«. L-'apport-de-cette-littérature-concerne, pour l'essentiel, non l'histoire de la guerre 1939-1945, mais l'étude des mentalités contemporaines, p.709

L. De-détester and . Juifs, Pour Vidal-Naquet, le mensonge des négationnistes comporte six principes extrêmement simples

. Allemagne-hitlérienne-ne-porte-pas-la-responsabilité-majeure-de-la-seconde-guerre-mondiale-[, ] 5-L'ennemi majeur du genre humain pendant les années trente et quarante n'est pas l'Allemagne nazie, mais l'URSS de Staline. 6- Le génocide est une invention de la propagande alliée, p.710

P. Vidal-naquet, Les assassins de la mémoire Un Eichmann de papier et autres essais sur le révisionnisme, p.8, 1991.

. Quoi-qu-'il-en-soit-la-france, faire quelque tapage; et ce n'est pas seulement dans le monde où l'on se bat que l'on s'est ému, mais bien aussi dans le monde religieux. M. Francis Magnard s'était demandé, non sans raison, si le rédacteur en chef du Monde avait publié son ouvrage avec l'assentiment tacite de l'archevêque de Paris, qui entretient avec ce journal d'étroites relations. Or, dans une note quasi officielle

M. Evidemment and . Drumont, et les « ecclésiastiques » en question n'ont pas dû employer toutes leurs influences à le dissuader de publier son travail. Sans cela, M. Drumont est trop bon catholique pour n'avoir pas sacrifié impitoyablement le fruit de ses veilles. La question de l'archevêché nous paraît donc résolue

L. Sémite, est rapace, cruel, insatiable, insinuant Amasser est son seul but ; l'idéal est pour lui lettre morte. Après l'instinct de la possession, le seul sentiment qui trouve place dans son coeur, s'il en a un, c'est sa haine de l'Aryen, dont il rêve l

L. 'aryen and . Le-catholique, Rêveur, généreux, s'amusant d'un rien, incapable de haïr, indifférent au gain, ne sachant se courber, c'est l'antithèse vivante du Sémite. Il se laissera piller, voler par le Sémite qui lui mangera la laine sur le dos jusqu'au sang

S. Seulement and . On-va-trop-loin, si on veut lui enlever son joujou après avoir pris son pain, il se fâchera, commencera à s'apercevoir qu'on s'est moqué de lui, et alors il frappera comme un aveugle

C. Certes and . Conception-historique-est-une-peu-factice, C'était un paradoxe intéressant à développer. Mais M. Drumont a si bien senti que les grands faits de l'histoire ne lui Ces bons cléricaux ! Il a paru, ces jours derniers, un livre qui a soulevé l'indignation publique. Ce livre -deux gros volumes intitulé : la France juive, est un ramassis indigeste de toutes les calomnies, de toutes les injures grossières publiées par la presse catholique la plus infime, et notamment par l'Anti-Sémitique, non seulement contre les israélites, mais aussi contre les francs-maçons

L. De-cette-diatribe-est-un-rédacteur-du-monde and M. Drumont, Le Monde est, on le sait, le journal attitré de l'archevêché de Paris Jusqu'à quel point, l'archevêché a-t-il approuvé la publication de l'odieux pamphlet ? Il est difficile de le dire. 'archevêché, il est vrai a fait déclarer, par le Gaulois, qu'il était absolument étranger à cette publication ; mais tout mauvais cas est niable, et il est très compréhensible que

C. 'était-la-ruine-de-ce-pauvre-homme, et quoi que je n'eusse pas un sou à ce moment, l'idée ne me vint pas un instant de mettre l'imprimeur sur la paille; il lui suffit de m'exprimer ses regrets pour que, sur l'heure, je lui fisse remise pleine et entière de ces dix mille francs, Le bonhomme eut les yeux pleins de reconnaissance et il me dit : -Il faut que vous les connaissiez tous

E. Drumont and . Orné-du-bon-À-tirer-signé-de-sa-main, Depuis dix-sept ans que je possède ce document, j'ai suivi M. Drumont de loin, sans amertume et sans colère, avec le seul sentiment d'une profonde pitié pour un jeune homme, condamné par je ne sais quelle fatalité à devenir au début de sa carrière : Marchal mourut du delirium tremens dans un ruisseau du faubourg Montmartre, entouré du mépris universel

. En, auquel ses infamies sans nombre avaient fait sous l'empire une forte notoriété, est le seul personnage qui ait trouvé grâce aux yeux de M. Drumont qui, pendant plusieurs années, a vécu des libéralités d'une famille juive. Il ne faut pas s'en étonner, puisqu'il a été son premier patron

. De-vérités, Elle dit aussi la faiblesse de l'ouvrage qui se réclame de l'Histoire et qui porte les marques de la disproportion et de l'injustice du pamphlet

M. E. Le-catholicisme-de and . Drumont-inspire-et-vicie-le-livre, une autre religion est dénoncée. C'est la préoccupation religieuse qui a troublé la vision de l'observateur, qui a enflammé la phrase du styliste. A chaque page, l'affirmation chrétienne reparaît, et alors le réquisitoire contre l'être physique, contre les moeurs, contre les habitudes d'esprit, contre le rôle historique, contre la race, prend une allure de déclaration de guerre religieuse impossible à contresigner. Enfermé dans l'armure étroite du dogme, hanté par l'idée fixe qui fait aussi bien des persécuteurs et des persécutés, des bourreaux et des martyrs, l'écrivain de la France juive est le plus souvent un fanatique qui prononce des sentences et se refuse à des explications. Tout ce qui est juif lui est ennemi. Et l'on pourrait ajouter que tout ce qui lui est ennemi devient juif. Des réclamations se sont déjà élevées avec des extraits de naissance et des généalogies à l'appui, contre les catalogues qu'il a dressés. Il est à prévoir qu'il s'en élèvera d'autres et que nombre de faits reconnus inexacts seront rectifiés dans les éditions futures, Mais ne fussent pas maintenues, à voir comment, avec une rage de conviction peu commune, les noms et les choses de significations les plus diverses ont été incorporés dans ce bilan en désordre

A. Côté-des-faits-indéniables, se pressent les racontars, les bouts de conversation, les coupures de journaux, les vagues faits-divers, les allusions des chroniques, tout un fouillis d'informations recueillit pêle-mêle. Et l'on s'étonne d'abord que, voulant être le dénonciateur d'un état de choses et l'historien d'une société, l'écrivain qui pouvait ne se servir que d'affirmations nettes et de documents irrécusables, n'indique pas ses sources mieux reconnues, ne prouve pas une critique

. Taine-et-À-mettre-le-récit-de-la, Conquête juive " sous le patronage de l'auteur de la Conquête jacobine. C'est le même procédé de recherches. C'est le même parti-pris de travail. C'est l'a priori

