'une touffe d'herbe ». Ces deux animaux présentent un poil tacheté à l'instar du léopard. Il n'est pas impossible que les combattants, portant cet accessoire « coutumier », suggéraient ainsi une possible alliance avec le félin. Précisons également que

». «-terrorisme-au-cameroun and L. Figaro, Les chefs de maquis développent à ce titre une riche signalétique, renvoyant à des registres d'identification très divers. Les leaders des maquis de la région de Dschang marquent leur statut en arborant des couvres-chefs réservés aux 9 et aux 7 notables : « Les groupes de combattants n'ont pas d'uniforme. Seuls les chefs ont un habillement noir et comme coiffure un bonnet en fibres de raphia sur lequel est planté une pointe de porc-épic entourée d'une plume rouge de perroquet 223 . » Seuls les notables les plus éminents étaient en droit de porter ces emblèmes. D'autres ensembles semblent empruntés à des personnages de western, à l'image de ce combattant portant un chapeau de feutre, une veste crème emprunte de poussière, un foulard blanc noué autour du cou, et une cartouchière fixée à la ceinture. On mentionne également « casquette à galon doré » ou carré d'étoffe porté sur l'épaule faisant office d'insigne. Tous les genres sont représentés, tous choisis pour marquer une position d'exception, conférant une allure inhabituelle qui perdure aujourd'hui dans l'esthétique particulière du label Kana. Tout comme les groupes maquisards, le Kana se distingue par l'hétérogénéité sociale des membres qui le compose, le caractère infantile et immature de l'engagement maquisard, n'en est pas une. L'un des objectifs affichés par les responsables de la lutte armée était d'impressionner la population locale

, Même si nous pouvons considérer que les hommes entre 18 et 40 ans étaient majoritaires, ces derniers ne formaient pas un ensemble homogène. Loin de là. Des chômeurs sans instruction s'impliquèrent aux côtés d'« évolués » au parcours scolaire et professionnel valorisés 224 . Sah cite des militants de l'U.P.C., des notables de premier plan, des « repris de justice », des personnes désireuses de régler des litiges personnels ou coutumiers, des cadets -hommes et femmes -enrôlés de force, des sans-emploi, des devins, et des femmes. Toutes ces catégories vont nourrir les rangs des maquis de l'A.L.N.K. 225 . Ajoutons qu'ils comptaient très souvent des personnes originaires de plusieurs chefferies, voire de différentes provinces. Même si nombre d'associations constituées à la faveur du processus migratoire furent « trans-chefferie » à partir des années 1930 -l'appartenance à la province bamiléké devenant le critère de référence, Dans le champ des réunions -confréries et associations -, c'est là une configuration rare, pour ne pas dire unique. Généralement, les critères d'âge, de genre, de statut et de rang guident la formation et l'intégration (à) des sociétés

E. , Tchinda raconte à ce titre les circonstances de son recrutement : le chef de maquis de sa zone, ne sachant ni lire ni écrire, fit pression sur lui pour qu'il rejoigne son maquis et devienne son secrétaire particulier (2011 : 228), vol.225, pp.89-90, 2008.

M. D. and C. , En 1959, le chef de Batcham est qualifié de « boy », d'homme à tout faire du chef de la subdivision de Mbouda ; le chef Bamougoum d'« esclave » ; les chefs des très influentes chefferies de Bandjoun et de Baleng se voient attribués l'adjectif « misérable » 231 . La diffusion de tracts devient un moyen d'action, de dissuasion et de déstabilisation, qui se généralise très vite. La plupart des maquis dispose d'un secrétaire et d'une ou de plusieurs machines à écrire. Le tract est en quelque sorte la signature de chacun des groupes. Chaque semaine, chefs, chefs de quartier, notables, représentants de l'administration, populations, verront sur les places de marché, les chemins, des lettres prenant la forme de menaces, de jugements, de « circulaires » ou de déclarations d'intention. La plupart emprunte au langage de l'autorité coutumière et de la divination, et se termine par la formulation d'une « malédiction » 232 . Les maquisards instaurent une opposition entre « chefs traditionnels » et « chefs de groupement, Le mouvement upéciste inaugure également une forme de discours public à l'endroit des chefs. Celle-ci se décline en interpellations, insultes et menaces répétées. Ce qui relevait jusqu'alors d'un crime de lèse-majesté va progressivement se banaliser. On observe les premiers signes d'un rapport de force naissant en 1947, dans les déclarations tenues à l'occasion des réunions du Mouvement démocratique du Cameroun, 1946.

. «-note-sur-le-mouvement-démocratique-du-cameroun, Sur les usages vernaculaires de la rhétorique propre au mouvement nationaliste et les imaginaires qu'elle mobilise en pays Bassa, voir A. Mbembe, La palabre de l'Indépendance. Les ordres du discours nationaliste au Cameroun (1948-1958), vol.10, pp.129-153, 2008.

, On distingue, de ce point de vue, les « valets du colonialisme » des « chefs démocratiques

, Ce rapport est le premier qui relate l'activité upéciste dans la province bamiléké, témoignant d'une intensification du mouvement dans la région. C'est au cours de ce mois également qu

, Extrait d'un tract « Nous allons commencer par tuer tous les grands colonialistes des villages qui donnent tous nos renseignements

, Bulletins de renseignement hebdomadaire

, Les bulletins de renseignements hebdomadaires, consultés pour les années 1959 et 1960, contiennent en annexe entre 2 et 5 tracts chacun

, Notons également à ce sujet que la plupart des réunions de maquis auront lieu en fin de journée ou en soirée, et que nombre de recrues seront soumis au cadi d'adhésion et aux procédures de « blindage, Début 1959, à la surprise des autorités, les maquisards débutent les attaques de jour, p.339, 2011.

, Sur les opérations de saccage dans les villes de la province, voir Sah, pp.70-72, 2008.

«. Ça, ce sont les danses de la tradition ! Vous me comprenez monsieur Franck ?! » Célestin

, A la question de savoir si les objets -la canne de « commandement » en particulier -utilisés par le Pénemfon sont « compliqués », Malade, le cadencier du Grand Théâtre, répond par la négative. Cependant, il ajoute que toute personne ne faisant pas partie du groupe va considérer qu'elle est effectivement « compliquée

, Parce que quand il regarde là, il voit le rythme de fabrication que l'on a fait sur ça

, Et s'il fallait que l'on complique, c'est nous qui allions compliquer. Mais je ne peux pas abandonner la canne sur une cour quelque part. Parce que si on abandonne ça, le monsieur de la concession, le « concerné », va nous appeler pour que l'on vienne la chercher. Puisqu'il ne peut pas marcher avec ça. Juste pourquoi ? Parce qu'on a fait le deuil de vampire avec, on a fait le deuil de gens de famlà 1 avec, on a fait les funérailles des gens qui sont morts avec les enfants au ventre. On les a lamenté avec. On a lamenté les gens qui se sont pendus avec nos tenues-là. Ça, c'est un secret que je vous livre (sourire)

N. Ne and . Voler,

, Ce sont les vieux, les vieilles mamans ou les vieux pères, les vieillards, les gens qui ont déjà vu le dehors si bien qu'ils sont prêts à abandonner la terre. Ils ne regrettent plus rien parce qu'ils savent pourquoi ils sont venus au monde. Ceux-là peuvent brûler les balafons. Moi, je ne peux pas brûler l'un des balafons. Que j'ai vu quoi sur la terre ? Je me précipite pour aller où ? (Rire). Hein ? C'est pourquoi je dis que la canne-là, tout ça là, on ne vole jamais. Parce que ça marche beaucoup et ça sauve la population, Les balafons que tu vois, que ça soit n'importe comment

, Surtout les groupes traditionnels sauvent la population

, Il y a tel qui était mort depuis la guerre, depuis le temps des guerres 3 , et que l'on n'avait pas pris sa tête, il faut la récupérer et on lamente. On fait ses funérailles

«. Vampire, -hibou vampire -et famlà désignent les formes de sorcellerie les plus courantes. Le suicide relève également de ce même registre, Cf. chapitres, vol.8, issue.9

, Ngombé est traduit par « guérisseur, Assimilé pour certains au kemsi

, Malade fait référence ici aux événements du Maquis. Cf, vol.9

, Donc si on laisse cette canne quelque part, un monsieur passe, il va dire : « la canne-ci, il semble que c'est la canne du Grand Théâtre ». Une deuxième personne va venir confirmer que oui, c'est ça, c'est la canne dont se sert le cadencier du Grand Théâtre. Parce qu'on a déjà tant remarqué. Mais si, par contre, toi tu prends, tu pars avec ça, ça ne me dira rien. Ça ne nous dira rien. Mais la peine reviendra sur toi. Parce qu'avec cette canne, s'il faut croiser 4 quoi que ça soit, c'est la canne qui va croiser

