Fossil as a preceptor of epistemology of paleontology - Toward an historiography of living beings
Le fossile, précepteur de l'épistémologie de la paléontologie : pour une historiographie du vivant
Résumé
The fossil is the essential seat of the knowledge of the past living beings and consequently of that of the present. It is epistemologically a-phenomenal, non-experimental, incomplete and historical. This epistemological nature causes important constraints in the way of making the history of the living beings for the paleontologist : the historiography of the living. How does the fossil as a natural object and its epistemological nature constrain the epistemological process of paleontology and ultimately the historiography of life ?
The first part of this work aims to trace the history of the fossil object itself through the vagaries of its definitions from antiquity to today. I show that the fossil we know today, that is to say, a mineral object whose origin is organic and which has a historicity, is the result of its rejection, at the very end of the 18th century, of mineralogical systems by the mineralogists themselves. The fossil passes in some way from the mineral world to the living world.
From this acquired biological status, the second part of my work try to shed light on the historiographical device that palaeontology develops. So, I propose a structure of how do we write history? in three stages. The first shows the epistemological role of perception in the acquisition of fundamental data in paleontology: perception of the form and historicity of geological objects. The second moment of the fossil is that of paleontological facts, where the recognition of the living, the dating of the archives and their location intertwine. Finally, the third moment is that of the questioning of paleontological facts and their epistemological transformation into paleontological events, stages necessary for the rewriting of the history of life.
Le fossile est le siège incontournable de la connaissance du passé du vivant et par conséquent de celle du présent. Il est épistémologiquement a-phénoménal, non-expérimentable, incomplet et historique. Cette nature épistémologique occasionne des contraintes importantes dans la manière de fabriquer l'histoire du vivant par le paléontologue : l'historiographie du vivant. Comment le fossile comme objet naturel et sa nature épistémologique vont-ils contraindre le processus épistémologique de la paléontologie et en définitive l'historiographie du vivant ?
La première partie de ce travail vise à retracer l’histoire de l’objet fossile lui-même à travers les aléas de ses définitions depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui. Je montre que le fossile que nous connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire un objet minéral dont l’origine est organique et qui possède une historicité, est le résultat de son rejet, à la toute fin du 18e siècle, des systématiques minéralogiques par les minéralogistes eux-mêmes. Le fossile passe en quelque sorte du monde minéral au monde du vivant.
A partir de ce statut biologique acquis, la seconde partie de mon travail essaie de mettre en lumière le dispositif historiographique dont se dote la paléontologie. Ainsi, je propose une structure du comment écrit-on l’histoire ? en trois temps. Le premier montre le rôle épistémologique de la perception dans l’acquisition des données fondamentales en paléontologie, : perception de la forme et de l’historicité des objets géologiques. Le second moment du fossile est celui des faits paléontologiques, où s’entrecroisent la reconnaissance du vivant, la datation des archives et leur localisation. Pour finir, le troisième moment est celui du questionnement des faits paléontologiques et leur transformation épistémologique en événements paléontologiques, étapes nécessaires à la réécriture de l’histoire du vivant.
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