C. Qu, C'est ainsi qu'il écrit les pages stupéfiantes sur l'enterrement de Victor Noir, sur les maîtresses juives, procurées machiaveliquement aux grands seigneurs, sur Marchal de Bussy, sur M. Léo Taxil, sur la franc-maçonnerie. C'est ainsi que, par horreur des nuances, par méfiance de l'analyse, il s'acharne à créer une figure symbolique du Juif, faite à la fois de vérité et d'erreur. Vraiment, c'est à croire que ce croyant oublie l'origine du dieu qu'il adore

. Mordecaï-affirme-qu, il est nécessaire de rétablir la nationalité d'Israël ? C'est aussi la pensée qu

L. Juifs-sont-nomades, Quand ils avaient une patrie, ils ne voulaient pas y vivre Bien avant la conquête de Titus, ils étaient dispersés; les juiveries couvraient le monde latin, et celle de Jérusalem n'était ni la plus riche ni la plus nombreuse. La vérité est qu'ils se sont, de tout temps, accommodés à merveille d'une vie errante

!. Hélas and . Le-présent-est-fait-du-passé, Les siècles chrétiens ont fabriqué le juif moderne. Vous l'avez méprisé : il est prêcher que pour des convaincus et probablement

L. France-juive-est-un, des ces livres à scandale dont nous ne nous occupons pas ; l'auteur poursuit les juifs d'une haine implacable, et il arrive à la même conclusion que les Révolutionnaires socialistes : la confiscation et, en cas de résistance inévitable

. Le, ici un caractère de convention élégante; de temps en temps, rarement, il amenait une blessure grave ou mortelle; mais tel qu'il a été pratiqué samedi par MM. Drumont et Meyer, c'est une simple lutte à coups de poing

A. Meyer, une rencontre a été jugée indispensable par les témoins des deux parties. Cette rencontre a eu lieu aujourd'hui, à trois heures

M. Au-premier-engagement, Drumont ayant attaqué son adversaire avec une grand vivacité, il en est résulté un corps à corps dans lequel les témoins, malgré la convention qui avait été faite entre eux de ne pas intervenir, se sont vus dans la nécessité de le faire à la suite d'un mouvement involontaire dans lequel la main gauche de M

M. Le-combat-s-'étant-alors-arrêté, Meyer s'est approché des témoins de M. Drumont et leur a exprimé tous ses regrets et fait ses excuses pour les mouvements inconscients dont ses nerfs n

. Drumont-arrive, la sonnette ne cesse pas On commence à s'arrêter dans la rue devant la maison, en voyant tous ces gens qui entrent... des gens qui viennent me dire : « Ah ! que nous vous remercions d'avoir dit ce que nous sentons ! » Il y a des carmélites qui m'ont fait dire qu'elles prieraient pour moi samedi... et ma béguine, qui vient d'entrer chez moi et à qui on a dit que j'étais une sorte de curé laïque, Elle ne sait plus où elle en est... Oui, il n'y a plus qu'un seul exemplaire, p.760

F. Il-y-a-beaucoup-de-choses-dans-cette and . Juive, on eût bien pu se méprendre aux vraies intentions de l'auteur, si lui-même, dans sa préface et surtout dans sa conclusion, avec une singulière et sereine audace de fanatisme, ne les eût que trop nettement accusées Dans ces eux gros volumes, où ne manquent certes pas les apparences de talent, quelques anecdotes lestement contées, quelques portraits heureusement touchés, mais où abondent les vaines déclamation et les personnalités offensantes, il est question de tout, mais il ne s'agit que des juifs Si la France de M. Grévy, comme d'ailleurs tout le monde en convient, ne ressemble guère à celle de Louis XIV et encore moins à celle de Saint Louis, la faute, ou plutôt le crime, en est donc aux juifs; si nous aimons l'argent beaucoup plus que l'honneur, et presque autant que la vie, ce qui sans doute ne s'était jamais vu que de nos jours, c'est aux juifs qu'il faut nous en prendre; coupables de tout ce qu'ils font, les juifs le sont également de ce qu'ils ne font pas, mais qu'ils nous font faire : l'expédition du Tonkin, par exemple, ou la révolution française, ou le pamphlet même de M. Drumont, que M. Drumont, en effet, n'aurait pas écrit si les juifs n'existaient pas; et, de jour en jour plus nombreux, plus puissants, plus riches, -surtout plus riches, -les juifs réduiront enfin les chrétiens à la glèbe pour peu que le chrétien tarde encore à " supprimer " les juifs : voilà bien, p.760

. Ne-me-trompe, M. Tout-le-livre-de, and . Drumont, J'en ai lu beaucoup de plus claires, dont l'idée principale se dégageait plus nette et s'embarrassait moins de développements inutiles : j'

M. Existe-t-il-d-'abord,-comme-le-croit and . Drumont, Aryen ? Peut-être, pour se prononcer, faudrait-il savoir avant tout ce que c'est un Sémite et ce que c'est un Aryen. M. Drumont le sait-il ? et quand il oppose la " candeur " naturelle de l'Aryen à " l'astuce " innée du Sémite, ne se moque-t-il pas un peu de son lecteur ? Car évidemment il veut rire quand il nous dut que tout juif dégagerait une odeur de race, foetor judaïca : -et de plus, il fait un solécisme, ce qui n'est pas bien de la part d'un Aryen. Toutes ces théories sur les races étaient bonnes jadis, elles sont bonnes encore pour ceux qui se paient de mots. Mais pour ceux qui, comme nous, ne sont pas absolument sûrs qu'un Chinois ou même un Peau-Rouge ne soient des hommes, pour ceux qui pensent qu'il y a de ressemblances que l'on ne croit, plus de rapports et de traits communs entre un mandarin du Céleste Empire et un préfet de la république française, il y en a sans doute bien davantage, et de plus frappants entre un rémisier juif et un coulissier catholique. Nos érudits ont d'ailleurs maintes fois prouvé que s'il coulait dans les veines du juif un peu de sang sémitique, il y était largement mélangé; que " pendant de longs siècles, des masses très considérables de populations non israélites avaient embrassé le judaïsme (Ernest Renan, le Judaïsme comme race et comme religion Paris 1883); " qu'un juif gaulois du temps de Chilpéric ou du roi Dagobert était sans doute un gaulois de race qui professait le Dieu d'Israël; et la preuve a paru généralement bonne. En admettant que l'ethnographie fût une science certaine et qu'il y eût un type juif, ce type même serait donc à peine juif, ne serait pas certainement sémitique, mais l'histoire, l'histoire seule, c'est-à-dire nous mêmes et nos pères; -leurs lois, leurs préjugés et leurs persécutions