, L'impossibilité tout d'abord de laisser la canne de commandement du groupe -et tout autre matériel utilisé -dans la cour d'une concession où ils sont venus se produire pour les funérailles. Un tel acte -même s'il ne le dit passerait interprété comme une marque de mécontentement de leur part, Reprenons les éléments-clés énoncés dans ce long développement

. Personne, autre que les membres du groupe, ne peut saisir, « toucher » sciemment cette canne

C. Malade, pour deux raisons. D'abord, parce qu'elle est ornée de représentations, de portraits de notables notamment

, Nul ne peut « marcher » en public avec un tel objet car il a servi à célébrer les funérailles des « mauvais morts » : des personnes victimes de faits de sorcellerie, des personnes qui se sont suicidées, des femmes décédées alors qu'elles étaient enceintes. Autrement dit, la canne est porteuse, au même titre que le reste du matériel utilisé, d'une pollution, accumulée pouvons-nous ajouter, au fil des générations

, Les confréries de notables honorant exclusivement leurs membres, les associations de danse assurent 90 à 95% du travail funéraire. « On a déjà tant remarqué » insiste le danseur. C'est dans ce même ordre d'idées, par ailleurs, qu'il faut entendre le fait que seuls les aînés sont en mesure de détruire les instruments de musique usagés, Ces derniers, dont on a vu qu'ils relèvent des armoiries des confréries de notables 5

, Des gens disparus en masse, des défunts oubliés, identifiés aujourd'hui par les kemsi, et qui furent laissés sans célébrations commémoratives « depuis le temps des guerres », souligne Malade. Cette particularité, apparue à la suite d'un conflit sans précédent, permet au cadencier d'affirmer que : « le groupe sauve la population ». Il s'appuie en cela sur ses vingt ans d'expérience dans le Pénemfon, sur vingt années de demandes de participation aux funérailles, Seconde idée importante exprimée, au regard de l'histoire du pays : les associations de danse assurent le traitement funéraire des morts du Maquis

, Le cadencier évoque les attaques dont ils peuvent faire l'objet

. Cf, le Kana s'est construite à la suite d'un processus de déqualification institutionnelle des confréries kungan, et d'un partage des savoirs et des procédures qui est vraisemblablement intervenu au cours de la guerre du Maquis. D'autre part, que les associations de danse assurent un service funéraire indispensable. Nous verrons qu'au lendemain du Maquis, les kemsi sont invités à prendre en charge le traumatisme subi

, Ils participeront ainsi à la célébration de la majorité des « mauvais » morts engendrés par le conflit

, Leur association avec la souillure qui caractérise cette catégorie de défunts et les hommages qui leur sont rendus, témoigne d'un champ rituel constitué après guerre, dans lequel ils ont été engagés, et auquel, finalement, ils appartiennent aujourd'hui. La physionomie de ces groupes de danse, leur registre performatif, leur identité funéraire, leur confèrent un statut reconnu, inséré dans un espace des positions légitimes ordonné par les défunts

, Pour l'auteur, les funérailles pour tous appartiennent donc à l'histoire récente ; un phénomène qui apparaît au milieu du XXème siècle, concomitant, analyse-t-il, de la diffusion des idéaux chrétiens. A considérer l'ethnographie disponible, rien ne permet de soutenir cette hypothèse : la diffusion des préceptes de l'Évangile, peut-être plus significative dans les villes à partir des années 1950, est largement surestimée au niveau du village. Van Slageren rappelle que le principal attrait que représenta la présence missionnaire pour les chefs fut la scolarisation : acquérir la maîtrise de la langue, Dans l'article 8 qu'il publie en 2005, consacré à l'impact de la présence missionnaire sur les croyances religieuses grassfields et sur les rites funéraires pratiqués dans les chefferies, M. Jindra reprend les articulations clés de sa thèse 9 : avant l'arrivée des missionnaires, les funérailles étaient exclusivement réservées aux personnes titrées, qui seules accédaient au statut d'« ancêtre 10

, C'était là le point d'ancrage principal. Le second « atout » de la présence missionnaire résida dans sa

, « Christianity and the Proliferation of Ancestors : Changes in Hierarchy and Mortuary Ritual in the Cameroon Grassfields, vol.75, pp.356-377, 2005.

, The prolifération of ancestors : death célébrations in the Cameroon Grassfields, 1997.

, 257. pratique médicale, dans sa capacité à guérir la majorité des maladies 12 . Soutenir un tel argument, c'est oublier également les rapports d'évitements, souvent antagonistes, qu'entretiendront les tenants de l'institution de la chefferie et les représentants des Églises, perçus comme concurrents. Van Slageren revient longuement sur ce trait récurent, dont l'histoire est précisément retracée par Malaquais 13 . Quant à la tenue des funérailles, qui clôture sur un mode festif et somptuaire les rites funéraires, vol.11, pp.116-117, 1972.

. Enfin, Au mieux, coexisteront Dieu et les défunts en tant que figures de la transcendance, mais la dévotion à l'égard des seconds restera première. Reprenons l'ethnographie et tentons de regrouper ce qui a été observé au sujet des rites de deuil. Le mouvement latéral de la foule décrit par Esser en 1896, à l'occasion des festivités qui furent organisées en son honneur par le chef de Bali, ressemble à s'y méprendre à l'une des danses collectives interprétées lors de funérailles (Chilver & Röschenthaler 2001 : 90). Parade, du reste, qui présente les mêmes caractéristiques encore aujourd'hui. Une première indication qui témoigne d'un mouvement acquis et connu par le plus grand nombre. Le même mouvement -nous pourrions presque dire la même prestation collective -est observé par le capitaine Malcolm 15 à Bagam, en 1917-1918, à l'occasion des cérémonies de rapatriement des crânes d'individus tués dans la chefferie voisine de Bamesso. En cette circonstance, les amis des familles venaient en masse dans les concessions où l'enterrement des crânes avait lieu, puis tous se rassemblaient à la chefferie pour interpréter cette même danse circulaire. Des hommes s'échappaient de temps à autre de la foule pour s'adonner à des chorégraphies guerrières. Autre élément rapporté, qui relève en propre du caractère festif des funérailles, fréquemment noté par la suite : les tirs de coups de fusil, et nous l'avons signalé à plusieurs reprises dans ce travail 14 , l'idéologie chrétienne n'a jamais été en mesure de modifier le rapport aux défunts et le traitement dont ils doivent faire l'objet

, L'auteur prend soin de distinguer les procédures spécifiques réservées aux personnes titrées -chef, mère de chef, serviteurs ou enfants du chef -, par comparaison à celles appliquées à d'autres. Mais tout défunt bénéficie de ces trois temps. Au registre des cérémonies commémoratives, il rapporte une danse interprétée devant la tombe d'un parent quelques temps après son enterrement, « les lamentations », désignant les pleurs et les danses mortuaires (wailings) ; et les cérémonies commémoratives (commemorative ceremonies), où chants et danses se tiennent à proximité de la tombe du défunt, vol.394, pp.399-402, 1923.

, Cf. Chapitre, vol.1

. Cf, Introduction et chapitre 4

, Cf. chapitres, vol.1, issue.4

, « Notes on Birth, Marriage and Death Ceremonies of the Etap Tribe, vol.53, pp.388-401, 1923.

, Autre détail relevé : certains tiennent en main un « arbre de paix », comme on le voit en pareille circonstance aujourd'hui. Pour les lamentations, parents et amis étaient réunis pour pleurer dans la maison où le corps était étendu. Puis la dépouille était enterrée, à l'intérieur de l'habitation s'il s'agissait d'un chef de famille, à l'extérieur pour les autres. Les proches formaient un cercle, chacun posant ses mains sur les épaules de la personne le précédant, et faisaient entendre un chant commémoratif (ibid. : 400). Les rites de deuil tels qu'on peut les observer aujourd'hui. Malgré le séquençage adopté par l'auteur, on peut recenser les deux grandes phases qui ponctuent habituellement le traitement d'un défunt : le deuil proprement dit, marqué par l'enterrement et les lamentations -les pleurs -, et les funérailles, que l'auteur désigne par commemorative ceremonies, phase festive incluant tirs de fusil et danses. Un an plutôt, en 1922, dans un article qui paraît dans Folklore, Malcolm explique que l'impératif qui pesait sur les funérailles était lié à la place qu'occuperait à l'avenir le défunt dans le monde des morts, danseurs se produisent sur la « place des lamentations 16 » de la concession. L'ensemble en question est à l'évidence l'une des réunions à laquelle appartenait le défunt, p.17, 1922.