M. Oui and . Drumont, est-ce pas nous qui depuis plus de mille ans leur avons fait, pour nous résister, pour durer, pour vivre seulement, une loi de se rapprocher, de se soutenir et de s'entraider ? Est-il également vrai, comme on l'a si souvent répété, comme le répète M. Drumont, et avec insistance, que les juifs ne soient capables que du commerce de l'argent, qu'ils répugnent par nature aux professions manuelles, que leur travail ne consiste guère qu'à exploiter celui des autres ? Je ne le crois pas; et je sais, comme tout le monde, nombre d'exemples du contraire. Mais, en ce cas même, et supposé qu'effectivement, Spinoza, par exemple, ait jadis exploité les marchands d'Amsterdam, -lesquels étaient encore de bien candides et bien naïfs chrétiens sans doute, -nous ne pourrions nous en prendre qu'à nous, qui, depuis tant de siècles, avons écarté les juifs de es professions qu'on leur reproche aujourd'hui de ne pas exercer. Et quand enfin il serait vrai, -car je vais jusque là, parce qu'on peut y aller, -quand il serait vrai qu'il subsiste toujours dans le fond de leurs coeurs un vieux levain de haine contre le nom chrétien, qui l'y aurait mis si ce n'est encore nous ? Qui l'y a cultivé ? Qui prendrait soin de l'y faire fermenter, si ce n'est M. Drumont lui-même, avec des pamphlets comme le sien ? Il faut être justes : si les juifs ont leurs vices, et en admettant que quelques uns de ces vies non-seulement leur soient propres, mais encore soient de ceux qui répugnent le plus à la " généreuse nature " de l'Aryen, ce n'est pas en tant que juifs ou que sémites qu, les juifs se tiennent et se soutiennent entre eux qui sont pourtant des Aryens, passent pour avoir tous les vices que M. Drumont attribue aux Sémites; -et quelques autres encore

C. Qui-semble-plus-juste-et-mieux-vu-dans-le-livre-de and M. , Drumont c'est ce qu'il y dit sur l'influence de certaines idées juives, depuis tantôt une centaine d'années, sur l'orientation nouvelle, si je puis ainsi dire, de l'esprit moderne. Et, à ce propos, je suis étonné qu'il ne soit pas autorisé du témoignage d'un écrivain juif, M. James Darmesteter, dans une brochure intitulée : Coup d'oeil sur l'histoire du peuple juif Le judaïsme

L. Darmesteter, est enfin arrivé en présence d'un état de pensée qu'il n'a pas à combattre, parce qu'il y reconnaît ses instincts et ses traditions On ne saurait mieux dire, avec plus de franchise, que tout ce qui se fait contre le christianisme se fait conséquemment au profit, pour la plus grande gloire du judaïsme et que la coïncidence est entière entre un certain idéal moderne et l'idéal traditionnel et " charnel " des juifs. C'est aussi, je le répète, ce que M. Drumont a très bien vu, mais dont il n'a eu tort que de rendre les juifs eux-mêmes responsables, attendu qu'ils n'ont rien fait ni rien pu faire, quoi que M. Darmesteter en dise ailleurs, pour amener le triomphe de cet idéal moderne : ils n'ont eu qu'à nous laisser faire, Nous nous sommes chargés sans eux de découvrir et de formuler les lois brutales qui gouvernement nos sociétés contemporaines, de substituer aux sentiments de la patrie le cosmopolitisme économique, de borner les ambitions humaines à la possessions des seuls biens ce monde; et nos philosophes, pour tout cela, nos révolutionnaires et nos économistes, n'ont pas eu besoin de s'inspirer autrement du Talmud ou de la Bible même : ils l'ont trouvé tout seul

. Que-formait-en-france, par exemple, une trentaine de fermiers généraux, la fortune, comme la noblesse, représentait quelque chose d'autre, si je puis ainsi dire, et de plus qu'elle-même Elle était vraiment une force sociale, parce qu'elle était une force morale. On s'enrichissait lentement. L'aïeul avait cultivé la terre de ses propres mains, le père hasardait son modeste héritage dans le petit commerce ou dans la petite industrie, le fils achetait une charge ou un office et si, durant ce temps, ils ne s'étaient départis ni les uns ni les autres d'une étroite parcimonie, d'un esprit héréditaire de sagesse, d'ordre et d'activité, le petit-fils qui naissait riche, pouvait alors commencer une grande fortune. De telle sorte que la richesse représentait aussi non seulement comme je crois que disent les économistes, le travail accumulé de trois ou quatre générations, mais encore toutes les vertus modestes qui perpétuent l'amour du travail dans une même famille, et quelque chose enfin de plus haut, de plus noble, de plus rare que tout cela : le sacrifice de l'égoïsme à l'intérêt, la considération, Nous pouvons ajouter que, dans ce anciennes sociétés

C. 'est-ici-ce-qui-fait-aujourd, audace heureuse, quand encore ce n'est pas la somme de jouissances vulgaires que l'on évalue qu'il peut procurer à ses possesseurs Nul ne s'est enrichi de si laide façon, dans la grande usure ou dans le jeu, par des opérations si malpropres, que nous ne l'admirions sincèrement d'avoir fait fortune, à moins que nous le jalousions et qu'ainsi nous ne lui donnions la sensation plus aiguë de la supériorité qu'il s'attribue sur nous Rien de plus naturel, si la fin justifie les moyens, si ce n'est plus l'emploie que l'on en fait, la manière dont on l'a gagné qui purifient l'argent, mais au contraire, l'argent dont le prestige ennoblit tout ce que l'on a pu faire pour s'en emparer. Mais qu'y a-t-il de plus immoral si nos actes sont ce qu'ils sont, valent ce qu'ils valent, en eux-mêmes, par eux-mêmes, indépendamment de leurs suites, et si les quantités sur lesquelles on opère ne changent rien aux vrais noms des choses ? Il est permis d'aimer l'argent, puisque aussi bien sans cela, l'homme étant ce qu'il est, son activité manquerait de son plus vif aiguillon; il n'est pas permis de croire que tous les moyens de se le procurer soient tous également légitimes; et c'est la distinction que nous ne savons plus faire aujourd'hui. Le temps approche où il ne sera pas fâcheux, mais honteux d'être pauvre : et c, je veux dire le vin qu'il nous vend, -comme tout homme d'affaires est pleinement convaincu qu'à défaut d'une vraie mine ou d'un vrai chemin de fer, on peut toujours mettre en actions la crédule avidité des sots

M. Est-ce-là-par-hasard-ce-que and . Darmesteer, heure, appelait emphatiquement l'un des deux grands dogmes du judaïsme : unité de loi dans le monde, -ou le monothéisme de la richesse ? Un seul Dieu, le veau d'or, et une seule distinction, celle de la fortune; une seule loi, par conséquent, qui est de s'enrichir. Je serais tenté de le croire. Et voici l'autre grand dogme : triomphe terrestre de la justice dans l'humanité, c'est-à-dire croyance au progrès et à la réalisation du royaume de Dieu parmi nous, ou, en d'autres termes

. Drumont and . Qu-'à-la-sincérité-de-colère, Si, d'ailleurs, les juifs étaient vraiment aussi puissants en France que le croit M. Drumont, le plus sûr moyen d'accroître leur puissance ne serait-il pas justement de renouveler contre eux les persécutions d'autrefois ? Mais ils peuvent dormir tranquilles dans leurs hôtels " bien capitonnés " , comme dit M. Renan, et s'y laisser mourir " au milieu des oeuvres d'un art délicat et des images du plaisir qu'ils épuisé, " parce que s'il se trouvait -comme tout est possible, et surtout de nos jours , -quelques malheureux pour les y aller inquiéter, ceux-là mêmes qui ne les aiment point voudraient du moins défendre en eux la seule chose que nous respections encore quelquefois, j'entends les droits de l'humanité. Hath not a Jew eyes ? hath not a Jew hands, organs, senses, affections, passions ? F. Brunetière François Buloz crée, Revue des Deux Mondes. C'est la première revue moderne du XIXème siècle

G. Sand, . Tocqueville, V. Tourgueniev, and . En, Cet article de Brunetière repose plus sur les sentiments et les convictions du rédacteur en chef de la Revue des deux mondes que sur le pamphlet de Drumont, qu'il ne cite qu'une douzaine de fois dans son article Au début on pourrait croire que Brunetière est antisémite quand il écrit : " ce n'est pas qu'en général, pour ma part, je goûte beaucoup les juifs; et je crois même, en y réfléchissant, pas pour autant judéophobe puisqu'il affirme : " les juifs sont peut-être encore ceux qu'il convient d'accueillir le plus favorablement La conception de Brunetière pour l'argent est celle de tout bon catholique conservateur, ce qui signifie l'argent sale et la référence obligée de Jésus chassant les marchands du Temple. Il ne faut pas oublier que l'usure fut interdire pendant très longtemps aux chrétiens. Voilà pourquoi Brunetière écrit : " Les économistes ont d'excellents raisonnements, je veux du moins le croire, pour établir l'utilité politique de la spéculation; je trouve qu'ils en manquent pour démontrer sa valeur morale, Malheureusement Brunetière tombe dans le stéréotype du Juif agioteur on peut toujours mettre en actions la crédule avidité des sots. Est-ce là par hasard ce que M, 1870.

[. Darmesteter, ] appelait emphatiquement l'un des deux grands dogmes du judaïsme : unité loi dans le monde ou le monothéisme de la richesse ? Un seul Dieu, le veau d'or. Je serais tenté de le croire Je serais, Toutefois, Brunetière ne semble pas tout a fait convaincu par ce stéréotype puisqu'il parle au conditionnel

. Concernant-le-complot-juif and . Brunetière-use-encore-d-'un-conditionnel-dubitatif, Est-il vrai qu'il jouent un si grand rôle dans le monde, comme le pense M. Drumont, comme ils le laissent euxmêmes entendre volontiers, qu'ils nous conduisent où ils veulent sans que nous le sachions On serait tenté de le croire Le conditionnel est attaché à " on " et non à " je " , ce qui signifie que Brunetière parle au nom de l'opinion pas publique et non en son nom. et de rajouter pour confirmer le doute : " je ne devine pas l'intérêt qu'ils y pourraient avoir, Ce qui est un encouragement à douter de la part de Brunetière envers son lectorat. Et pour en finir avec le mythe du complot

L. Brunetière-intègre and . Juifs-dans-la-société-française-une-fois-pour-toute, Quoi qu'ils disent et quoi qu'ils fassent, ils sont avec nous citoyens de la même patrie " . Phrase qui aura son importance u moment de l'affaire Dreyfus. En effet, comme nous l

P. Brunetière, la catastrophe ne manquera pas d'arriver tôt ou tard. Mais comment la faute en sera-t-elle aux juifs, plutôt qu'aux protestants, p.479

M. Juive-de and . Drumont-est-un-sujet-d-'étonnement, Enfin on se trouve en présence d'un écrivain sincère, passionné jusqu'à la folie, tapant à droite et à gauche, blessant ennemis et amis. Sa haine enfiellée est si intense qu'elle lui trouble la vue; il ne distingue plus, il ne voit pas que juifs et catholiques n'adorent qu'un seul Dieu, le Capital; il ne comprend pas que les juifs sont les plus fermes soutiens du catholicisme, comme les libres-penseurs à la Gonet sont les plus fidèles votars du budget des cultes Au moyen-âge, les juifs étaient les usuriers de profession, l'usure était le seul métier que les chrétiens leur laissaient; mais, depuis longtemps

L. Juifs-que and M. , Drumont hait si cordialement aiment si tendrement le catholicisme, que le juif Mirès fournit au pape Pie IX l'argent nécessaire pour pouvoir défendre son pouvoir temporel. Les papes de nos jours vivent dans la plus intime amitié avec les juifs, ces papes de l'or; ils les anoblissent

E. Drumont-antisémite-parisien-de and P. , une pension aristocratique du Faubourg Saint-Honoré dont les élèves suivaient les cours du Lycée Bonaparte Succès de classe Pour une punition injuste, son père l'en retire Employé dans les bureaux de la Préfecture de la Seine, où son père avait passé. Employé exécrable. Quitte l'emploi au bout de quelques mois « pour ne pas voler plus longtemps l'Etat, et se promet de le rembourser un jour, anonymement, des 500 francs qu'il estime avoir indûment touchés durant ce stage. Collabore à différents périodiques : le Moniteur du Bâtiment, où il est payé en quittances insolvables qu'il récupère lui-même; à la Revue Théâtrale (2fr. la colonne, pas payé l'été) ; le Contemporain, la Chronique Illustrée (nourri deux fois la semaine, au Gaulois, au Journal officiel, au Bien public, comme critique littéraire, 1874.

P. Mon, Académie Française; un roman : le Dernier des Trémolin, un four noir; les Papiers inédits de Saint-Simon. Puis, tout à coup, se révèle pamphlétaire et prend la tête du mouvement antisémite. La France Juive, qui eut cent-cinquante éditions, La France Juive devant l'opinion, La fin d'un Monde, La Dernière bataille, Le Testament d'un antisémite, et, ces jours derniers, enfin : Le Secret de Fourmies, qui fit le bruit que l'on sait. On a fait courir le bruit qu'il joue au seigneur-capitaliste, dans sa retraite de Soisy-sous-Etioles, Publie successivement : les Fêtes Nationales de Paris, 1878.