, Jindra s'appuie notamment sur un rapport de l'Assistant District Officer Hawkesworth -daté de 1922 -pour justifier du fait que les gens du commun ne faisaient l'objet d'aucun traitement particulier 18 . Déposés à la hâte dans les ruisseaux, écrit-il 19 . Le même Hawkesworth donne pourtant une toute autre description des faits en, vol.20, 1926.

, Au contraire de ce qui se passe pour un homme accompli, où la veillée prend un aspect de réjouissance générale : les membres des sociétés dont il faisait partie viennent dans leurs plus beaux atours, les amis et les parents apportent nourriture et boisson en abondance. Ce report s'explique par le fait que, en raison du statut du défunt, la préparation de ses funérailles impliquait l'engagement de lourdes dépenses, Une forme de veillée mortuaire (wake) se tient immédiatement et dure à peu près sept jours, bien que dans le cas des personnalités importantes

, Nous ne savons pas si Malcolm se réfère à l'espace qui était dédié à la tenue des funérailles dans la concession des notables de haut rang

, Il est accueilli à la chefferie, et converse essentiellement en allemand. Ce qui nous importe cependant ici, c'est de relever l'importance accordée au culte des défunts, Les analyses ethnographiques conduites par Malcolm sont à relativiser

E. G. Haukesworth, Notes on the Banso District (assessment report), 1922. Les deux rapports concernant Banso datent de, 1923.

, Nous pensons qu'il y a une confusion, entre les traitements réservés aux bons et aux mauvais morts

, Les auteurs citent des extraits de son rapport établi en 1926 : Assessment Report on the Bafut Tribal Areas of the Bamenda Division, National Archives. Nous n'avons trouvé trace d'un rapport établi en, 1922.

. Egerton, 257) cite d'autres raisons à ce report : 1/ Les conditions climatiques propres à la saison des pluies, peu propices à la tenue de festivités, et 2/ Le souhait des familles. Ces dernières devaient en effet réunir les ressources nécessaires pour les célébrations. Une phase préparatoire qui demandait plusieurs mois, 1939.

R. Rizenthaler, 64) précisent qu'ils observent à peu près le même cérémonial en, 1959.

, Ripert distingue la phase de deuil des funérailles, p.44, 1950.

, Notons que Malcolm évoque aussi des danses exécutées lors de la cérémonie du mariage, p.77, 1950.

, 26 Labouret 1935 : n.p. terre pour la ramener. Après traitement, la motte de terre prélevée figurera le crâne du disparu 38 . La procédure appliquée pour les cas de décès consécutifs à une bataille présentait quelques similitudes

, On prélevait alors un peu de terre sur le territoire de la chefferie adverse, laquelle, après traitement par le ngaka, p.39

, Éric de Rosny comptabilise « quatre cent vingt quatre noms inscrits entre le 24 février et le 3 avril 1975 ». Le prêtre-ethnologue estime supérieur le nombre de consultations journalières, comptant chaque matin trente à quarante personnes qui attendent dans la cour de la « notable de Dieu ». Une cinquantaine de kemsi oeuvre dans la seule chefferie de Bamendjou, pour une population de quinze mille personnes 40 . Une présence considérable 41 , une « voyante » pour trois cents individus, et l'on peut raisonnablement considérer que la grande majorité des habitants

, Sa mère souhaite qu'il prolonge son séjour pour procéder à des rituels qui l'aideront à trouver du travail. Deux cérémonies vont alors se dérouler, la première pour « lever la malédiction de son père », la seconde pour faciliter sa recherche d'emploi. Le cortège se rend d'abord à la concession du père, « belle propriété » aujourd'hui en ruine, où la végétation a repris ses droits. Le père de Jean a été assassiné en 1959, et la première opération consiste à localiser le crâne de son père. Ils sont accompagnés pour cela d'un spécialiste, le sunku 42 , chargé de repérer un emplacement possible (ibid. : 247)

L. Yeux-de-ma-chèvre, Voir chap. : « La Khamsi des montagnes, p.259, 1981.

, Il leur préfère à l'évidence les nggankang (ngaka) pratiquant la divination par l'araignée, auxquels il confère une large place -alors que ces derniers ont presque disparu au moment de l'enquête -leur disparition du reste est concomitante du maquis. Pour D. Watio, les voyants sont des « charlatans », « paresseux », « habiles psychologues » et « malhonnêtes » qui ont acquis le monopole du culte des ancêtres. Voir : Le culte des ancêtres chez les Nyengba (ouest-Cameroun) et ses incidences pastorales, Leur omniprésence pose problème aux observateurs présents en pays bamiléké dans les années 1970. Rejet ou fascination selon les cas. Pradelles de Latour considère leur succès comme une conséquence de l'érosion du modèle traditionnel, p.254, 1986.

. L'ethnographie-des-kemsi-occupe-ainsi-une-large-place, Son récit, du reste, n'est qu'une adaptation fidèle de celui d'Éric de Rosny. Les morts dans la vie africaine. Les rites de deuil en pays Bamiléké au Cameroun, 1986.

, dont le nom ne présente aucun antécédent dans l'ethnographie. sa concession et de réinstaurer l'harmonie familiale était primordiale (ibid. : 248). La situation d'échec dans laquelle se trouvait Jean, tant dans la poursuite de ses études que dans sa recherche d'emploi, était la conséquence du ndo paternel. La « malédiction

, Si celui-ci disait avant Jean : « Je suis lavé de la malchance », c'est le premier qui aurait la paix (ibid. : 253)

. Maquis, Ses compétences reconnues se recentrent autour de la restauration de l'équilibre familial

, A la fin des années 1930, le père Masson, basé à Dschang, recense dans la subdivision quatorze spécialités couvrant cinq grands domaines : les cycles de vie, la maîtrise des éléments naturels, les atteintes en sorcellerie, le repérage de choses cachées ou perdues, Il est intéressant ici de reprendre historiquement leurs attributions, telles qu'elles ont été rapportées successivement

, Bien qu'intervenant plus spécialement lors de la naissance de jumeaux, le missionnaire observe la grande polyvalence du kemsi, sollicité « en toute sorte de circonstances, à l'occasion de procès, de palabres, de maladies, de mariages, de mort, de nouvelles constructions? » (ibid. : 319) Leur vocation intervient à la suite d'une crise d'épilepsie, crise au cours de laquelle Dieu se révèle à eux, sous la forme d'une entité informe et sombre

, tandis que les ngaka, devins héréditaires, étaient spécialisés dans l'identification des défunts à l'origine de maladies, et dans les atteintes aux personnes. Ngaka et kemsi ont des fonctions très proches, sollicités pour les mêmes maux et les mêmes besoins. Le premier tient son savoir de l'initiation, de techniques divinatoires transmises ; le second de Dieu, En 1955 à Bandjoun, les kemsi interviennent dans les domaines touchant aux ancêtres du sol, pp.116-117, 1939.

, Au milieu des années cinquante, Hurault signalait que les ngaka (« gà kà ») occupaient une place

, Aucun décès n'est considéré comme « simple ». Travaillant à Bandjoun et à Bafoussam entre 1968 et 1970, E. Ghomsi rapporte que « Dès qu'un villageois vient à mourir, quelqu'un dans son voisinage est presqu'automatiquement soupçonné de l'avoir tué par la magie. », Voir Les Bamiléké du Cameroun. Essai d'étude historique des origines à 1920, vol.44, p.313, 1972.

, Au début des années 1970, De Rosny considère que les kemsi sont davantage consultés que les ngaka (« nganga ») 46 , et qu'ils occupent le rang le plus élevé dans la hiérarchie des devins (1995 : 265) 47 . Pradelles de Latour note également leur influence très importante : « détenteurs de la vérité », décrit-il, très demandés en matière de « conseils relatifs au culte des ancêtres et prédisant les petits événements de la vie quotidienne 48 . » (1986 : 317). Louis Mbiabo de son côté, dénonce avec virulence l'implication des kemsi dans le quotidien des gens, et le monopole qu'ils exercent sur le culte des défunts (1986 : 254). Jean-Pierre Dongmo, en utilisant le terme courant de « voyant » pour les désigner, décrit leurs attributions actuelles : consultés pour les maladies et les malchances, les « notables de dieu, Dans certaines chefferies comme à Batié, on en compte jusqu'à dix par grand quartier », observe-t-il, au sujet des confréries dites kungan 45 qui réunissent ces devins, p.106, 1962.