. Détective, Coucher : 1 heure du matin Esprit peu lucide le matin, fait des armes en se levant, sort à cheval et lit les journaux Déjeune à midi, fume un cigare et travaille jusqu'à 8 heures. Reçoit; dîne à 7 heures 1/2, puis retravaille jusqu'à 1 heure du matin. Pas gourmand, goûte assez les bonnes choses mais en petite quantité. « Je n'ai pas l'indifférence de Victor Hugo qui mangeait de la morue. J'aime à voir sur ma table des choses jolies à regarder, de beaux fruits pas exemple, sauf à n'y pas toucher. » Beefteack saignant, ou gigot saignant, oh ! très saignant, aux pommes. Café. Va peu dans le monde; pas musicien. N'aime pas les voyages lointains. Parisien, mais aime la campagne, toutes les montagnes, la mer, les forêts, « toute la nature ! ». Croit à la chiromancie, en fat lui-même. Sa fleur : la rose, ses auteurs et l'Imitation. Eclectique en art : préférence pour les primitifs; délaisse les bibelots, qu'il adora jadis. Partisan de l'alliance russe, le tsar étant antisémite. A été païen jusqu'aux décrets; à présent catholique pratiquant, va à la messe tous les dimanches, se confesse et fait ses Pâques, Sa bête : le cheval. Sa bête noire : le Juif. Il dit : « Je ne suis pas un énergumène, ni un téméraire, ni un fou, je combats les Juifs comme un danger social envahissant. J'aurais vécu très tranquille, comme Cathelineau, qui faisait son pain avec un gendarme de sa famille. Pour lui cette visite est prophétique, il est convaincu qu'il y retournera un jour... moins tranquillement. En cas de guerre, « Rotschild peut être sûr de son affaire

. Graphologie, Ecriture d'opiniâtre et de violent Esprit déductif avec une part d'intuition (lettres séparées et jointes) Coeur sans tendresse et de sensibilité moyenne (pente médiocre, peu de courbes) Personnalité (majuscules de la signature séparées du reste des lettres) Peu partisan des largesses (finales écourtées)

C. 'est-de-la-politique, Cela se fait avec des intrigues, des intérêts, des compromis de toute espèce Un livre au contraire, un vrai livre, se fait avec l'intelligence et le coeur Quand il remue l'opinion c'est que l'auteur, dégagé de toute préoccupation personnelle, a laissé parler son âme et que le cri de cette âme a été droit à d'autres âmes. 'esprit de parti peut accumuler tous les sophismes

«. Les-oeuvres-d, un homme quand vous les enseveliriez dans des montagnes de guano, sous les obscures ordures de tous les hiboux malfaisants ne périssent pas et ne peuvent pas périr. Ce qu'il y avait de lumière éternelle dans un homme et dans sa vie, cela précisément est ajouté aux éternités : cela y subsiste pour toujours comme une nouvelle et divine portion de la somme des choses, a new divine portion of the sum of things

A. Carlyle, . Agrippa-d-'aubigné, . Le-fier-lutteur-du-seizième-siècle, and . Qu, il y a de grand dans ce livre qui pénètre, intrépide et bravant toutes les colères, chez ceux mêmes qu'il attaque, Va, livre, tu n'es que trop beau Pour être né dans le tombeau Duquel mon exil te délivre... Sois hardi, ne te cache point ! Entre chez les rois mal en point

. Sur-ce-point,-mon-cher-confrère, vous êtes de mon avis; mais, si je vous ai bien compris, ce que vous désirez de moi, c'est la filiation des idées qui m'ont conduit à écrire la France Juive et mon opinion même sur ce livre

F. En and . Juive, ce livre qu'on prétend si âpre, si violent et qui l'est peut-être par endroits, est l'oeuvre d'un homme très poli, très modeste et très simple; pour tout dire d'un mot, c'est l'oeuvre d

. Patricien-ou-plébéien, il a toujours la main prompte à se porter au chapeau ou à la casquette, la bouche ouverte pour dire : « Bonjour la compagnie ! ». Il cède sa place à tout venant

E. Au, Allemand et surtout l'Anglais, que Toussenel a appelé « un Juif roux ». Quel monstrueux développement du moi ! Le chapeau vissé sur la tête, l'aspect insolent et roide, ils prennent partout le meilleur coin et le meilleur morceau

. Pour-prendre-paris-comme-capitale-de-la-juiverie, pour installer là les Rotschild sur un trône d'or et d'argent il fallait, d'ailleurs, être juif;, c'est-à-dire joindre à la plus merveilleuse dextérité en affaire, la plus incroyable ignorance des traditions d'un pays et du tempérament d'une race. Ce n'est pas leur faute, c'est plus fort qu'eux; tous les trois cents ans

. Paris, C'est la ville où six jours séparent les noces de Marguerite de Valois et du roi de Navarre des scènes de la Saint-Barthélémy, la ville où deux années s'écoulent entre la Fédération et les massacres de septembre. C'est la ville-femme qui se reprend tout à coup, avec cette étonnant facilité de la femme, à tout oublier de ceux qu'elle hait

L. Parisien-n, observation en prenant ce terme observare dans le sens étymologique, observare , se préserver vis-à-vis de quelque chose. LE Parisien non seulement ne vend pas de lorgnette, mais il ne sait pas s'en servir. La lorgnette est spéciale aux Juifs, il est vrai qu'une fois millionnaires, ils la remplacent par le télescope. Cela me met en mémoire un mot réussi de M. Hébrard

L. Parisien, une vie qui fut longtemps charmante, il ne voit ni de près, ni de loin, par l'excellente raison qu'il ne regarde rien. L'invasion juive a pu se produire sans qu'il se doutât même que tout changeait autour de lui En revanche, il a, de temps en temps, des visions rapides, précises, fraîches, comme on en a au réveil quand on s'est bien levé, -quelque chose comme des explosions de clairvoyance. Il découvre tout brusquement : il aperçoit cette bande sémitique maîtresse partout : ces financiers véreux devenus les arbitres de l'élégance, ces médecins de Chicago, devenus grands-officiers de la Légion d'honneur, ces interlopes de toutes catégories installés dans les meilleures places. « Ah ça, s'écrie-t-il, d'où cette horde ? où sommes-nous ? Qu'est-ce qui est arrivé ? » Le livre d'un bon Parisien, bien doux, résigné au labeur, ennemi de toute réclame, discipliné à la tâche quotidienne -telle est la France Juive, je le répète. Cette étude sociale, aux vives allures, a pour préface vingt ans du travail le plus consciencieux -et le moins bruyant. Aussi personne ne s'y est-il trompé à Paris, devait me mettre tout le monde sur les bras, a fini par me mettre tout le monde dans les bras

. Je-suis-moi-même,-je-vous-le-déclare, surpris de tant de succès Un diplomate qui avait eu l'honneur de dîner avec un des grands-ducs de Russie, me racontait en quels termes véritablement flatteurs le grand-duc avait bien voulu parler de mon oeuvre. LE chef d'une des plus importantes exploitations agricoles d'Algérie m'écrit que tous les chefs arabes qui savent le français lisent le volume, le soir

. Je-me-dis-parfois,-«-c-'est-tout-de-même-toi,-mon-pauvre-drumont, Faut-il que tu aies assisté à des vols impunis, à des escroqueries récompensées par la Légion d'honneur, à des outrages à la religion, à des écrasements de faibles, à des entreprises de puffisme éhonté, pour que cette oeuvre d'indignation et de justice, ait jailli tout à coup de ta cervelle ! Faut-il que tes concitoyens aient enduré d'iniquités, de passe-droits, d'infamies de toute espèces

. Deux-hommes-dont-le-nom-est-synonyme-d-'honneur, un jeune historien qui porte dignement un héritage glorieux qui aurait été lourd pour un autre, viennent raconter sans colère les faits dont ils ont été témoins; ils cherchent plutôt à atténuer qu'à amplifier; ils ne poussent pas ces cris d'orfraie que poussent les Juifs, dès qu'on leur marche seulement sur la pointe du pied. Il était évident que des deux adversaires, l'un avait combattu loyalement tandis que l'autre combattait déloyalement. Barthelon aurait pu dire cela dans un mot et le minimum de justice dont nous aurions été satisfaits aurait, qu'on me passe l'expression, tenu dans le coin de mon oeil. Les Rotschild tiennent à faire bien constater dans un arrêt, qu'un Juif a le droit d'assassiner un chrétien pour 200 francs; ils tiennent à nous appliquer à notre tour le Werhgeld qui exigeait plus d'argent de celui qui avait frappé

. Le-président-de-la-10è-correctionnelle, Chambre n'a même pas la pudeur de cacher sa partialité. Pour accomplir le marché infâme, il aurait pu, comme me le disait un républicain, allez dans un hôtel meublé ou se mettre du moins derrière un arbre : il préfère retrousser sa jupe noire en public

A. Parisien-facile-À-s-'accommoder-de-tout and . Au-parisien-content-de-peu-comme-sa-soeur-jenny-l-'ouvrière,-succède-le-parisien-qu, Trois mois après, on aperçoit dans un coin une robe puante et déshonorée que chacun repoussait du pied et dans laquelle s'agitait une masse gémissante. C'est tout ce qui restait de Barthelon Regarde et passe ! aurait dit encore le Florentin... -Tu m'as refusé la justice qui est un droit, mauvais juge, je te refuse le respect qu'on ne doit qu'à celui qui remplit son devoir Je t'outrage, non dans ta vie privée, mais dans l'exercice de tes fonctions. Si tu veux recommencer le débat, devant un jury, j'aurais cette fois le témoignage d'hommes de loyauté, de droiture et de coeur, désolés de l'usage qu'on a fait de leur autorité en escrime, et qui sont devenus presque des amis pour moi depuis que tout malentendu a été dissipé entre nous. au vrai, ce n'est pas à moi qui l'ai faite cette France Juive, c'est Paris; j'entends par là, le bon, l'honnête

. En-tout-cas-paris-est-ainsi-et-il-ne-peut-pas-se-refaire, C'est la ville des idées simples, des solutions nettes, des conceptions claires, que cette ville qu'on prétend si subtile et si raffinée Une thèse s'y résume en quelques mots. -Décidément ce sont des filous que tous ces princes d'Israël. -Sans aucun doute... Puisqu'ils n'avaient rien, il y a cinquante ans

!. -eh-bien, s'ils ont volé, il fait qu'ils rendent

L. Discussion and . Close, Ce raisonnement plein de logique est entré dans toutes les cervelles et tout le monde est disposé à suivre le prince ou le chef populaire qui fera passer cette

A. Paris-c, effet, comme me le disait encore Goncourt l'autre jour, ne pourra être complètement apprécié que dans quelques années, lorsque les âmes et les intelligences imprégnées des pensées qu'il dégage seront mûres pour la solution. Tout artiste, tout créateur original, tout remueur d'opinion peut s'appliquer la parole de Saint-Bonnet : « Un homme de génie est un produit mérité par les aïeux. » Ils auraient tort de s'effrayer, dans leur modestie d'Aryens, de ce mot de génie. vient de generare, engendrer; tout homme qui génère quelque chose dans le monde des idées est un homme de génie. Il y a des femmes admirablement belles qui n'ont jamais pu avoir d'enfants et des laiderons qui en ont de superbes, Il y a de même des talents magnifiques qui n'ont rien enfanté et des génies très incomplets qui ont porté dans leurs flancs une postérité qui a troublé le monde

. La-femme-d, un modeste employé de l'état civil, disait le poète, avait huit enfants, et à la mort de son mari il lui en restait quatre. La pension était très modique et pourtant il fallait faire vivre ce petit monde là

J. Le, témoin de la vie de cette simple et noble amie et c'est parce que j'ai grandi auprès de cette femme que je suis devenu poète, car vous l'avez sans doute deviné

J. 'essaierai-de-peindre-quelque-jour-ce-ménage-de-petit-employé, de 1 200 francs pour commencer, s'installant dans des meubles achetés à crédit, guettant l'augmentation régulière de tous les trois ans, pour avoir un fauteuil, une table de plus, quelques couverts, un objet utile Avec ces minces ressources, on élevait les enfants, on les habillait, on faisait une honorable figure en toute occasion. C'est une page à conter encore de ce Paris complexe que l'on juge si mal et qui, d'ailleurs, est si différent de ce qu'il était jadis. Mon grand père qui n'a jamais quitté Lille a travaillé jusqu'à 75 ans. Moitié ouvrier, moitié artiste, comme les artisans d'autrefois, il était à la fois peintre sur porcelaine. Il s'en allait tous les matins au cimetière où dormait sa femme morte toute jeune et se remettait au travail, jusqu'au soir. Il n'a jamais franchi le seuil d'un café, il n'a même jamais fumé, il n'a jamais été malade et

L. and F. Et-probe-s, entretenue, gaspillant tout, des pratiques de faiseur interlope et de brasseur d'affaires qui sont le fond de notre système financier actuel; elle a aimé cette oeuvre où elle revivait elle-même. C'est par ce côté que j'ai remué et touché. Individuellement je vaux moins très probablement que Me Rousse ou le duc de la Rochefoucauld-Bisaccia, pour citer les hommes que je prends toujours comme proto-types de certains états d'esprit dans les sommités de la société, J'ai habité de longues années sous les tentes de Bélial, et aux heures ardentes de la jeunesse, je n'ai pas évité les pièges que le Démon tend à ceux qui sont livrés à eux-mêmes sur le pavé de Paris. En réalité, j'ai sur la morale sociale des idées plus droites que les leurs