«. Devins, Analysant l'implication et les rôles assumés par les femmes mobilisées dans les postes de maquis, Sah pointe le fait suivant : « Selon des témoignages concordants, les femmes combattantes étaient choisies parmi les plus courageuses, mais, ce sont surtout les "tradi-praticiennes" qui paraissent avoir joué un rôle considérable 49 . » A l'appui de ses enquêtes, il indique que ces femmes se chargeaient du « blindage 50 » des combattants, afin de les rendre invisible et invulnérable. Avant chaque opération, une réunion avait lieu dans le refuge de la (ou des) spécialiste(s) en présence des chefs de groupes. Celle-ci prenait la forme d'une séance de divination destinée à, sorciers » au Maquis Une raison tient peut-être à cette prééminence acquise au lendemain du conflit, liée à leur engagement au service des réunions combattantes

, Il précise que les « pères du kungà » sont des 9 notables, des grands serviteurs (nwambo) et des devins héréditaires au nom de mankhüi. Selon Masson, le mankwi était spécialiste des accouchements (1939-1940 : 318), En cas de signes favorables, le groupe se rendait préalablement sur l'un des sites sacrés du lieu où se, vol.45, p.328, 1962.

, Egerton affirme que la confrérie kungan de Bangangté n'est plus, disparue depuis quelques années. L'année précédente pourtant, Labouret, quelques dizaines de kilomètres plus au nord, conduit une ethnographie des ngaka à Bandjoun, dont il montre qu'ils occupent un rôle de premier plan dans la vie rituelle, Les ngaka sortent du champ d'observation des chercheurs ; Pradelles de Latour précise qu'il travaille avec son dernier représentant à Bangoua, 1936.

. Pollock, ) cite le kemsi comme « prêtre de la terre » à Bangwa (chefferie anglophone), en charge des relations avec les ancêtres du sol et avec les ancêtres du chef. Un profil sensiblement équivalent à celui observé en pays bamiléké avant le Maquis, Brain, pp.79-82, 1967.

, L'auteur évoque une implantation principalement urbaine des kemsi, ce dont nous doutons. 49 2008 : 109. L'essentiel de ses précisions lui ont été données par Étienne Tchinda, ancien combattant, l'un des principaux témoins de la période

, Un autre terme était utilisé : « vacciner

, Une question se pose concernant ces défunts invoqués par le devin. S'agissait-il des membres du groupe décédés au combat ? Des fondateurs du quartier où le poste de maquis était implanté ? Aucun élément ne permet de le préciser. la coutume institutionnelle de la chefferie, l'exercice de la médecine occidentale, la cosmologie chrétienne

, Cette signature prend la forme soit d'un grade militaire 56 , soit d'un titre, soit d'un pseudonyme ou nom de guerre. La frontière entre ces deux dernières catégories est étroite, Les nombreux tracts diffusés durant le conflit sont tous porteurs d'une signature

, de l'appellation kwifo qui désigne les confréries du même nom -; 2/ La divination, au travers de titres qui se réfèrent aux spécialistes reconnus, à leurs compétences et à leurs facultés : Nganu, « professeur », koungang, lesquels désignent explicitement le ngaka et sa confrérie

, D'autres choix se portent sur le kemsi et son savoir absolu -« l'oeil et l'oreille du Kamerun », « génie » -, ou sur la catégorie des magiciens réputés nuisibles -« Malam le sorcier ». 3/ La Bible et ses grandes figures : « Sibafou (Dieu tout puissant) » -lequel se réfère à la fois à la, « D'après le vent qui vous parle 58 », nom qui se rapporte à sa maîtrise des forces cosmiques

». «-napoléon and . Zorro, Quelques fois, la signature porte le nom de l'unité combattante : « Groupe des 9 » par exemple, en écho à l'assemblée du kamveu, ou « invisibles et visibles », évoquant l'ambivalence de la personne des notables qui ont fait alliance avec un animal, Grand Serki, vol.59

, Deux méthodes de « blindage », mises en oeuvre par ces leaders, sont régulièrement citées. La première, analogue à la procédure du serment, est basée sur l'ingestion d'un liquide ; la seconde consiste en la réalisation de plusieurs estafilades sur différentes

, Au cours des réunions, chaque chef d'équipe préparait ses hommes pour leur permettre d'échapper à l'ennemi. Cela consistait à inciser avec une lame de rasoir, une partie du corps et frotter la plaie avec des feuilles écrasées. L'homme devenait ainsi invisible

, Les vertus que l'on accorde à ces incisions sont diverses : éviter les forces de l'ordre, accroître les aptitudes physiques et les facultés psychologiques des combattants

». «-capitaine, ». , and «. Commandant,

, Ndé signifiant « notable » dans les chefferies de la zone sud du département des Bamboutos

, Le ngaka est maître des éléments naturels

, Ce dernier titre, nous le pensons, est tiré de l'une des nombreuses adaptations cinématographiques -6 entre 1926 et 1961 -du recueil de contes Les Mille et Une Nuits. Nous allons revenir sur cette question. Quant aux aventures de Zorro, elles feront l'objet de 9 films entre, 1936.

, En partie seulement. Les combattants auditionnés usent généralement du terme « vaccination » pour évoquer cette pratique, terme qui fut repris dans tous les rapports. L'emploi de cette expression, et le mode opératoire qu'elle désigne, attestent selon nous d'un second référent : la vaccination par le BCG 62 , qui immunise les sujets contre la tuberculose. Le verbe « immuniser », qui renvoie, chez les personnes interrogées, à une forme de protection totale, appartient aussi au vocabulaire médical. Les chefs-sorciers témoignent d'un savoir ésotérique composite. Cette caractéristique tient en partie à la diversité des profils impliqués dans les unités combattantes. Les leaders pouvaient être des jeunes sans instruction, des lettrés, des notables, des urbains, des ruraux, des professionnels de tout secteur

, Une Nuits, sont mobilisés pour proposer aux adhérents de rejoindre les bases de l'U.P.C. installées dans d'autres pays. L'initiateur de ce procédé est le jeune chef du mandjon 63 de Darehook mentionné dans le chapitre précédent : Tamokwego [?] semble être considéré comme un très grand sorcier, extrêmement craint

, Il avait fait croire qu'il pouvait faire partir 700 volontaires pour l'Egypte, lesquels voyageraient sur un tapis volant (comme au cinéma, disent les personnes interrogées). Il fallait au préalable se laver les pieds et verser 500 francs 64

, Les 7 et les 9 comptent 6 et 8 hauts dignitaires, auxquels s'ajoute dans les deux cas le chef

. Vaccin-billé-de-calmette and . Guérin,

. Le-mandjon-de-darehook-sera-rebaptisé-«-groupe and . Water, Tamokwego insistait sur l'origine divine du liquide : « Il me précise pour me convaincre que cette eau provient de la "main de Dieu" ». Il décrit ensuite le déroulement de la procédure d'adhésion : « Devant tout le monde [?], il a versé un tout petit peu d'eau dans un verre ordinaire, eau qui était contenue dans un litre en verre blanc et sans inscription

, Les autorités sont surprises devant le nombre de souscripteurs. Les chefs-sorciers sont aussi très souvent les auteurs des tracts laissés sur les lieux des attentats, au croisement des routes, et sur les places de marché. Ces imprimés prennent la forme de courriers d'intimidation, de jugements rendus, de décrets ou d'avis adressés à la population

, Celles-ci débutent généralement par une ou plusieurs informations détenues sur les personnes mises en accusation -touchant à leur vie, leur quotidien, leurs appartenances, leurs réseaux

. Est-récurrent.-c'est, par des données personnelles sur le patient que le kemsi débute sa consultation. Dans ce post-scriptum figurant sur le tract laissé après l'assaut de la chefferie de Bandjoun, le pouvoir médiumnique du kemsi est également invoqué pour défier les forces de l'ordre. Son auteur, en l'occurrence le chef de maquis Paul Momo, prend acte des recherches en cours visant à localiser des leaders importants engagés dans l'opposition armée, ajoutant que la démarche est vaine

, Etes vous sûrs de les avoir si on nous accordait encore quatre -vingt -dix -neuf ans de Maquis ? Impossible je pense car nous vivons par le pouvoir divin nous venant toujours en rêve 66

, D'autres sphères de compétence sont mobilisées, comme la maîtrise des éléments naturels qui caractérisent les ngaka. Les auteurs de ces deux tracts suggèrent que les membres de leurs groupes font corps avec le vent, dans sa dimension la plus absolue

, Le français vous tient souvent des conférences : mais si nous vous tenons verbalement, vous n'allez pas comprendre car toute fois que vous entendez le vent souffler, c'est une conférence que nous tenons entre nous 67

, Prenez en considération tous ces avertissements car le retour sera très mauvais. A ce moment

. «-lettre-adressée-À-antoine-kouam, Sibafou est l'un des pseudonymes utilisés par Jean Djonteu, chef de maquis dans le Mungo, avec lequel travaillera M. Terreta. Cf. chapitre 9

». «-aux-chercheurs-colonialistes and P. Momo, Tract, daté du 25/2/1959, laissé à la chefferie de Bandjoun après l'incendie

, Bulletin de renseignement, du 8 au 21/01/1959. mer. Le vent demande quand il faut se montrer ? [?] Le vent marche nuit et jour vous savez, « Avis à la population et aux colonialistes » contre le paiement de l'impôt, p.68

, Le maquis se présente comme seule instance légitime, et investit les différents registres de l'autorité : coutumier, judiciaire, administratif et policier. Une lettre adressée au chef de Bamougoum par Paul Momo est, à ce titre, exemplaire. Dans ce courrier, daté du 8 février 1959 69 , le chef de maquis -« le Capitaine Cynistre Kamrunais » -dénonce le soutien apporté par le chef au premier ministre Amadou Ahidjo, sa collusion avec les autorités françaises, et la lutte qu'il mène contre la rébellion. Après avoir relaté plusieurs faits en ce sens, il menace explicitement le chef et met en cause sa légitimité. Cet exemple n'est pas rare, Le langage très ferme et menaçant qui caractérise les tracts emprunte au vocabulaire de l'institution de la chefferie

. Monsieur, avec ton groupe, vous n'avez pas des yeux à voir mais le monde voit tout en entendant, et demain, si le Kamerun debout renverse son gouvernement, tu seras sérieusement jugé devant les crânes Kamerunais

, Est-ce qu'il est un membre des synistres, ou communistes ? Il faut bien savoir que le Kamerun de sa libération, n'est pas pour la consultation des chefs et des notables qui se mêlent toujours de part leur nature dans la loi Cadre appelée coutume, Monsieur, en considération, nous ne sommes que des derniers : pourquoi monsieur AHIJO Amadou vous avait déclaré : l'Indépendance qui vient ne trahit pas les coutumes

, Contestant le rôle des élites, ce chef de maquis érige le S.D.N.K. et ses réunions combattantes en nouvelle autorité coutumière. Plus loin, il établit une distinction entre « chef traditionnel » et « chef de groupement » -« groupement » étant la qualification administrative utilisée pour les chefferies -, reléguant le chef dans ce second titre pour marquer la trahison dont il a témoigné à l'égard de son statut, et des familles installées dans les quartiers

». Avertissement and «. , Tract laissé à Loum-Chantier, Loum et Penja (Mungo) le

, le famlà désigne une entité -une réunion -spécialisée dans la vente ou la disparition des personnes, des membres de la famille ou des proches de ceux qui y adhèrent. Cette forme de sorcellerie, née entonnés par les maquisards, prenant pour thème principal la lutte contre ceux qui « vendent le pays », les actions armées sont également justifiées au nom da la bataille à mener contre ces « sorciers, Très répandu dans la province bamiléké

, de mort s'appuient sur des injonctions rituelles formulées dans l'énoncé d'une malédiction, qui prennent à témoin soit l'assemblée alors réunie, soit les crânes. Ordinairement, elles sont toujours le fait de pères (ta), de doyens des confréries ou de devins. Les menaces reportées ci-après figurent sur des tracts laissés après des assauts ou lors de passages, Dans la plupart des cas, les menaces de représailles ou

, Malheur à celui qui se présentera à ladite chefferie pour la reconstruction. Nous savons que les Bandjoun (disent) que les bandits ne peuvent pas traverser leur groupement, pourtant ils escaladent toujours, mais maintenant Bandjoun va sentir la répression de ses fantômes

, Malheur à celui qui essaiera d'ouvrir la boutique

, Le tribunal populaire attend tous ceux qui sont contre le sol natal

, Qui prétendra couper la banane sans être autorisé donnera sa tête

, Nous le mentionnions à la fin du chapitre précédent, les réunions combattantes contrôlent une bonne partie de la province en 1959 et prennent l'ascendant sur les chefs de groupement, les dignitaires, et sur la population. La plupart achètent leur tranquillité et se soumettent, En parallèle au recours à la force, l'usage de moyens coutumiers et rituels se révèle d'une efficacité incontestable

, Difficile de dire qui étaient les spécialistes non directement associés aux unités combattantes

. En, ». Jean-claude, and . Daniel, Les gens auditionnés ne les connaissent pas ou peu, car ils ne font pas partie de leurs postes. Ces « sorciers » traitent rituellement les combattants et initient les chefs d'équipe le cas échéant. Certains peuvent soigner, comme le rapporte ce jeune homme : « C'est ce dernier qui exerce les fonctions de médecin et de sorcier. Il fréquente, à cet effet, tous les camps pour pratiquer les incisions, 71 . » D'autres sont quelques fois rabatteurs

, une expression sans doute empruntée aux de la traite transatlantique, est héritée de l'époque pré-coloniale. Warnier a développé une importante analyse sur le sujet, Cf. Chapitre 9, pp.192-193, 1985.

T. De and M. Thomas, Même si, en raison de leur aura et de leurs attributions, ils occupaient une position à part, hors du champ politique, ils étaient néanmoins assimilés, en tant que spécialistes de la coutume, à une classe de haut rang. A la chefferie, la direction du kungan était assurée par des nwala (serviteurs exerçant des responsabilités d'ordre administratif) et par des membres du kamveu, qui réunissait les 9 notables 77 . L'éventail de leurs compétences fera des ngaka un acteur sollicité du Maquis

, « Avant de se rendre au champ de bataille, ils allaient chaque jour à l'aube chez le nggangkang de leur quartier qui leur passait sur leur corps du kaolin mélangé à des herbes spéciales, dont le mbha -les herbes spécifiques qui représentent le pouvoir de se transformer en animal. Cette médecine devait les protéger des balles et des javelots de l'ennemi. Les récits n'exaltent pas la bravoure des guerriers, mais vantent les plantes qui les ont rendus invulnérables » (ibid. : 329). Le ngaka conférait protection et invincibilité. Notons, dans ce cas précis, la correspondance établie entre les formes de protection sollicitées et les armes utilisées, qui fait incontestablement écho à la situation du Maquis. La dernière remarque formulée par l'ethnologue ne laisse planer aucun doute : les personnes interrogées mettent en avant les facultés acquises par les combattants, non leur mérite et leur engagement en situation. Les témoignages plus anciens, ayant trait aux faits de guerre, Pradelles de Latour rapporte qu'en cas de conflit avec une chefferie voisine, les bangouas s'adressaient préalablement à ce spécialiste avant de combattre. Le consulter était systématique et impératif. Le ngaka leur remettait en la circonstance des herbes à ingérer, p.328, 1986.

, Le préfixe kun signifie « réunion, « alliance » ou « force vitale » -nous y reviendrons plus loin. 77, pp.73-74, 1950.

L. Pradelles-de, Le premier indique que les 9 notables sont « membres héréditaires » du kungan à Bangou, et le second observe à Bangoua que l'un des 9 notables est le « père, p.327, 1986.

, Esser 1898, pp.91-95, 1939.

, L'implication de ces devins dans les situations de guerre est également mise en avant par le chef de Bapa -membre du kungan -lorsqu'il décrit le champ d'activités de ces confréries à Jean-Paul Notué et Louis Perrois. Contribution à l'étude des sociétés secrètes chez les Bamiléké

, Section III : La société ku'ngan, ORSTOM, p.62, 1984.

, Horizon Pleins Textes

, 327) 81 . Cette faculté, d'agir ou de faire corps avec les éléments naturels, pluie et du feu, ils régnaient sans partage sur les forces cosmiques », résume Pradelles de Latour, 1986.

, Lorsqu'ils reviennent quelques temps après, femmes et enfants constatent que l'araignée a déplacé les morceaux, en les orientant vers le champ de bataille. Parmi les hommes venus constater le dispositif, l'un d'eux comprend que l'araignée veut parler. Cet homme, précise le récit, était un ngaka. Il procéda alors à plusieurs tests pour vérifier la véracité du message de l'araaignée. Celle-ci, Mentionnons ce dernier fait en faveur de notre hypothèse : le récit d'origine de la divination par l'araignée recueilli en 1972 par Pradelles de Latour

, Les traits distinctifs décrits et analysés par Pradelles de Latour indiquent que le profil du ngaka est, au moment de son enquête

. Du-kungan-au-kana, dont les procédures ritualisées témoignent d'une évolution décisive en matière de traitement des défunts. Des procédures, rappelons-le, développées dans le cadre d'une association librement créée. Ce qui caractérise en premier lieu la mise en scène du groupe, c'est l'acte sacrificiel accompli sur un volatile -poulet ou poule en fonction du sexe du défunt 82 -, lequel est d'abord grillé à la flamme et déplumé, sacrifice par le feu et apaisement des défunts Revenons au Kana

, Une offrande signifiant que le défunt mécontent est apaisé, que les mésaventures liées à la non-célébration de ses funérailles, ne se reproduiront plus. Pour tenter de retracer une généalogie possible du protocole suivi par le Kana, Au terme du processus, un morceau est remis à chacun des membres pour être ingéré

, De manière générale, l'immolation d'un poulet intervenait en de nombreuses circonstances

, Les instruments de musique des sociétés étaient consacrés -ou « bénis » -par le sacrifice d'un volatile, un acte que l'on réitérait à chaque circonstance festive (Delarozière 1950 : 99). Cette forme sacrificielle ponctuait les rites d'agrégation, accomplis lors des cérémonies d

, Les entorses à cette règle sont nombreuses

, De même, le sacrifice d'un volatile intervenait dans le cadre des procédures de promotion des membres, ou de réparation de fautes commises par les sociétaires

, le fils désigné devait offrir 9 poulets pour que les confrères du défunt procèdent à son enterrement (Hurault 1962 : 120). Egerton rapporte également l'usage de coq pour les ordalies 84 pratiquées à la chefferie en cas de, vol.de calamité, p.242, 1939.