. Vous-connaissez-l-'enquête-ordonnée-par-la-chambre, Quelle jolie occasion pour un chrétien de monter à la tribune le sourire aux lèvres ! « Messieurs, ce projet d'enquête sur la constitution des fortunes actuelles ne peut être efficace que si l'enquête est générale. 68 000 religieux et religieuses possèdent 600 millions de biens, la plupart en immeubles. Dans ces maisons qui leur appartiennent ils nourrissent, ils recueillent, ils soignent des milliers de vieillards, d'orphelins, de malades, d'indigents. cette somme, fut-elle réalisée, représenterait à peu près dix mille francs pour chaque membre de congrégations. Nous ne nous opposons pas cependant à cette enquête, mais je ne doute pas que vous ne la vouliez complète en recherchant s'il est vrai que MM. de Rotschild possèdent, rien que pour la branche française, trois milliards selon les uns, six milliards selon les autres. Je ne doute point davantage que vous ne vouliez vous enquérir des moyens qu'ils ont pu employer pour acquérir une fortune aussi considérable en si peu de temps. Il est d'un tel secret comme des remèdes utiles, on n'a pas le droit de le garder pour soi tout seul. » Voyez-vous la mine, Maçonnerie sur les biens possédés par les congrégations

J. France, Juive précisément pour parler de sujets dont personne ne voulait parler et la France Juive a réussi parce que les sujets dont la personne ne voulait parler étaient justement ceux auxquels tout le monde pensait. S'insurger contre une tyrannie abominable qui s'attaque à l'âme même de l'enfant, qui corrompt systématiquement par l'enseignement athée des générations qui grandissent

. Seulement and . Dans-ce-cas, il faut être logique avec soi-même, avoir vivre comme on vit en campagne

. Sans-doute, A quoi bon ! » se dit-on. « Qui sait distinguer une page ciselée avec soin de l'improvisation rapidement jetée sur le coin d'une table de café ? Il y a dix ans que, dans un journal répandu, je fais de la critique avec scrupule, dignité, intelligence. Avant de publier un article, je remue parfois toute une bibliothèque. Tous les lettrés rendent justice à mon impartialité. Quid prodest ? Je me présente chez éditeur : c'est à peine s'il sait mon nom : il l'estropie en m

«. Dieu and I. Écrivait-À-son-maître-un-des-ministres-de-philippe, donne à chacun son aoüst et sa moisson : c'est à lui de moissonner. » Ce jour-là, par exemple, il ne faut pas faire la grasse matinée ; il faut ne pas craindre les soleil, s'escrimer vigoureusement de la faux et abattre des épis tant qu'on peut. Dès qu'une idée puissante vous possède, il faut s'y abandonner et ne tenir compte ni des préjugés ambiants ni des petits intérêts personnels. Si cette idée vous tient si violemment

S. Fini, Combien j'en ai connu qui n'ont pas su saisir cette minute oscillante et perplexe ! Ils ont regardé derrière eux au lieu de regarder en ville le jour où l'on devait moissonner; ils ont eu peur de l'effort à accomplir, et maintenant l'occasion ne se représentera plus. Après l'automne viendra l'hiver, le orne hiver de l'

. Le, le monde du moins dans le sens qu'on prête à ce mot, n'a aucune part dans ces victoires de l'homme de talent

E. Est-plus-profonde and . Qu, Elle est digne du maître écrivain qui fut l'honneur et l'exemple du journalisme, qui aima notre profession elle-même, sans arrière-pensée de parvenir par elle à autre chose, qui jugeait que nulle fonction ici-bas n'était plus enviable que celle de défendre

M. Voilà and . Cher-confrère, les notes que je vous avais promises J'ai voulu, en vous les donnant, être agréable à un vaillant journal, adversaire résolu de l'exploitation juive, qui a eu l'honneur d'un procès en cour d'assises qui a été un désastre moral pour Israël Je vous assure que j'ai eu quelque mérite à cet effort. Vous saurez quelque jour comme moi, je l'espère

. Beaurepaire, le vertueux magistrat ayant forfait à son devoir et refusant de poursuivre pendant trois ans, le commissaire Clément jugea bon de suivre un tel exemple en petit. Il suffit d'ouvrir l'Enquête parlementaire sur le Panama pour se rendre compte de ce fait

M. La-commission-rogatoire-nommée-par, Prince pour saisir les papiers de Reinach, et sur laquelle le juge d'instruction avait écrit le mot argent, est du 5 novembre 1892 Elle ne fut exécutée ni ce jour-là, qui était un samedi, ni le lendemain, qui était un dimanche, ni le surlendemain lundi. Ce ne fut que le mardi, à neuf heures et demie du matin, que Clément se décida à agir

M. Brisson, le président de la commission d'enquête, qui a de belles parties d'honnête homme auxquelles nous avons toujours rendu justice, serait bien aimable de nous dire pourquoi il n'a pas exigé la révocation d'un commissaire qui avait refusé d

. Le-même-fait-s-'est-produit-pour-le-capitaine-dreyfus, Quand un malheureux catholique a commis un délit quelconque, on communique à la Presse les moindres détails de l'affaire. On a tenu l'arrestation de Dreyfus secrète pendant quinze jours, et on l'a, paraît-il, écroué le misérable au Cherche Midi sous un faux nom -ce qui est absolument contraire à la loi

L. Plus, après les scandales causés par son beau-père et oncle Joseph Reinach, s'il avait eu la plus élémentaire pudeur, s'il n'avait pas été indécent comme un singe, aurait dû renoncer à occuper, dans l'état-major du général Jamont, un poste de confiance ; il aurait dû s'abstenir

. Cela-n-'empêchera-pas, croyez-le bien, que les gentilshommes déshonorés de la droite, unis aux Opportunistes les plus véreux, ne viennent lundi prochain ; dans les couloirs du Palais Bourbon, faire des bécots à l'affreux Youssouf et lui dire : « Comment se porte Alfred Dreyfus ? Le pauvre cher homme a donc des malheurs ?

. Séverine, et c'était pour moi un remords que de voir des larmes couler de si beaux yeux Je suis un philosophe, je me dis : « Ne désolons pas tous ces gens-là ; ils ne sont pas encore mûrs pour la Vérité

. Deux, on nous apportait de divers côtés des détails sur la trahison dont avaient été victimes deux officiers de marine : MM. Degouy et Delguey-Malavas. Leur départ avait été signalé d'avance ; ils s'étaient littéralement jetés dans la gueule du loup. Nous allions probablement, en suivant cette voie

U. Officier-vint-de-la-part-du-ministre, très français, tout à fait de coeur avec nous Il nous dit : « Vous êtes absolument dans le vrai, mais il n'y a pas encore de preuves formelles de leur identité, et nous espérons que nos braves camarades pourront s'en tirer... Insister serait leur nuire et reconnaître le fait d'une mission officielle. » Je n'ai pas besoin de vous dire ce que nous avons fait, Nous avons rentré notre article dans le tiroir et passé à un autre sujet

. Aujourd-'hui, tout le monde hurle après ce misérable Alfred Dreyfus et volontiers on nous accuserait de manquer d'indignation : « C'est épouvantable ! Il

A. Quoi-bon,-sous-un-régime-aussi-complètement-pourri-que-le-nôtre, se dépenser en d'inutiles colères ? Cet homme, après tout, est dans son type ; il fait du commerce comme tous les fils de Sem, et c'est ce qu'on a pu articuler de plus grave contre lui, au point de vue de ses coreligionnaires, c'est qu'il n

. Le-vrai-coquin, ce n'est pas Dreyfus, c'est ce ministre politicien, familiarisé avec toutes les bassesses qui, pour complaire à Reinach, gendre et neveu d'un espion allemand, installe ce Juif dans un bureau où viennent aboutir les renseignements les plus confidentiels et d'où dépend, en réalité

L. Mercier-ne-prend-pas-un-de-ces-officiers-là, Il choisit, pour lui confier le secret de la défense nationale, un cosmopolite né ; un homme pour lequel la religion du drapeau n'est évidemment qu'une superstition comme une autre. N'est-ce pas ce que ce Mercier est bien vil ? Notez que sur ce point Mercier n'a pas la moindre illusion, et qu'il savait à quoi il s'exposait en obéissant comme un laquais à Reinach. Une armée est forte de souvenirs, de traditions, d'enseignements qui se sont perpétués à travers l'histoire

L. Oui and . De-dreyfus-est-monstrueux, et il aura sur le moral de la France la plus funeste influence ; vous pouvez être sûrs, cependant, qu'il laissera la Chambre bien indifférente. Si quelque homme de coeur, comme le vicomte d'Hugues, ose adresser une question à Mercier à propos de l'inexplicable conduite qu'il a tenue dans toute cette affaire, vous pouvez prévoir d'avance le résultat

M. E. Drumont and . Fondateur-de-la-libre-parole-les-chercheurs-et-les-curieux-connaissent-de-lui-un-petit-roman, Son oeuvre, lorsqu'il débuta dans les lettres, ne semblait pas le prédestiner à la bruyante renommée dont les éclats s'effacent et s'éloignent dans le recul des passions du siècle dernier Le Dernier des Trémolin, qui figura dans le catalogue d'une collection d' »auteurs célèbres » à bon marché, entre le Werther de Goethe et la Sirène de Vast-Ricouard Ancien élève du lycée Charlemagne, il avait été employé à la préfecture de la Seine. Il n'était connu, dans un cercle restreint, que par une description colorée des Fêtes nationales de la France et par un ouvrage d'érudition intitulé Mon vieux Paris, lorsque la publication de la France Juive, en 1886, rendit le directeur de La Libre Parole célèbre par les réclamations, les plaintes et les représailles des innombrables personnes qui étaient attaquées dans ce livre violent. La France Juive devant l'opinion, La fin d'un monde, la Dernière bataille, le Testament d'un antisémite, De l'or, de la boue et du sang vinrent coup sur coup aviver les colères et accroître en proportion sa renommée. Entre temps, après un essai de théâtre, il s'était adonné aux études historiques, qui, avec la critique d'art, Le nom de cet écrivain, qui fut mêlé à des polémiques retentissantes furent le délassement et la détente de ce talent vigoureux et de cet esprit passionné. On lui doit notamment une édition des Papiers inédits du duc de Saint-Simon, d'après les originaux conservés aux archives des affaires étrangères, et la Mort de Louis XVI, d'après le journal des Anthoine les milieux parlementaires. Candidat à l'Académie pour le fauteuil de Sardou, il obtint, 1909.

L. Siège, . La-commune-le-trouvèrent, . Au-bien, and . Public, On peut savourer, en feuilletant la collection de ce journal, ses premières pages d'histoire. Il a noté l'entrée des Prussiens aux Champs-Elysées, après la capitulation et dépeint quelques scènes de la Commune avec un courage qu'il était alors dangereux de montrer

. Sa-besogne-de-journaliste-n-'absorbe-pas-l-'historien-né-qui-est-en and . Lui, Tour à tour, il publie chez Baschet Les Fêtes Nationales de la France, fresques magnifiques et colorées ; Mon Vieux Paris, livre aujourd'hui classique ; Les Papiers inédits du duc de Saint-Simon, qui firent couler beaucoup d'encre lors de leur apparition, et La Mort de Louis XVI, qui n'est qu'un commentaire du curieux et fidèle, Journal des Anthoine

. Entre-temps, L. Drumont-publiait-un-roman-chez-pramé, . Dernier-des-trémolin-et-faisait-jouer, and . Au-gymnase, en collaboration avec Aimé Dolfus, une pièce intitulé Je déjeune à midi, qui a l'air d'être une pochade, et qui soulève un problème moral des plus troublants : l'impunité du gredin qui tue avec un mensonge, d'un seul mot, une malheureuse mère qu'il sait atteinte d'une maladie de coeur : Ton fils est mort ! La pièce, en trois actes

. Peu-À-peu, au cours de ce travail, la lumière se fit dans son esprit. Il fut frappé de la terrible puissance qu'avait maintenant cette race naguère pauvre et méprisée, Il vit les événements du Présent à la lumière du Passé. Et il écrivit

L. France-juive, Opinion parut ensuite, puis La Fin d'un Monde, où l'on remarque les tendances socialistes qui provenaient du culte qu'avait Drumont pour certaines audaces de Proudhon. Il y rappelait avec son ironie délicieusement féroce que les antisémites qui l'avaient précédé étaient ou saint-simoniens avec Toussenel

L. 'oeuvre-politique-et-sociale-d, Edouard Drumont est trop connue pour qu'il soit nécessaire de la rappeler. Il a été l'homme d'une idée : il l'a exposée, soutenue, défendue avec une conviction dont ses adversaires mêmes ont apprécié la sincérité

E. Drumont, Paris le 3 mai 1844, fut, avant de devenir l'ardent polémiste que l'on sait, un chroniqueur dont la collaboration était appréciée à L'Univers, puis au Nain Jaune et, plus tard, à la Liberté et au Monde. Il publia les Fêtes Nationales de la France Hommes et Choses, qui fut couronné par l'Académie française

L. Figaro, est une des figures les plus caractéristiques et les plus en vue du journalisme de ce temps qui vient de disparaître. Assurément, pour Drumont, la période de sa plus vive activité et de sa plus grande influence était, depuis un certain temps, révolue. Il n'en conservait pas moins une situation éminente, 1917.