, L'immolation du poulet participait, selon le père Albert, de la stabilité du lien institutionnel entre vivants et défunts à la chefferie

, Une cérémonie que présidait un ngaka. De même, lors d'un incendie de case contenant les crânes des ancêtres féminins, l'occupante des lieux devait présenter ses excuses et les installer dans une nouvelle demeure au travers d'une cérémonie incluant l'immolation d'un poulet. Un acte très important, puisque dans le cas contraire, les filles de la maison risquaient de perdre la raison. Le sacrifice d'un poulet entérinait également la procédure d'inhumation du crâne d'un défunt -qui intervenait un à deux ans après la mort -pour le placer dans la pièce de la maison réservée à ces reliques, On y recourait également pour le règlement de litiges familiaux

, Pradelles de Latour rapporte de son côté l'usage d'un poulet pour « effacer » une souillure ou un malheur. Dans l'ethnographie cependant, l'essentiel des procédures de lavage et de transfert requiert une poule. Il en va de même pour les sacrifices et les offrandes que les princes doivent effectuer auprès des ancêtres de la chefferie. Dans ce denier cas, le recours à une femelle sert de marqueur féminin, plaçant les fils de chef dans une position « hors pouvoir » à l'endroit de la chefferie (1962 :62). Pradelles de Latour rapporte enfin l'immolation d'une poule à l'occasion d'un, Une poule était utilisée pour identifier les individus liés à un animal. Mais aussi dans les rites de lavage, ou de transfert du ndo : le volatile servait alors de réceptacle de la « mauvaise chose, p.227, 1962.

L. Le-kana, histoire des procédures sacrificielles bamiléké. A l'instar du caprin, le volatile est au coeur des dispositifs rituels qui marquent la multiplicité des liens de dépendance des vivants envers leurs défunts, que l'on considère l'entité familiale ou la chefferie. Par ailleurs, l'officiant est toujours une personne assermentée : devin, notable, serviteur

, A cette distinction s'en ajoute une seconde, touchant au traitement du volatile : dans le premier cas, le poulet est « déchiqueté » et jeté négligemment sur les canaris dépositaires des crânes, dans le second, il est « grillé à la flamme ». Il précise encore que l'officiant, un ngaka, ingère un morceau. La procédure sacrificielle suivie par le Kana intègre d'une certaine façon les deux modalités : la préparation spécifique du volatile dédiée aux mauvais morts -l'officiant du Kana déchiquette le poulet ou la poule -, et le type de cuisson réservé aux bons morts. Le volatile est cuit deux fois, d'abord grillé, puis, une fois déchiqueté, bouilli dans une marmite. Le procédé mis en oeuvre combine les deux modes de cuisson, en y associant un troisième : celui réservé aux vivants, illustré par cette seconde phase. Les deux premiers permettent de passer d, Considérons maintenant le mode de cuisson observé dans la prestation du Kana : la cuisson par le feu. Pradelles de Latour rappelle une distinction importante au sujet des offrandes faites aux défunts : aux mauvais morts est dédiée la viande crue, aux bons morts la viande cuite, p.157, 1986.

, laquelle intervenait lors de la plantation de deux arbres importants dans une concession nouvellement attribuée. Le premier, dit cang, entérinait un titre de propriété. Le second, dit cèshi, marquait le lien avec le fondateur du lieu 85 . Celui-ci était déclaré « lieu du fondateur » en vertu de la procédure suivante : Le nggangkang le consacre zeshi « lieu de dieu 86 » par le sacrifice d'un coq grillé à la flamme qu'il déchiquète en petits morceaux assaisonnés d'huile de palme et de sel

, Labouret note dans les années 1930 des pratiques très proches. Lors de l'installation d'une famille sur une nouvelle terre -une circonstance qui impliquait le déménagement des crânes de la maisonnée -, le ngaka grillait à la flamme des légumes avant de les répartir entre les membres de la famille. Par ailleurs, « lever une malédiction, L'auteur ajoute que la nature de la viande et le mode de cuisson sont similaires lorsque l'on destine des offrandes aux ancêtres, 1986.

, Un dernier parallèle souligne l'importance de ce dispositif rituel dans les deux cas. Lors de la création du Kana de Tchapa, le président nous rappelait que

«. Pradelles-de-latour-traduit-le-suffixe-«-shi-»-par and . Dieu, Il ne désigne en aucune façon un être suprême mais bien le fondateur ou l'ancêtre premier. Du reste, cette confusion ou assimilation se retrouve dans toute l'ethnographie. Seuls le père Albert (1943) et le géographe Hurault (1962) s'appliqueront à réintégrer le sens premier du, p.225, 1986.

. Ibid, 225. 88 1975 : 189. « Lors de la préparation d'un repas sacrificiel

, deux cérémonies avaient eu lieu : le sacrifice d'un porc et l'immolation d'un poulet sur un bûcher. L'officiant avait, devant les membres réunis, sacrifier un volatile en observant les mêmes règles que celles suivies en public. Dans une étude consacrée à la corporation des ngaka, Jean-Claude Barbier reporte la description d'une cérémonie conduite lors de l'intégration d'un successeur désigné à la confrérie du kungan. Celle-ci montre que le sacrifice du volatile à la flamme, Aucune description malheureusement n'accompagne les rituels mentionnés. fondateur -l'« assise

, Sur les sons du tam-tam et des tambours, 1'héritier danse deux tours. Entre temps les autres allument, au milieu de la pièce, un feu dans lequel le successeur tient le coq pour le brûler vif. Lorsque le coq est mort, le sacrifiant s'agenouille, ouvre la poitrine et arrache le coeur du coq, A 6 heures du matin a lieu l'initiation sacrificielle du fils héritier du fétiche de son père

, Rappelons cette caractéristique dominante des réunions bamiléké : rite de fondation et rite d'agrégation ne font qu'un, puisque le second est une réitération du premier. Il inscrit le récipiendaire dans une continuité, un ordre dont les pères fondateurs constituent l'origine. Une autre phase initiatique -ou une variante -des ngaka, décrite dans un témoignage rapporté par Jean-Paul Notué et Louis Perrois

, acquisition de la force du kè, marquée par l'alliance contractée avec un animal, il lui restait une « épreuve », celle du feu : « L'initié doit passer à travers un bûcher lorsqu'il a avalé le kè 91 . » Reportons ici une séquence

C. Dans-le, Afin de protéger les récoltes, celles-ci s'affairaient pendant huit jours, la première de jour et la seconde de nuit. Chants et danses avaient lieu sur la place du marché, et, la nuit, les membres du kwifo constituaient un bûcher et manipulaient des brandons enflammés « pour conjurer les dangers qui [menaçaient] les récoltes ». Notons cette inversion dans la description de l'administrateur : ce ne sont pas les membres du kwifo qui oeuvraient ici mais ceux du kungan, une série de rituels effectués conjointement par les membres des confréries kungan et kwifo

, Relevons cet autre détail : au terme de la séquence sacrificielle -et de la prestation

. Chefferie-de-batoufam.-foze, L. Samo, and . Et-wingert-elfried, La dernière phase de la procédure d'initiation décrite par Pradelles de Latour précise seulement la consommation de coeurs de coqs. Mais aucun détail n'est donné sur l'immolation préalable, vol.91, p.69, 1979.

, pacte avec le buffle, animal craint par toutes les autres espèces, constituait l'un des points forts de leur autorité

. Le-ka-de, Kana désigne aussi ce que les observateurs ont traduit par « force vitale », « magie », ou par puissance régénératrice 97 . Une « force » tenue des fondateurs

B. Bandjoun, . Batié, . Kang-À-bangoua-et-kan-À-bapi-98, . Bafounda, and . Bamendjinda, Ka est un concept à double entrée : à la fois « force » -transmise à l'ensemble des hommes adultes par le ngaka -, et « alliance » -pacte scellé avec un animal, réservé aux dignitaires et à ces devins. Pour ces derniers, l'alliance était étendue aux éléments naturels. Fondé sur l'assimilation, le ka connaîtra des évolutions au cours de l'histoire, en s'ouvrant notamment à l'acquisition de vertus propres aux technologies, comme le fait de voler -sur le modèle de l'avion. Autrement dit, le « blindage » pratiqué sur les combattants bamiléké, et le principe de sa réussite, s'appuyait sur les formes multiples qui caractérisaient la notion de ka

, Les ngaka et leurs confréries sont en perte de vitesse au lendemain du Maquis 99 . Jusque dans les années 1970 cependant, ils semblent avoir détenu le monopole sur ce dispositif sacrificiel

L. Bamendjinda, Au coeur de leur identité respective. Comment un tel glissement -on dirait aujourd'hui un transfert de compétences -a-t-il pu s'opérer ? Considérer aujourd'hui le Kana comme une forme de renaissance du kungan serait erroné. Rien dans le profil des membres du Kana ne s'apparente à celui des anciens ngaka. Envisager par ailleurs une cohabitation des deux entités dans l'histoire récente s'avère risqué. Une telle situation est impensable dans une même chefferie

, Le premier tient à la destinée des confréries kungan pendant la période coloniale et au lendemain des Indépendances ; le second nous renvoie au Maquis, Selon nous, il faut y voir deux autres facteurs, potentiellement explicatifs

, Relevé dans un rapport de tournée, 16-21/11/1933, subdivision de Bafoussam, Cf. chapitre, vol.3

, En revanche, Jean-Claude Barbier, Louis Perrois et Jean-Paul Notué constatent, au tournant des années 1980, une présence importante des confréries kungan dans plusieurs chefferies. Cette présence, selon nous, est en lien avec la politique de revitalisation des traditions menée à cette période, qui accompagne la forte croissance du marché de l'art Grassfields. vous importants : funérailles de chef et de notable, festivités nationales organisées pour les dates anniversaires de la métropole, inaugurations et visites de personnalités politiques et coutumières. Elles assurent également l'animation à l'occasion des campagnes électorales. Les chefs initient une mise en valeur du local, une vie culturelle en partie incarnée par ses nouveaux ensembles, Pradelles de Latour constitue son ethnographie sur les ngaka à partir d'entretiens avec le dernier de ses représentants à Bangoua. Il avance à ce sujet une statistique. Selon ses estimations, les ngaka étaient environ 200 au début de l'ère coloniale, pour une population de 10000 habitants, p.323, 1972.

». «-carnavalesque, bras armé du chef, devenant à la fois « amusant » et « ridicule » sous la plume d'un employé de commerce en 1956. D'autres sont appréciées pour leur caractère « émouvant », perçues comme un mélange de « bizarreries » et de « gestes fous ». Pour les immigrés, toute prestation villageoise -interprétée par des labels, des fanfares ou des confréries -relève d'un spectacle, d'un divertissement prisé qu'il convient de juger, d'évaluer, de critiquer en tant que tel, en vertu d'une grille d'appréciation qui relève de l'esthétisme. La position des confréries devient délicate : d'un côté, elles se révèlent impropres à rehausser l'image des chefferies villageoises, mais de l'autre, elles fascinent en raison notamment de leurs masques, Les valeurs de la culture et du développement, formulées par les colons et dorénavant portées par une partie importante des lettrés, se heurtent aux « traditions » illustrées par les confréries de notables. Rappelons-nous les jugements portés sur leurs prestations publiques : « grotesque

, Au milieu des années 1960, elles intègrent le champ de la culture nationale. Le recensement systématique des formes d'art vivant qui intervient dans le cadre des préparatifs du festival de Dakar en 1965, révèle la présence du kungan à Yaoundé et à Douala 100 . Enfin, J-B. Obama, coordinateur de la campagne de recensement des biens culturels, en fait l'une des formes d'expression phare de la sélection camerounaise : « [?] Le Festival de Dakar a donné l'occasion de voir surgir, dans la Capitale même, ces images d'une violence d'évocation inouïe du cosmos végétal, animal, humain et sur-humain : je pense à la danse Kounga, dirigée par Djenkam Michel résidant actuellement avec son groupe à Messa (Yaoundé), Les confréries kungan n'échapperont pas à cette vague de spectacularisation qui domine dans les années 1950. Leur apparition en public constitue l'un des attraits des festivités du 14 juillet, vol.101

, Une sélection de leurs interprétations musicales figure sur plusieurs disques -45 et 33 tours -produits

. Cf, , vol.5

. «-le-cameroun, , p.44, 1966.

, p.7. et à des techniques, jusque là strictement réservés. Parmi ces protocoles, figurait le dispositif sacrificiel qui distinguait l'identité rituelle des confréries réunissant les ngaka, pp.12-13

, d'une part ; le traitement de la mortalité quotidienne d'autre part. Le premier aspect a été longuement analysé. Considérons ici le second. Les membres d'une réunion constituée sont tenus par un lien intangible. Le principe de solidarité impliquait nécessairement que l'on « honore », d'une façon ou d'une autre, les « frères » tombés au combat, laissés sur place ou ramenés. Selon nous, il fallait nécessairement recourir à des actes rituels, ne serait-ce que pour éviter une possible « malédiction, L'hypothèse semble plausible à l'appui de deux ordres de faits : les opérations de « blindage

, Revenons sur le déroulement du sacrifice conduit par l'officiant du Kana. Le poulet préparé est assimilé au défunt auquel on rend hommage

. Latour, nous avons souligné que la procédure sacrificielle suivie par le Kana intègre deux modalités : la préparation spécifique du volatile que les ngaka réservaient aux mauvais morts -l'officiant déchiquette le poulet ou la poule -, et le type de cuisson qu'ils dédiaient aux bons morts. Le volatile est cuit deux fois, d'abord grillé, puis, une fois déchiqueté, bouilli dans une marmite. Le procédé mis en oeuvre combine les deux modes de cuisson

, Pour les protagonistes, on dit que « l'on mange le défunt ». A l'instar des ngaka, les membres du Kana sont en mesure de tout ingérer. Cette aptitude, que seuls ces devins détenaient, les mettait non seulement à l'abri du champ de la sorcellerie, mais leur conférait un pouvoir sur ses agents. Selon nous

, Ajoutons enfin ceci : c'est en partie la même génération qui se trouve engagée dans les unités combattantes du Maquis et qui anime, dix ans plus tard, au début des années 1970, les associations culturelles de danse traditionnelle, 1960.

L. Kana and . Le-pénemfon, Le premier met en scène un sacrifice animal qui renvoie à l'être célébré, en traitant les malheurs qu'il a pu provoquer, le second multiplie les scénettes visant à satisfaire le défunt d'un côté, à rassurer les travail d'enquête et d'analyse, nous considérons qu'elle ne peut être écartée, pertinente au même titre que les autres. La fin des hostilités fut saluée partout au travers de cérémonies collectives de réconciliation organisées sur les lieux sacrés des chefferies 107 . Ces processions furent reconduites chaque année pour la date anniversaire de la fin du conflit. On s'appuya ainsi sur leur image pour garantir la paix et pour célébrer le retour à la normale

. De-rosny-avance-le-chiffre-d'une-cinquantaine-de-praticiens-À-bamendjou, Pradelles de Latour remarque leur présence importante en ville où « leur clientèle abonde ». L'influence qu'ils prennent dans les années 1970 fait débat. Deux thèses soutenues en 1986 par des doctorants bamiléké posent le problème de leur place acquise et de leur pratique 108 . Ils bénéficient du soutien actif de l'administration. Nous le mentionnions plus haut, De Rosny signale la bienveillance du sous-préfet de la Mifi à l'égard des kemsi -qu'il juge moins « superstitieux » que les autres spécialistes -, et dont il contrôle les activités. L'État, qui encadre étroitement la province, s'immisce dans la prise en charge thérapeutique du Maquis

, et de la consultation des « ancêtres » qui se trouvaient liés aux actions projetées. Les archives militaires révèlent deux autres faits : d'une part, que certains chefs de maquis se disaient kemsi, d'autre part, que les responsables rituels des postes de maquis -chef de groupe ou personne assermentée -vont recourir régulièrement à la figure de Dieu et à la Bible dans leur pratique, tant au niveau de la procédure de serment que celle visant à protéger les personnes engagées 109, Si l'on en croit Sah, les kemsi furent, au même titre que les ngaka, mobilisés dans les postes de maquis, chargés du « blindage » des combattants, des soins à prodiguer aux blessés

, Notre propos ne tend pas à montrer qu'une partie des meneurs de la lutte armée vont se « reconvertir » dans la divination et grossir les rangs du corps florissant constitué par les kemsi dans les années 1970, mais à considérer que les kemsi engagés dans les maquis poursuivront leur activité à l'issue. Ces derniers, non seulement vont prendre en charge le traitement rituel des mauvais morts du conflit, mais ils vont contribuer à faire accepter la présence des nouveaux ensembles artistiques soutenus par l'État. Dès les premières représentations, la configuration scénographique du Pénemfon impressionne, voisine de manifestations relevant de la sorcellerie

D. Rosny, , p.98, 1995.

D. Deltombe, , 2011.

. Cf and . Supra,

. Cf, chapitre 9 et supra. Nous avons cité en particulier le cas de Tamokwego

, Mais les emblèmes révèlent aussi une autre zone d'ombre. Les emblèmes sont des objets par nature équivoques, marqueurs à la fois d'une condition et d'un univers secret, celui incarné par l'institution. Ce droit à l'usage interroge la nature du collectif qui les affiche. « On n'en connaît pas » les procédures de fondation, et nul ne sait si le matériel utilisé a fait l'objet d'un traitement spécifique. L'énigme reste entière. L'ambiguïté est d'autant plus présente que chacun peut imaginer, à l'appui de ce qu'il vit dans les réunions auxquelles il appartient, les énoncés formulés en commun, et le pouvoir d'action qu'on leur reconnaît. La physionomie des réunions, le registre performatif, la nature de leur identité funéraire, attestent de leur caractère institué. Dernier trait : ces groupes ont acquis une position légitime, non pas seulement au regard de leurs fondateurs et membres défunts -à l'instar des confréries de notables, célébrations de toutes les catégories de défunt. L'une cependant a dominé en raison de la tragédie vécue. Ils incarnent à la fois cette mémoire et les conditions de leur usage. Ce matériel infecté, contaminé, illustre le champ rituel dans lequel ces groupes ont été engagés, et auquel, finalement, ils appartiennent aujourd'hui

, Une reconnaissance statutaire, il est vrai, décisive, puisqu'elle rime avec consécration, la notabilité conférant égards et privilèges. Déplaçons légèrement le point de vue ici, pour attester du fait suivant : plus que la notabilité, c'est l'institution de la chefferie qui constitue le premier référent aux yeux des cadets, au travers de sa figure de proue -la personne du chef -, de son organisation pyramidale -la détention de titres de notabilité et l'appartenance à des confréries hiérarchisées -et de ses règles d'étiquette. C'est la raison pour laquelle nous avons privilégié cette dénomination, Quittons les associations proprement dites pour considérer leurs acteurs, en opérant un retour à notre point de départ, à la condition de cadet bamiléké

J. Bourdieu and D. Warnier, Retracer l'itinéraire -pluriel -des cadets bamiléké appelle quelques précisions s'agissant des présupposés théoriques qui ont guidé sa mise en oeuvre. A l'instar de P

M. Fabre and . Coquet, de ce que Warnier nomme par « civilisation » bamiléké 3 , c'est-à-dire le cadre de représentations et de comportements inscrit dans la longue durée que porte l'institution de la chefferie ; ce qui, de l'autre, touche à la perception en situation des acteurs, et, pouvons-nous ajouter, à la perception synchronique de ces derniers, par nature contingente à chacune des époques et aux modèles qui les caractérisent. Deux ordres de faits qui se combinent, s'ajustent ou s'opposent, via des systèmes de valeurs que nous avons tenté de repérer et de décrire, et qui fournissent, selon nous, les « objets du désir 4 » et les cadres de l'action. La portée heuristique de la notion d'habitus 5 -en tant que grille d'analyse des pratiques -telle que l'a définie Pierre Bourdieu, et de bien d'autres, nous avons retenu et analysé conjointement deux ordres de faits : ce qui relève, d'un côté

. Cf, Cadets et notables ont été envisagés comme deux ensembles antagonistes

. Cf, La formation de « chefferies de l'extérieur » sur les lieux d'immigration est de ce point de vue exemplaire, Chap. 10 : « L'acteur et la civilisation, vol.3, pp.249-270, 1993.

. Ibid, Dans une telle perspective, les faits rapportés dans le chapitre 4 n'auraient pas lieu d'être. Du reste, il nuance sa position au terme de son inventaire des « répertoires de conduites » propres aux Grassfields : « [?] Ces répertoires ne sont pas clos. Les acteurs les réinventent perpétuellement, par l'usage qu'ils en font, par innovation et emprunts d'éléments nouveaux, Contrairement à Warnier, nous ne pensons pas que les besoins, les goûts et les aspirations, des acteurs sociaux relèvent essentiellement -sinon exclusivement -de l'« héritage culturel, p.261

«. Structures, Esquisse d'une théorie de la pratique, pp.256-284, 1972.

, « Inculcation » serait plus juste. C'est sur cette même base, que l'habitus est envisagée simultanément en tant que matrice de perceptions

, État camerounais, non seulement imposent de fortes contraintes à l'institution de la chefferie, mais se présentent comme des alternatives

, au sein desquels se forgent des repères et des usages qui s'appuient sur l'un et sur l'autre. Qui en proposent, finalement, une forme de synthèse. De plus, ces milieux et leurs acteurs jouissent d'une légitimité, dans la mesure où ils se posent comme « médiateurs » entre deux mondes potentiellement irréductibles. Ajoutons enfin que, dans ce jeu d'équilibre, leur présence est nécessaire. Elle permet à l'un d'asseoir sa visée, et à l'autre de sauver ce qui peut l'être, en tentant de garder un contrôle sur l'évolution en cours. Aussi, au regard des cadets et de la chefferie, nous allons esquisser les contours de « modèles repris, créés, et portés par le bas, L'intervalle créé entre les deux, produit par la coexistence de deux ordres concurrentiels, a facilité l'émergence d'espaces délimités, de milieux sociaux

, Le premier trait qu'il convient de souligner réside dans le choix migratoire qui fut massivement adopté. Nous le mentionnions en introduction : l'histoire de la chefferie bamiléké s'écrit sans ses cadets à partir de la présence coloniale. Ou, plus exactement

, « La revanche des sociétés africaines, pp.79-81, 2008.

, Préface à la nouvelle édition, vol.9, p.10

, Au sens où l'entendent Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron dans l'introduction de La Reproduction

, Un mécanisme constitutif de toute « formation sociale, entendue comme système de rapports de force et de sens entre des groupes ou des classes, p.20

, de l'image que les immigrés renvoient à leur communauté d'origine. A compter des années 1930, le désir et l'identification se portent sur l'ailleurs, sur une autre civilisation, dominante et perçue comme riche et prometteuse. Cette seconde histoire, cette vie à et de l'extérieur

, constitue un observatoire de choix permettant d'appréhender les modalités selon lesquelles les référents chefferie et société coloniale s'associent, et ce, à tous les niveaux : politique, économique, social, religieux, éthique, etc. Ajoutons que cette diaspora nombreuse n'est pas en position de subordination vis-à-vis de l'institution de la chefferie, mais en position de quasi-équilibre. Elle respecte un certain nombre de règles impérieuses

, État dans un second temps, émergent des profils, des modes d'action, des espaces de compétences, des lieux de vie et des milieux sociaux, que les cadets vont créer, concevoir, et façonner. Citons, à l'appui des pages qui précèdent, le modèle de l'« évolué », la maîtrise de l'écriture, l'appropriation des technologies importées, le cadre urbain et son style de vie, la chefferie de l'extérieur, les associations, les syndicats, l'engagement et la lutte politiques, les sociétés de spectacle et les associations culturelles de danse traditionnelle, mais également la divination exercée au nom de Dieu. Cette liste n'est pas exhaustive, des études privilégiant d'autres angles de vue en révéleraient d'autres. Ces formes sociales constituent autant de lieux de production de nouvelles normes et valeurs, hybrides et potentiellement concurrentes avec l'ordre ancien. Cependant, celles-ci se basent nécessairement sur les quatre points cardinaux que projette l'institution de la chefferie : la relation aux défunts, les réunions, la hiérarchie et la considération acquise par les paiements. Pour illustrer ce champ des possibles

L. , Avec la présence coloniale, l'institution de la chefferie se conjugue au passé. Le « modernisme », le « progrès », le « développement », l'« instruction », sont des normes souveraines et inculquées à marche forcée. Ce cadre idéologique, relègue, par contraste, la chefferie dans la « tradition

. L'«-Évolué-»-urbain, . Lettré-devient-le-contre-modèle-du-notable-villageois, «. Le, and . Tapentatisme, Son goût pour les toilettes soignées s'accommode mal de l'allure de ses compatriotes restés au pays, se présentant dans leur plus simple appareil. L'« évolué » se révèle un profil-repère à partir duquel on envisage la chefferie d'aujourd'hui et de demain. Son appréciation, ses jugements, sur la vie au village, sur ses règles, ses comportements, ses croyances, ses pratiques rituelles et festives, posent question

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